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Les planteurs cherchent

à augmenter la qualité et

le rendement des chantiers

S’il existe des tendances, parfois assez floues, en matière

de planteuses et d’arracheuses, il en est de même pour

le transport, le transfert et la mise en stock des pommes

de terre. Tentons néanmoins d’y voir un peu plus clair…

Temps de lecture : 9 min

Quel est le souhait du planteur et de l’acheteur à la récolte et plus tard ? Avoir une marchandise transportée et engrangée aussi propre et aussi vite que possible. La qualité du produit ne peut cependant pas être négligée, le rendement de chantier non plus. On note aussi le souhait d’automatiser autant que possible les diverses opérations pour diminuer le besoin de main-d’œuvre.

Des trémies toujours plus volumineuses

Le premier matériel nécessaire à l’entreposage des pommes de terre, c’est la trémie de réception. On peut dire qu’il y a du changement dans le domaine. Il y a encore quelques années, on se contentait d’une version simple, voire très simple, avec éventuellement un module de nettoyage ou de pré-calibrage.

Actuellement, il existe de grandes machines sur le marché. Le produit doit entrer en stockage en étant de plus en plus propre, de moins en moins souillé par de la terre. Les trémies de réception sont de plus en plus volumineuses, avec séparateurs de mottes. Les modèles de petite taille sont moins vendus, la tendance est nettement aux trémies volumineuses.

La plupart des fabricants confirment cette tendance. Elle s’accompagne d’un désir d’avoir un flux de produit aussi continu que possible, soit un bon équilibre entre la bande transporteuse et l’unité de nettoyage. Une répartition et un dosage uniformes ne peuvent que favoriser le fonctionnement du nettoyeur à rouleaux.

Ajoutons que les années influencent les tendances observées. Les deux dernières campagnes d’arrachage ont été caractérisées par des conditions sèches, de sorte que beaucoup de mottes de terre se sont retrouvées dans les tas. Cela augmente l’intérêt pour des trémies de réception bien équipées en vue de se débarrasser des mottes.

Les spécialistes du plant de pomme de terre montrent davantage d’exigences. Ils apprécient que la trémie soit équipée d’un pré-calibrage, de manière à pouvoir séparer dès le départ les petits et gros calibres, c’est-à-dire avant leur stockage.

Les trémies de réception actuellement vendues tournent autour des 20 m³.

Il n’y a rien de particulier à préciser à propos des bandes transporteuses et bandes transporteuses duo qui assurent l’évacuation des pommes de terre après la trémie de réception. L’essentiel, c’est de voir comment elles « coopèrent » avec la trémie de réception et le remplisseur de cellules. La version la plus populaire, en bande transporteuse duo, est la version en 2 x 8 m.

Remplisseur de cellules : l’autonomie prime

L’objectif en remplisseurs de cellules est d’atteindre une hauteur de déversement de 5 m. Ici aussi, la tendance est à l’augmentation du rendement de chantier, mais la demande va également à l’autonomie. Dès que le remplisseur de cellules est installé, le planteur souhaite que la machine puisse fonctionner seule. Ce point est important si on veut économiser une unité de main-d’œuvre durant la campagne d’arrachage.

Le remplisseur de cellules n’est pas une bande transporteuse modifiée. Les versions produites actuellement disposent de programmes informatiques d’aide au remplissage, de manière à minimiser les interventions manuelles. C’est ainsi qu’il existe des programmes qui règlent automatiquement le va-et-vient, le recul et la hauteur à partir de la détection du produit. On peut encore aller plus loin, comme prévoir des murs virtuels ou former des terrasses avec compensation au niveau de l’angle de la pente. Le remplisseur de cellules peut être maintenu à hauteur constante pour le remplissage de la dernière couche. Le rendement de chantier peut être compensé par l’accélération de la vitesse du tapis lorsque l’angle de la pente s’accroît.

Transporter sur trois essieux

Si vous demandez à un planteur sa vision de la benne pour le transport des pommes de terre, vous aurez une réponse de ce type : « La plus grande possible, bien équipée, avec des dispositifs empêchant les coups lors de la chute, et autant que possible des possibilités pour le nettoyage. » Plus les surfaces à arracher sont grandes, plus la benne doit avoir du volume, plus on va aller loin dans les possibilités ou options en matière d’équipements.

Pour un planteur, la benne recherchée est plutôt du type 3 essieux. C’est différent si on s’intéresse au transbordement ou aux systèmes de nettoyage. Si on opte pour 2 essieux, le contenant est de l’ordre de 33 à 35 m³. Il faut alors intervenir à deux reprises pour remplir une semi-remorque. Pour le faire en une fois, la solution, c’est une 3 essieux.

Selon un constructeur, le marché belge des bennes pour le transport de pommes de terre est vraiment devenu un marché pour les 3 essieux.

Vu la hauteur de chute, le planteur donne la préférence à une caisse qui n’est pas trop haute. On nous fait remarquer que : « Charger les pommes de terre, c’est tout à fait différent que souffler du maïs haché dans une benne. » Des caisses d’une longueur de 8 à 9 m sont assez courantes. Le constructeur réfléchit aux formes afin de minimiser la masse totale. On entend souvent : « Il vaut mieux transporter une charge utile que de l’acier. »

Les planteurs optent généralement pour une fenêtre à l’avant afin de suivre l’évolution du chargement de la benne. Tant mieux si elle est grande. À noter la différence vis-à-vis des planteurs néerlandais qui favorise une face avant quasi complètement transparente.

