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Ces indésirables mettront

le maraîcher à rude épreuve

La présence massive des galinsoges dans les parcelles constitue une préoccupation majeure pour les maraîchers. Leur cycle de multiplication court et l’adaptation à un développement rapide dans les cultures couvrant mal le sol sont deux des raisons de leur capacité d’envahissement, si on n’y prend pas garde.

Temps de lecture : 3 min

Deux espèces de ce genre d’Astéracées sont fréquentes chez nous : Galinsoga ciliata et G. parviflora. La densité de la pilosité sur les feuilles, la largeur de feuilles, la forme des akènes les distinguent. Nous rencontrons souvent les deux sur la même parcelle. La capacité d’extension et les moyens de maîtrise de celle-ci sont semblables pour les deux espèces.

Un cycle végétatif et génératif

La germination est constatée lorsque le sol à une température entre 10 et 24ºC. Ce sera le cas chez nous à partir de début mai et jusque mi-octobre. Les plantes produisent des semences viables après 6 à 8 semaines, selon la température. Chaque plante isolée produit 7.500 à 10.000 graines ; les plantes en peuplement dense sont moins productives individuellement.

Puisque la germination peut avoir lieu très peu de temps après la chute des semences sur le sol, nous pouvons constater chez nous 3 à 4 générations par an avec une explosion rapide des populations.

Les galinsoges fleurissent de mi- ou fin mai à fin octobre. Les fleurs composées sont visitées par de nombreux insectes qui favorisent ainsi la fécondation croisée mais la fécondation autogame est possible aussi.

Les plantes sont gélives et sont détruites dès l’arrivée des gels d’automne.

Conditions écologiques favorables aux galinsoges

Les terres travaillées finement en surface favorisent la germination des galinsoges. Le travail du sol permet de remonter en surface des semences. Le travail à la fraise ou avec d’autres outils à mouvement commandé est très favorable à leur germination.

Les semences germent beaucoup mieux à la lumière, c’est-à-dire dans des cultures peu couvrantes ou avant la couverture du sol. De plus, elles germent très rapidement après leur production ; elles n’ont besoin que d’une très courte période de dormance.

Les semences ne restent viables que deux ans, au maximum trois. Celles qui sont enfouies profondément perdent rapidement leur capacité à germer.

Après un binage ou un sarclage, les plantes se ré-enracinent très facilement et reprennent leur développement vers la maturation des semences.

Prévenir et guérir

Beaucoup de parcelles sont dotées de ces plantes, mais pas toutes. La première mesure est bien évidemment d’éviter de les introduire accidentellement. Dès que les premières plantes sont repérées, empêchons-les de se reproduire, ce n’est possible que lorsque leur présence est limitée à quelques foyers.

Les désherbages manuels et mécaniques sont efficaces si nous pouvons les pratiquer plusieurs fois, du printemps à l’automne. Le travail superficiel du sol permet la remontée en surface et la germination de semences enterrées.

La technique du faux-semis, permettant une levée massive de galinsoges, est bien adaptée si elle est suivie de mesures empêchant la production de semences viables par les plantes. Il n’est efficace qu’à parti de la mi-mai, quand la température du sol est suffisante pour la germination.

Le désherbage thermique est très efficace également et avec les mêmes limites.

Le labour enterre les graines et a donc un effet positif en cas de production récente de plantes semencières. Il permet aussi à des semences enterrées de remonter en surface.

Les paillis permettent l’absence de lumière et donc empêchent la germination.

Les engrais verts qui s’implantent et couvrent rapidement le sol limitent ou empêchent également la germination. Il en sera de même, mais avec un effet sur le long terme, avec l’implantation de prairies temporaires.

Les herbicides homologués en cultures maraîchères ont une efficacité qui dépend largement des conditions de germination dans chaque cas particulier. Plusieurs matières actives homologuées en culture d’Astéracées sont inefficaces sur les galinsoges.

F.

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