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Des aliments toujours plus innovants,

répondant aux souhaits des consommateurs

En matière d’alimentation, le panel de produits disponibles ne cesse de s’étoffer. Si les industriels de l’agro-industrie sont à l’écoute des consommateurs, ils ne manquent pas non plus d’imagination pour commercialiser des aliments « innovants », surfant ainsi

sur de nouvelles tendances.

Temps de lecture : 7 min

Fin octobre, Paris a accueilli durant cinq jours le Salon international de l’alimentation. Des journées riches en informations, durant lesquelles 310.000 professionnels de l’alimentation ont rencontré 7.200 exposants mais ont aussi confirmé les tendances alimentaires amorcées ces dernières années voire découverts celles qui se profilent à l’horizon 2019.

Mais quelles sont-elles ? Découvrons-les immédiatement !

Une alimentation fun, exotique et sophistiquée

De plus en plus fréquemment, et en toute logique, les consommateurs souhaitent associer alimentation et plaisir, et cela se reflète au niveau des produits mis sur le marché par les entreprises agroalimentaires, quelle que soit leur taille.

Cette notion de plaisir se marque de diverses manières. Premièrement, avec une touche d’exotisme dans de nombreux produits et l’apparition de recettes venues d’ailleurs (« tapenade d’olives verte du Liban », par exemple) ou de nouveaux ingrédients exotiques, tel qu’un jus de baobab énergisant. Les origines des produits et/ou des recettes sont plus précises et mieux mises en évidence. On précisera ainsi « préparation pour couscous, recette marocaine », afin d’apporter un côté authentique qui séduira le consommateur.

La sophistication est de plus en plus présente et se perçoit tant du côté des aliments que des boissons. Ainsi, le temps (cuisson lente, fromage affiné 24 mois, viande maturée, plat cuisiné « longuement mijoté »…) et la noblesse des ingrédients (« houblons sélectionnés d’origines différentes », peut-on par exemple lire sur une bière belge) sont largement promus. On assiste en outre à une « premiumisation » du banal : un aliment simple, comme un burger de bœuf, est mis en scène sur son emballage de manière à allécher le consommateur. La mention « premium » est également ajoutée : « premium burger ». Le consommateur a ainsi l’impression de s’offrir des « petits plaisirs ».

Afin de titiller leurs papilles, les consommateurs souhaitent disposer d’une large variété de sens. De ce fait, des fromages commercialisés depuis de nombreuses années déjà se déclinent maintenant en version au goût intense. On mise aussi sur le processus naturel de la formation du goût avec, par exemple, des fromages affinés à la bière, ou l’apparition de la mention « goût naturel ». Sans oublier l’apparition de nouveaux goûts, attirant les consommateurs en quête d’originalité.

Enfin, on notera davantage de fun dans les aliments, principalement dans ceux destinés aux enfants avec l’apparition de goûts originaux, comme une compote mêlant fruits et bonbons acidulés, ou de kits ludiques, tel celui permettant de réaliser ses propres bonbons mais sous la forme de… sushis.

À cela s’ajoutent des aliments nécessitant un certain « travail » du consommateur. C’est le cas de noix, vendues spécialement avec leur casse-noix, ou encore d’un biscuit sphérique accompagné d’un marteau pour le casser, le partager et le déguster à plusieurs.

Des aliments « avec » et « sans »

Les consommateurs accordent de plus en plus d’importance aux avantages que peuvent offrir les aliments sur le plan médical. C’est ainsi que l’on retrouve dans les rayons des grandes surfaces et épiceries un nombre croissant de produits à base d’huile de lin riche en oméga 3, dont les bienfaits pour la santé sont connus depuis longtemps. Cette tendance atteint notamment des produits riches en matière grasse, comme la mayonnaise. La tendance va également à l’emploi de superaliments, à savoir des aliments présentant une excellente teneur en nutriments essentiels, vitamines, protéines, fibres, enzymes… Tout comme les micro-algues, ils sont introduits dans des boissons.

Toujours d’un point de vue médical, du moins pour une partie de la population intolérante au gluten ou au lactose, on retrouve les aliments « sans », qu’il soit sans gluten ou sans lactose (fromage ou lait sans lactose, pâte ou pain sans gluten…). Certains industriels surfent sur la vague en certifiant « sans gluten » des produits sur lesquels aucun doute n’est possible car aucune version « avec gluten » ne se trouve dans les rayons. En outre, leur recette est inchangée. C’est notamment le cas de la fécule de maïs. Pourquoi ? Probablement, d’une part, pour rassurer une partie de la population effectivement intolérante et, d’autre part, attirer une autre franche qui succombe à ce type de produit par effet de mode.

