Accueil Archive

Un mental et une polyvalence

pour un vrai cheval de famille

Employé au départ pour les travaux agricoles, le Franche-Montagne séduit tant par son modèle léger que par sa polyvalence nombre d’utilisateurs. Portrait de cette race suisse qui séduit de plus en plus la Belgique et qui s’offre

chaque année une vitrine de choix à la Foire de Libramont.

Temps de lecture : 5 min

Le Franche-Montagne voit le jour dans le Jura Suisse aux alentours de 1880 comme l’un des premiers modèles de traits légers élevés en Europe Occidentale. Issu d’un croisement entre des juments comtoises et des étalons demi-sang anglo-normands, de nombreux autres croisements interviennent dans la race pour faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. C’est le cas notamment du Noriker, cheval de trait autrichien, et du Hackney anglais, cheval élégant réputé pour l’attelage.

Bien sur ses pattes, bien dans sa tête

Physiquement, le Franche-Montagne est un cheval rustique à bien des égards. Moyennement lourd, il se caractérise par une ossature massive, une musculature puissante, une robe qui peut être baie, noire ou alezane, sans trop de marques blanches. Il toise entre 1 m 50 et 1 m 60 et pèse entre 550 et 650 kg. Énergique, il doit être doté d’une impulsion naturelle et d’allures souples et légères.

Mentalement, il s’agit d’un cheval sociable et bien dans sa tête. Il est volontaire, a de la vivacité et beaucoup d’intelligence. De plus en plus d’amateurs de chevaux se tournent vers cette race, qu’ils soient attirés par un cheval de loisir ou par un cheval de sport. Il s’illustre dans toutes sortes de disciplines telles que l’attelage mais aussi la voltige, le trec, le dressage, l’équitation western et l’équithérapie.

Les tests en terrain

Mais pour être accepté par le stud-book, les équidés doivent présenter différents tests afin de vérifier qu’ils possèdent bien les critères demandés par la race. Le premier test est le pointage des poulains. Il sont alors observés sous la mère. Trois notes leur sont attribuées en fonctions de leur type, leur conformation et leurs allures.

Un deuxième test est ensuite réalisé à l’âge de trois ans. Cette épreuve détermine si les juments présentées peuvent être admises à la reproduction. Il s’agit d’un test en terrain qui reprend un concours de modèle et allures, une évaluation par rapport aux qualités qu’un cheval d’attelage se doit d’avoir et une évaluation des aptitudes équestres. Lors des trois épreuves, le comportement du cheval est également analysé et évalué. Ce deuxième test sert à la promotion et à la commercialisation des jeunes chevaux tout en permettant de voir la qualité des reproducteurs. Tout est centralisé en Suisse et les résultats sont ajoutés à la cotation des étalons. L’un des objectifs est également de se rendre compte si, tout jeune, les chevaux présentés ont les capacités pour être de bons chevaux.

A noter que pour les étalons, tout est différent. Dans leur troisième année, ils sont présélectionnés à Glovelier, en Suisse. Ils sont jugés sur le modèle et les allures par un jury de trois juges. Sur une soixantaine de chevaux, seuls une quinzaine sont gardés avec une attention toute particulière aux lignées desquelles ils découlent. Un stage de quarante jours au Haras national d’Avelanches est ensuite réalisé où l’on teste toutes leurs capacités. Les étalons ne sont donc pas sélectionnés ailleurs qu’en Suisse. En Belgique, nous retrouvons ainsi neuf étalons achetés et sélectionnés dans leur pays d’origine. Mais chaque année, ceux-ci doivent être représentés pour s’assurer qu’il n’y ait aucun souci (gale d’été, maladie particulière, …). Si c’est le cas, un étalon peut alors se voir déclassé et il ne peut donc plus reproduire.

Ces tests sont tout à fait propres à la race des Franches-Montagnes. Ce qui en fait l’une des spécificité de l’élevage et ce qui donne un intérêt tout particulier à ce type de chevaux.

Elevages d’avenir en Belgique

Le mental du Franche-Montagne est l’un des principaux atouts à retenir pour le monter ou l’atteler en toute confiance. « Ce qui en fait un vrai cheval de famille, facile à vivre », nous explique non sans passion Yves Glibert, président de la Belgian Franche-Montagne Associtation (B.F.M.A.). Il est en effet important pour un cheval de loisir d’avoir toute une série de qualités qui en font un cheval sécurisant. On notera par exemple, le fait de ne pas être vicieux, trop fougueux, à l’œil...

Du point de vue de l’élevage, c’est en Wallonie que nous en retrouvons la grande majorité. Il y a aujourd’hui entre 950 à 1.000 individus inscrits en Belgique. Les naissances sont en constante évolution, avec cette année une bonne quarantaine de naissances, soit cinq de plus que l’an dernier.

En Belgique, les chevaux, issus d’élevage reconnus, sont sélectionnés par rapport au modèle suisse. Aucune modification n’est ainsi apportée à la race. Cette unicité est l’une des forces majeures de nos élevages. Aucun cheval n’ayant toutes les qualités citées plus haut n’est toléré.»

Les origines les plus prisées sont celles qui donnent aux Franches-Montagnes un type plus « sport ». Et ce, afin que des cavaliers amateurs puissent prendre un maximum de plaisir avec leur compagnon de travail. C’est ainsi que nous retrouvons deux ou trois attelages avec ce type de chevaux dans les concours nationaux d’attelage en Belgique et, beaucoup sont présents dans les concours régionaux, que ce soit au niveau de l’attelage, du dressage ou du CSO. Sa principale force, outre son mental, est le fait qu’il soit court et puissant.

À Libramont

À la Foire de Libramont,les Franches-Montagnes parcourent les rings depuis le début des années 2000. Une bien belle vitrine pour le Stud-book qui présente entre 50 et 60 chevaux chaque année, d’autant plus importante qu’aucun autre Salon n’accueille autant de sujets en Belgique. À l’occasion de la 10e exposition cette année par la B.F.M.A, une présentation unique des étalons reproducteurs s’est tenue. Retrouvez ci-après les champions de cette édition.

Céline Mary

La Une

L’agrivoltaïsme: un sujet de lutte paysanne

Voix de la terre Le 17 avril 1996, au Brésil, 19 membres du mouvement des paysans sans terre furent massacrés par des tueurs à la solde de grands producteurs terriers. Depuis lors, Via Campesina a décrété que le 17 avril serait la journée internationale des luttes paysannes. En cette période de révolte agricole, le Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne (RESAP) et la Fugea signalent une nouvelle menace pour les terres agricoles et pour l’accès à la terre : l’agrivoltaïsme.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs