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La résistance aux maladies : primordiale !

La valorisation des potentialités variétales est absolument impérative dans le contexte actuel de forte pression sur les produits phyto et de changement climatique avec un risque parasitaire accru.

Temps de lecture : 3 min

Le message tenu par André Wauters, de l’Irbab, était très clair lors des grandes conférences organisées tout récemment par l’Institut betteravier. « Le choix variétal doit absolument s’orienter vers l’adaptation aux ravageurs et maladies nuisibles à la culture pendant la saison. »

Après avoir abordé dans notre édition précédente les risques liés à la rhizomanie, au rhizoctone brun et aux nématodes, place dans ce 2e volet aux maladies foliaires. Celles-ci – cercosporiose, rouille, oïdium… – sont en recrudescence par rapport aux précédentes décennies.

Redémarrage des maladies en automne

La majorité des planteurs appliquent pendant l’été un traitement fongicide, parfois même deux, en fonction de la pression sanitaire et de la date d’arrachage de leurs parcelles. Et pourtant, en année difficile, malgré une protection réalisée dans les règles, on peut observer dans certaines terres le redémarrage de maladies foliaires, fin septembre-début octobre. Et ce n’est évidemment pas à ce moment-là qu’il faut encore intervenir sur les parcelles concernées.

À titre d’exemple, la photo 1, illustre ce type de situation, au 15 octobre. On y retrouve trois variétés présentant des différences de sensibilités très nettes : l’une très sensible la rouille, l’autre très sensible à l’oïdium et la troisième ne présentant pas de sensibilité particulière. Toutes trois ont pourtant fait l’objet d’une protection fongicide.

La rouille…

Prise en septembre, la photo 2 met clairement en évidence les différences de sensibilité à la rouille qui peuvent exister entre les variétés : la variété située à gauche est nettement plus résistante que celle de droite. La situation peut nettement s’aggraver si on laisse la maladie s’installer. C’est ce que l’on observe à la fin octobre (photo 3) : la variété sensible est totalement détruite par la maladie.

« Autrement dit, les dommages occasionner par les maladies foliaires peuvent se montrer très sévères sur des variétés particulièrement sensibles », avertit André Wauters.

… et cercospora

La cercosporiose est la maladie foliaire la plus dommageable, mais pour celle-ci également, on observe de grandes différences entre les variétés, comme le montre la photo 4 prise au moment de l’arrachage ; les symptômes sur variété sensible ne sont pas encore trop graves.

Mais que dire de la situation illustrée par la photo 5 montrant des betteraves dont ne subsistent que le cœur vert (tout le reste ayant été détruit) et des repousses foliaires ; dans ce cas, les pertes de rendement peuvent être dramatiques.

Tirer parti des résistances variétales

Vu l’impact potentiel des maladies foliaires sur les rendements, l’Irbab met en place des essais en vue de caractériser le comportement de toutes les variétés vis-à-vis de celles-ci (figure). Le planteur peut alors fixer son choix en connaissance de cause.

Jusqu’ici, il n’y a pas de contournement de résistance variétale pour les maladies foliaires ; ce n’est pas toujours vrai pour les fongicides.

Selon André Wauters, la pratique culturale optimale consiste à combiner la résistance variétale et traiter (si nécessaire) en tenant compte des seuils d’intervention en été.

Cette résistance variétale est très efficace pour préserver la bonne santé du feuillage en fin de saison et elle est d’autant plus importante que l’arrachage de la parcelle est tardif ! Comme actuellement, on arrache beaucoup plus de parcelles tardivement qu’en septembre et en octobre, cela devient un point essentiel.

Propos recueillis par

M. de N.

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