Depuis un peu plus longtemps déjà, on retrouve une importante quantité d’aliments sans sucre ajouté ou sans matière grasse. Dès lors, on quitte la sphère médicale et ces produits peuvent être qualifiés d’aliments « minceur ». C’est le cas de nombreux sodas bien sûr, mais aussi de barres céréalières, de compotes et confitures ou encore de divers autres snacks. Cette classe accueille également des préparations à base de konjac, une plante asiatique appréciée en Occident par les adeptes des régimes hypocaloriques pour sa faible teneur en calories et sa richesse en fibres.

Concernant les aliments sans sucre ajouté en particulier, il est bon de savoir que certains sont malgré tout richement sucrés. Du miel ou du sirop d’érable a simplement remplacé le sucre raffiné durant le processus de fabrication.

À cela s’ajoutent encore des aliments misant sur l’énergie et le bien-être. Une tendance amorcée voici quelques années déjà et qui intègre divers types d’ingrédients tels que les antioxydants, le miel de Manuka (un miel provenant de Nouvelle-Zélande) ou les superfruits.

Du côté des aliments à base d’antioxydants, il n’est plus rare de trouver en commerce des thés ou infusions énergisants qui, selon leurs promoteurs, aident à l’endurance, dynamisent les performances et la récupération, hydratent… Le miel de Manuka, vendu tel quel ou, par exemple, sous forme d’eau au miel de Manuka, serait recommandé pour le bien-être. Quant aux superfruits (baie de gogi, acérola, myrtille…), on les retrouve sous leur forme séchée et, bien souvent, sous forme de jus ou de préparation pour boisson instantanée. Peut-être est-ce par effet de mode, mais ces superfruits rejoignent le garde-manger d’un nombre croissant de consommateur. Et les industriels de l’agro-industrie en profitent…

Quand alimentation rime avec conviction

De plus en plus de consommateurs optent pour une consommation cohérente avec leurs opinions et convictions. De ce fait, le nombre d’aliments bio disponibles dans les grandes surfaces ou épiceries spécialisées ne cesse de croître.

De même, le durable gagne du terrain, avec l’apparition, par exemple, de la mention « poisson issu de la pêche durable », que ce soit en frais ou en surgelé. On notera aussi le développement d’une nette tendance écologique avec des emballages compostables, des aliments (lait, produits laitiers, légumes…) passant directement du producteur aux consommateurs, mais commercialisés en grandes surfaces, ou encore des préparations « sans huile de palme » ou avec huile de palme « issu de forêts gérées durablement ». Sous toutes ces facettes, le volet éthique ne cesse donc de gagner du terrain.

D’autres consommateurs ont fait le choix de devenir végétariens. On note ainsi l’apparition d’une gamme croissante de substituts de viande (saucisses, boulettes, steaks, burgers… végétariens) et de boissons végétales (au soja, à l’avoine, à la noix de cajou, aux amandes ou encore au riz) ou autres alternatives végétales au yaourt et au fromage. Par ailleurs, ces alternatives végétales occupent de plus ou plus souvent le cœur du repas, et ne sont plus servies uniquement en accompagnement. Des salades repas végétariennes « prêtes à consommer » sont également de plus en plus commercialisées dans les épiceries et grandes surfaces, même non spécialisées.

Bien-être animal et « healthy snacking »

Certaines des tendances présentées ci-dessous se prolongeront bien sûr dans les années à venir, mais d’autres verront également le jour, signe que notre alimentation ne cesse de se diversifier. Aussi, l’utilisation et l’achat de produits végétaux ou bio ainsi que de superaliments continueront de croître.

En parallèle, les consommateurs devraient porter une attention accrue à la durabilité et au respect du bien-être animal lorsqu’ils remplissent leurs caddies. Une nouvelle gamme d’aliments, dédiée aux seniors, devrait également voir le jour dans les années à venir. Enfin, le « healthy snacking » (consommation de snacks sains à base notamment d’amandes et fruits secs) gagnera plus que probablement le cœur de petits et grands consommateurs.

J.V.

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