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L’accueil social à la ferme,

dans le respect de tous…

Temps de lecture : 2 min

Lors de la présentation du mémorandum pour le développement de l’accueil social à la ferme en Wallonie, à la ferme du Planois, à Hennuyères (cfr pages 5 à 7), Véronique Cossement, agricultrice de la ferme du Buis impliquée dans l’accueil social à la ferme, insistait sur la nécessité de rester vigilant et de ne pas vouloir faire entrer tous les agriculteurs dans les mêmes cases.

« Il est important de respecter le profil et la personnalité de chacun. Certains agriculteurs souffrent de la solitude et l’accueil social peut être une opportunité. D’autres sont très indépendants et ne souhaitent pas s’impliquer dans ce genre de démarche. Mais, quel que soit leur choix, ce n’est pas bien ou mal. Avant de juger, les citoyens doivent parfois savoir se projeter. Qui d’entre-eux ouvrent leur maison à des personnes fragilisées une fois par mois ou même une semaine par an ? On ne doit pas toujours tout attendre des agriculteurs parce qu’ils ont le cadre qui s’y prête. C’est un peu facile. Il faut s’intéresser à ce qu’ils ont à vivre aussi. Pour certains, cette démarche sociale peut représenter une ouverture et un bol d’oxygène dans un quotidien où pas mal de pression pèse sur leurs épaules. Mais, il ne faut pas oublier que ça demande aussi un certain investissement, de la confiance en soi et en la société et, qu’il s’agit d’un cheminement et d’une approche personnels », disait-elle.

Une remarque qui a le mérite de remettre, pour une fois, « l’homme », ce qu’il ressent, et pas seulement l’agriculteur, au centre des préoccupations. L’accueil social à la ferme est très certainement une source de diversification intéressante et une manière honorable de tendre la main à son prochain mais, elle ne doit pas être envisagée à la légère. Outre l’implication « temporelle » qu’elle demande, elle oblige à être bien dans ses bottes, à connaître ses limites et à savoir clairement où commence et se termine son propre rôle. Il nous confronte à des domaines inconnus et non maîtrisés. De plus, une ferme, c’est aussi très souvent une famille et, on ne peut exiger de tous ces membres d’avoir la même capacité d’échange et d’ouverture. Au risque de paraître égoïste, pour contribuer au bien-être des autres, il paraît évident de s’assurer de son propre bien-être et de celui de sa famille.

En bref, si l’agriculture sociale nous correspond et qu’on se sent prêt, pourquoi pas ? Mais, pas comme simple diversification rémunératrice ou obligation sociétale… pour le respect de tous.

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