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Répartition bien trop inégale!

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Nous mangeons de moins en moins de produits agricoles et de plus en plus de services, constate Philippe Chalmin président de l’Observatoire français de la formation des prix et des marges, en conclusion du rapport 2018 qu’il vient de rendre public et qui analyse la répartition de la valeur ajoutée dans la chaîne alimentaire. L’économiste français observe que sur les 15 dernières années, la part de la valeur ajoutée de l’agriculture dans la consommation alimentaire hors restauration a chuté de 30 %. Aujourd’hui, pour 100 euros de dépenses alimentaires, la matière première ne pèserait plus que… 6,50 euros ! L’Observatoire français explique cet effritement inexorable, « par la distance croissante entre le produit agricole et le produit alimentaire qui incorpore toujours plus de services : élaboration, assemblage, conditionnement, logistique, sécurité sanitaire, publicité et marketing ». Et de prendre l’exemple du prix de la baguette. « Sur un prix de 3,47 €/kg, la part liée au blé ne représente que 19 centimes (soit 5,8 % hors TVA), encore moins que celle du meunier (23 centimes, soit 6,8 %) alors que l’indicateur de marge brute des boulangers et de la grande distribution atteint 2,88 euros, soit 87,5 % ! Une analyse sur les sept dernières années montre que lorsque le prix du blé a été au plus haut sur cette période, en 2012, le coût de la matière première n’a atteint que 8,5 %. En revanche, quelles que soient les variations en amont, les boulangers et la grande distribution ont conservé un indicateur de marge brute autour de 87 %. Autre constat : les producteurs sont contraints de manière structurelle à vivre – mal – avec une grande instabilité des prix, tandis que les consommateurs bénéficient d’une forte stabilité des prix. Le grand gagnant ? La réponse de Philippe Chalmin fuse : « S’il en est un qui s’en met plein les poches c’est plutôt le consommateur. Il n’a jamais eu à consacrer aussi peu d’argent à son alimentation et n’a jamais été aussi bien nourri. »

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Face à la hausse des coûts de production, les arboriculteurs manifestent leur colère

Végétaux Face à l’explosion de leurs coûts de production, une centaine de fruiticulteurs wallons et flamands se sont rendus ce 6 février au siège de Comeos, la Fédération belge du commerce et des services, afin de faire entendre leur voix. Ceux-ci dénonçaient, notamment, la hausse de leurs coûts de production et ce, alors que « les marges dégagées par les grandes surfaces permettraient de rémunérer équitablement les producteurs sans que les consommateurs ne soient obligés de payer plus », affirment-ils.
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