Accueil Archive

La Sogepa a récupéré un agrément conditionné, Verbist attaque Ducarme

La Sogepa, qui exploite l’entreprise de découpe de viande Veviba à Bastogne depuis le scandale qui a éclaté début mars, a reçu le 31 mai un agrément conditionné pour reprendre les activités. Le Groupe Verbist, actionnaire principal, ne peut plus exercer d’autorité sur Veviba. Lundi soir, celui-ci a publié une longue lettre dans laquelle il attaque durement le ministre fédéral de l’Agriculture Denis Ducarme.

Temps de lecture : 4 min

Latelier Veviba va pouvoir reprendre ses activités, mais sous la seule autorité de la Sogepa, la société wallonne de gestion et de participations. « J’ai favorisé la reprise des structures par la Sogepa à condition que dans l’organisation, la structure et le management de la structure repreneuse il n’y ait aucune autorité du Groupe Verbist », a expliqué Denis Ducarme.

Verbist s’insurge et veut garder les rênes

Dans un communiqué le Groupe Verbist affirme que Veviba n’aurait jamais dû perdre ses agréments. L’entreprise assure ne jamais avoir vendu aux consommateurs de la viande qui n’était pas destinée à la consommation humaine, ni manipulé des données. Des anciennes listes de stock ont été « converties en nouveaux fichiers et systèmes d’enregistrement automatisés », avec l’aide d’un « fournisseur international », indique le groupe alors que l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) lui reproche d’avoir falsifié des données.

« Le 28 février 2018, l’Afsca n’a apparemment rien constaté qui aurait dû l’amener à ordonner la cessation immédiate de l’activité. Mais une semaine plus tard, l’Afsca a décidé que l’entreprise devait fermer ses portes », s’étonne le groupe.

« La façon dont on a agi à l’encontre de Veviba et la façon dont le ministre de tutelle de l’Afsca, le ministre Ducarme, a lancé un tumulte hystérique contre Veviba, le Groupe Verbist, ses autres filiales et leur personnel est sans précédent », tacle-t-il.

Le Groupe Verbist rapporte enfin que la Région wallonne n’a pas trouvé de repreneur pour Veviba, « contrairement à la volonté du Groupe Verbist. » Ce dernier dit vouloir dès lors continuer à assumer sa « responsabilité socio-économique », alors que « plus de 200 familles vivent directement des entreprises wallonnes du groupe ».

Ducarme répond sans crainte

« Le scandale fait suite à des perquisitions judiciaires à Bastogne. On est donc dans le cadre d’une affaire judiciaire instruite par le parquet et entre les mains d’un juge d’instruction, par rapport à des suspicions de fraude extrêmement graves », a réagi M. Ducarme. « Sur 200 palettes contrôlées, 138 étaient non conformes. » « Je suis d’une précaution absolue », a-t-il convenu, alors que l’État belge s’est porté partie civile dans le dossier judiciaire en cours. « Les attaques personnelles dont je fais l’objet seront jointes au dossier. L’agressivité du Groupe Verbist ne m’effraie pas. Le scandale Veviba n’est pas un mirage et Verbist n’est pas Blanche-Neige. »

Jeholet regrette la marche arrière

De son côté, Pierre-Yves Jeholet a réagi au changement d’avis du groupe Verbist au sujet de la cession de ses sites. Le gouvernement wallon a ainsi dépêché des « intérim managers » au sein de l’entreprise qui ont travaillé d’une part à la récupération d’un agrément afin de relancer l’activité et d’autre part à la recherche de candidats repreneurs.

Ce processus de reprise avait conduit à recevoir des offres fermes de plusieurs candidats et des négociations avec les principaux acteurs avaient permis d’aboutir à un projet d’accord global qui permettait d’envisager un avenir pour l’ensemble des sites. « Cependant, le groupe Verbist, actionnaire de l’entreprise Veviba, ne souhaite plus céder ses différents sites et ce en contradiction avec ce qui était convenu jusqu’ici », a pointé Pierre-Yves Jeholet.

La mission d’accompagnement de la Sogepa – qui a reçu le 31 mai dernier un agrément conditionné pour reprendre les activités de l’entreprise de Bastogne – s’arrêtera donc comme prévu initialement le 15 juin prochain. Elle poursuivra par contre ses efforts afin de permettre le retrait de la Région des engagements contractés il y a plusieurs années dans le groupe, a conclu le ministre.

Veviba se désolidarise

Enfin, les managers de crise dépêchés par le gouvernement wallon dénoncent la « lettre ouverte » diffusée lundi par le Groupe Verbist. « L’entreprise Veviba, représentée par ses 2 intérim managers, ne s’associe pas aux propos tenus dans [cette lettre], et souhaite par la présente manifester la prise de distance qu’elle entend maintenir par rapport à ces propos », indique-t-elle mardi dans un communiqué.

La Une

L’agroenvironnement en Wallonie en 2023 (3/3): un attrait retrouvé pour l’autonomie fourragère

Environnement Le volet « prairies permanentes » de l’agroenvironnement wallon connaît un bilan mitigé. En effet, si la Maec « prairies naturelles » convainc à nouveau, les objectifs fixés par la Région wallonne demeurent relativement faibles. Les prairies de haute valeur biologique, quant à elles, souffrent… Heureusement, la mesure « autonomie fourragère » regagne du terrain et présente un potentiel de développement loin d’être négligeable.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs