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Les forêts gaumaises à nouveau interdites d’accès

En vue d’éradiquer le virus de la peste porcine africaine, la ministre de la Forêt, Céline Tellier, revient sur une mesure prise au printemps dernier par son prédécesseur, René Collin.

Temps de lecture : 3 min

La ministre wallonne de l’Environnement et de la Forêt, Céline Tellier, a pris un arrêté ministériel visant à fermer à nouveau aux promeneurs et aux cyclistes la zone forestière infectée par la peste porcine africaine (PPA) en Gaume, et ce pour éviter tout risque de propagation dans le cadre de la lutte contre le virus, a-t-elle annoncé le 2 octobre, lors de sa première visite de terrain au centre de collecte de sangliers, mis en place à Virton dans le cadre de la gestion de la PPA.

L’arrêté, d’application depuis le 4 octobre, a été pris en concertation avec la « Task Force Peste Porcine Africaine ». La réouverture de la forêt aux cyclistes et aux promeneurs, en avril dernier, avait fait l’objet d’un précédent arrêté ministériel, pris par le prédécesseur de Céline Tellier, René Collin.

Apparition de sangliers résistants

Le premier cas de sanglier porteur du virus de la peste porcine africaine avait été découvert le 13 septembre 2018 à Etalle tandis que la découverte du dernier sanglier positif remonte au 11 août dernier. Depuis septembre 2018, 827 sangliers ont été découverts positifs sur les 3667 analysés sur l’ensemble de la zone PPA.

Si la maladie entame une nouvelle étape de son cycle épidémiologique avec moins de cadavres découverts, des sangliers séropositifs ont fait leur apparition, à savoir des sangliers présentant une résistance au virus et qui pourraient être contagieux pour leurs congénères. Un important dispositif de destruction par tir à l’affût va notamment être lancé dans la zone infectée. « L’horizon se dégage mais il ne faut pas baisser la garde » indique la ministre Tellier à nos confrères de Belga.

La décision de fermer à nouveau la forêt aux utilisateurs s’y rendant dans un but de loisirs est justifiée à la fois dans une optique de sécurité, de meilleure lisibilité des mesures mais également parce que des non-respects des mesures de sécurité et du code forestier – dont l’obligation de rester sur les chemins – ont été relevés.

« Je suis consciente que cette décision pourrait ne pas être accueillie positivement pour ce qui concerne le tourisme mais l’objectif est bien l’éradication de la maladie et donc de pouvoir ensuite rouvrir la forêt », explique-t-elle, en affirmant aussi ne pas mettre en doute la décision avalisée par son prédécesseur en fonction des éléments disponibles au printemps dernier.

« Il y a toujours bien une analyse de risques, tout est encadré par l’Afsca notamment et rien ne se décide à la va-vite » précise, pour sa part, Marc Herman, inspecteur général au Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (Spw-Demna). Les mesures concernant les activités forestières, déjà limitées à l’évacuation des épicéas scolytés, ne changent pas.

Concernant l’origine du virus, le Spw répond que ceci fait l’objet d’une instruction judiciaire ouverte en octobre 2018 et que cet aspect reste donc du ressort de la justice.

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