mais le marché belge se contracte
Nos exportations sont d’autant plus fructueuses qu’elles sont éloignées de nos frontières. En dehors de l’Union européenne, celles-ci ont augmenté en moyenne de 15,5 % pour atteindre 4,3 milliards d’euros. Et cerise sur le gâteau : les exportations à destination de notre principal marché éloigné, les Etats-Unis, ont même progressé de 16,1 %, passant ainsi à 716 millions d’euros.
Ces hausses des exportations incitent les entreprises belges à investir de plus en plus dans leur propre pays. L’année passée, les investissements ont augmenté de 7,6 % pour atteindre un montant record de 1,8 milliard d’euros. Résultat : le secteur alimentaire occupe la première place parmi les investisseurs industriels du pays.
Des emplois pour tous les profils
Ce succès à l’exportation stimule non seulement les investissements mais aussi les emplois en Belgique. En 2017, l’emploi a augmenté de 1,9 % pour passer à 90.738 postes, en hausse de 1.695 unités par rapport à 2016. De ce fait, l’industrie alimentaire reste le plus gros employeur industriel mais les entreprises du secteur alimentaire éprouvent de plus en plus de difficultés dans le recrutement de profils « techniques ».
Jean Eylenbosch, président de Fevia : « L’industrie alimentaire fournit des emplois, des emplois et encore des emplois et ce, pour tous les profils. Cependant, le manque de personnes ayant une qualification technique sur le marché du travail me préoccupe sérieusement. Plus de 67 % des postes vacants pour les mécaniciens restent ouverts plus de 90 jours. En outre, certains profils spécifiques à l’industrie alimentaire tels que les boulangers et les bouchers sont de plus en plus difficiles à trouver sur le marché de l’emploi. »
Le protectionnisme gagne du terrain, le marché belge se rétrécit
« Tandis que le monde entier s’enthousiasme pour nos produits alimentaires et nos boissons, nos compatriotes semblent de moins en moins enclins à acheter des produits « made in Belgium ». L’an dernier, le secteur a connu reculé de 2,2 % sur le marché belge. Cette contraction, pour la deuxième année consécutive, est source d’inquiétude pour la Fevia. À titre de comparaison : pendant la période 2006-2011, la croissance annuelle moyenne du volume sur le marché national s’élevait encore à 2,1 %, tandis qu’elle s’est avérée nulle pendant la période 2012-2017.
Ladite fédération impute en grande partie cette évolution négative à l’accumulation de taxes, redevances et cotisations de toutes sortes qui rendent la nourriture et les boissons plus coûteuses en Belgique que dans les pays voisins. L’industrie alimentaire reste également confrontée à un handicap lié aux coûts salariaux de 16,4 % en 2018 et à un surcoût élevé de sa facture en électricité. « Par conséquent, le consommateur belge effectue ses achats de plus en plus souvent par-delà la frontière. Après la double augmentation de la « taxe de santé », les achats frontaliers de boissons non alcoolisées ont augmenté de 8,8 % par rapport à 2016 et même de 22 % par rapport à 2015. L’émergence du commerce électronique accentuera peut-être encore cette tendance ».