Réduire la hauteur de chargement

Toujours dans l’optique de diminuer la hauteur de chargement, certaines demandes vont dans le sens de côtés rabattables hydrauliquement. Ce n’est pas un équipement standard, mais une option de plus en plus fréquemment demandée.

Une autre possibilité consiste à jouer avec les hauteurs de caisse et les rehausses. Il arrive aussi, à la demande du client, que la hauteur d’un côté soit plus faible que l’autre. Ensuite, on peut encore modifier la hauteur grâce à l’appoint de rehausses.

Des pneus de plus en plus grands

Le frein à air est une solution simple pour les bennes à 3 essieux. Les pièces de rechange sont facilement disponibles. En outre, cette solution est conforme à la législation belge.

Les pneus ont tendance à augmenter en diamètre. Pendant longtemps, le diamètre moyen des pneus a été de 1,30 m, environ. Il est entre-temps passé à 1,40 m et on monte déjà des pneus de 1,50 m, tout simplement parce que la caisse doit pouvoir passer « au-dessus » pour déverser facilement son contenu dans la trémie de réception.

Lorsqu’il s’agit de faire beaucoup de route, la seule option est le pneu à carcasse industrielle. Celui-ci supporte des pressions plus élevées, de l’ordre de 4 bars, par exemple.

Avec brise-chute, matelas et bâche

Dans la liste des options, on trouve le brise-chute et/ou le matelas. Le constructeur peut les fournir et les installer. Mais ces produits sont aussi disponibles à l’achat après avoir acquis la benne.

Certains constructeurs ont des petites lignes de production pour fabriquer des brise-chutes. D’autres avouent ne livrer que rarement, voire jamais, un brise-chute ou un matelas lorsqu’ils vendent une benne neuve. Ils estiment que le client a bien l’occasion de les trouver à peu de frais.

Autre option, la bâche, pour couvrir le chargement, gagne au contraire en popularité. Diverses exécutions sont disponibles. On commence par la bâche toute simple, qu’on enroule de la même manière que sur un camion, et que le planteur va mettre en place, si nécessaire. Mais en raison des exigences des usines de transformation, le planteur qui doit régulièrement ou systématiquement couvrir peut faire le choix d’un système automatisé.

Les fabricants remarquent que les discussions sur le sujet sont souvent assez délicates. La solution la plus simple est le bâchage manuel. Ce type de travail n’est pas facile et c’est souvent considéré comme une corvée. Poser et tendre une bâche, cela peut s’automatiser, principalement au moyen de l’hydraulique. Il existe plusieurs solutions sur le marché, celles-ci sont plutôt coûteuses, et une fois de plus, c’est un point d’achoppement dans la discussion.

Nettoyer et transborder, aussi au champ

Transborder et nettoyer les pommes de terre au champ suscitent un certain intérêt depuis quelques années. L’offre de machines est en nette hausse. Par ailleurs, les usines de transformation ne souhaitent plus réceptionner de terre. Les bennes transbordeuses ou les stations de réception mobiles, qu’on dispose au champ, sont d’excellents moyens d’y parvenir tout en évacuant la marchandise directement sur le champ. Hélas, l’acheteur n’est pas enclin à payer un supplément pour le travail qui lui est épargné.

Pourtant, on peut leur faire le calcul. Les fabricants de systèmes de transbordement estiment qu’il est très facile de retirer 10 % de tare. Et parfois, cela va jusqu’à 30 %. Prenons le pourcentage le plus bas pour une livraison de 30 t par camion. Voilà 3 t qui sont supprimées. Autant dire que le dixième camion roule, pour ainsi dire, gratuitement. En résumé, le volume utile transporté augmente, la consommation de diesel diminue, il y a donc moins d’émissions de CO2, mais aussi des frais de personnel réduits et moins de frais kilométriques… Autant d’arguments auxquels une entreprise, qui se targue de donner dans le durable, ne peut pas rester sourde.

La benne transbordeuse est le maillon entre l’arracheuse et le transport. Impossible pour cette benne d’être toujours à côté de l’arracheuse. Même en cas d’une arracheuse simplifiée, deux bennes de ce type paraissent un investissement exagéré. Les constructeurs de bennes transbordeuses insistent sur la polyvalence de ce matériel, utilisable dans d’autres conditions et pour d’autres récoltes, c’est-à-dire la possibilité d’un amortissement tout au long de l’année.

Autre possibilité : des constructeurs proposent des stations mobiles qui réceptionnent, nettoient et transbordent les pommes de terre dans les camions ou semi-remorques. Un investissement qui serait plus favorable, étant donné qu’elle va faire office de trémie de réception à la ferme. Ce matériel dispose d’une table de lecture, de sorte qu’on peut encore retirer de la tare manuellement. Après le nettoyage, le transbordement se fait à l’aide d’un tapis en col-de-cygne qui vient déposer les pommes de terre dans le camion.

Ici aussi, la discussion s’appesantit à propos de celui qui supporte les coûts des investissements. Il y a des acheteurs, qui exigent un produit propre, sans payer le surcoût. Une attitude qui n’est pas totalement justifiée, vu les économies réalisées lors du transport, et qui reporte les investissements sur le dos des planteurs.

Quoi qu’il en soit, on trouve sur le marché de plus en plus de fabricants qui proposent à la vente des machines ou des systèmes pour nettoyer et transborder les pommes de terre. Chacun peut y trouver ce qu’il veut. Enfin, si l’on peut dire, quand il est plutôt question d’obligation…

D’après TD

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