Accueil Archive

Un rendement moyen finalement correct

pour une production belge dominée par Fontane !

L’enquête menée par le Centre pilote confirme une production nationale totale 2019 et des stocks en hausse par rapport à 2018, résultant d’une hausse des surfaces (+4 %) et d’un meilleur rendement (+21 %). Les niveaux de production sont nettement supérieurs en Flandre qu’en Wallonie. Au plan variétal, Fontane domine largement, Bintje étant reléguée au 4e rang.

Temps de lecture : 5 min

Une enquête sur l’ampleur des stocks de pommes de terre de consommation au 10 novembre a été menée par la Fiwap, le Carah, le Pca et l’Inagro auprès de 213 producteurs dans l’ensemble du pays, dans le cadre du Centre pilote pomme de terre. Il en ressort de nombreux enseignements.

Bintje chute du podium en Wallonie

En variétés industrielles, l’enquête estime la proportion de Bintje à seulement 14 % des surfaces de pomme de terre de consommation, à nouveau en nette baisse (25 % en 2018, 35 % en 2017, 41 % en 2016). Bintje occupe ainsi la 4e place. Le podium est à présent dominé par Fontane qui grappille quelques % à 37 %, devant un duo très serré composé de Challenger (17 %) et Innovator (15 %). Challenger a progressé de 7 %, tandis qu’Innovator est stable.

Markies a fortement progressé pour dépasser les 5 %, tandis que Lady Claire et Lady Anna restent autour des 2 %, suivies par Royal et Agria autour de 1 %.

Les autres variétés à frites et à chips restent très peu représentées (moins de 1 % des surfaces).

Pour le marché du frais, le panel enquêté se compose essentiellement d’Hansa, Nicola, Alegria, Annabelle et Jazzy. Ce marché occupe environ 6 % des surfaces enquêtées.

Selon l’enquête, la part contractée dans la production wallonne de pommes de terre de conservation 2019 est de 69 %, comparable à l’an dernier (71 %) malgré la hausse conséquente des prix sous contrat. La moyenne des 5 dernières années s’élève à 65 %. Suite aux rendements relativement faibles cette année, les tonnages libres sont à nouveau peu présents. La situation actuelle se rapproche assez bien de la production 2015 (66 % de volumes contractés). Bintje est contractée à 70 %, Fontane à 69 % et les autres variétés de conservation à 71 %.

… et en Flandre

Le Pca/Inagro a contacté 130 agriculteurs, pour 4.614 ha, soit 8,6 % de la surface totale des pommes de terre de consommation. Les hâtives montrent une forte hausse des surfaces (+14 % – source PAC) qui ramène leur superficie à plus de 9.000 ha. En variétés de conservation, le trio de tête est dominé par Fontane (47 %) largement devant Challenger et Innovator (8 % chacune). Tout comme en Wallonie, Bintje vient à la 4e place avec 8 % des surfaces (contre 14 % l’an dernier). Ensuite vient Markies (6 %, stable), suivie par un groupe serré composé d’Amora, Felsina, VR808 et Royal (chacune 2 à 3 %). Les variétés pour le marché du frais restent très marginales. La production flamande de pommes de terre de conservation est contractée à hauteur de seulement 60 % (toutes variétés), contre 72 % l’an dernier (lorsque les rendements étaient très faibles) et 55 % en 2017. Les rendements nettement supérieurs à la Wallonie ont apporté davantage de tonnages libres. Bintje est contractée à hauteur de 55 %, Fontane à 57 % et les autres variétés de conservation à 66 %. La proportion moyenne contractée des 5 dernières années en Flandre est à 60 %.

Production belge estimée à 4,4 millions de tonnes

Compte tenu des proportions de surfaces et des rendements par variétés principales, la production totale 2019 de pomme de terre de consommation belge (hâtives comprises) est estimée à 4,40 Mt, soit 910.000 t de plus que l’an dernier (+ 26 %) et de l’ordre de 3,5 % de plus que les moyennes pluriannuelles (de 3 ou 5 ans). Par rapport à l’an dernier, hausse des surfaces et meilleur rendement se combinent. A moyen terme, c’est la hausse des surfaces qui est principalement responsable de la hausse de production. Le rendement moyen 2019 (hâtives comprises) est évalué à 44,8 t/ha, soit près de 8 t/ha de plus que l’an passé. Il est comparable à 2016 (44,2 t/ha), similaire à la moyenne des 3 dernières années (44,9 t/ha) et inférieur de 8 % à la moyenne des 5 dernières années (48,8 t/ha).

La production 2019 de hâtives est évaluée à 350.000 tonnes, et celle de Bintje à seulement 400.000 t. Fontane fournit plus de 40 % de la production belge (soit 1,82 Mt), tout comme le groupe des « autres variétés de conservation » (1,82 Mt également).

Les lots arrachés en bonnes conditions montrent globalement peu de défauts (quelques pourcents). Par contre les parcelles récoltées en conditions (très) humides pourraient engendrer des tares plus élevées, voire des pertes en stockage. Notons aussi que l’enquête confirme des différences considérables entre Régions, avec des rendements de 4 à 5 t/ha plus élevés en Flandre qu’en Wallonie. Les parcelles de référence suivies en cours de croissance avaient déjà mis en évidence cette réalité avec des différences de l’ordre de 8 t/ha.

Selon l’enquête, 64 % du volume produit en Belgique en variétés de conservation est contracté. C’est moins que l’an dernier (70 %) mais plus qu’en 2017 (60 %). Fontane est contractée à hauteur de 62 %, Bintje à 64 % et les autres variétés en moyenne à 67 %. En raison des rendements moyens meilleurs que l’an dernier, tous ces pourcentages sont en baisse par rapport à 2018.

Les stocks au 10 novembre

En Bintje, le stock au 1er novembre est estimé à seulement 300.000 t, dont 180.000 t sous contrat, et 120.000 t libres. Il y a donc dans les hangars belges 150.000 t de Bintje en moins l’an passé. La chute est vertigineuse puisque les stocks de début novembre 2017 avaient été estimés à 1 million de t ! La moyenne des 3 dernières années s’élève à 770.000 t ! Depuis le début de la saison, les marchés n’auraient dégagé que 100.000 t de Bintje. C’était encore 110.000 t l’an dernier, 190.000 t en 2017 et 330.000 t en 2014

Les stocks actuels de Fontane sont estimés à 1.550.000 t. C’est plus que l’an dernier (1.230.000 t) et que la moyenne des 3 dernières années (1.190.000 t). La variété a gagné près de 16.000 ha depuis 2016. L’essentiel du stock actuel est contracté (940.000 t). Le volume libre est estimé à 610.000 t contre seulement 370.000 tonnes l’an passé. 270.000 t de la récolte initiale ont déjà été valorisées au 10 novembre, bien plus que l’an dernier (150.000 t).

Pour les autres variétés, au 1er novembre, le stock était estimé à 1.390.000 t, soit 420.000 t de plus que l’an dernier, et 240.000 t de plus que la moyenne des 3 dernières années. Pour ces variétés aussi (Innovator, Challenger, Lady Anna, Royal, Markies, Lady Claire, VR808…) les surfaces ont fortement augmenté récemment avec 8.000 ha de plus en 3 ans.

Au 1er novembre, les marchés avaient dégagé 430.000 t, soit bien plus que l’an dernier (350.000 t), mais moins qu’en 2017 et 2016 (respectivement à 500.000 et 470.000 t). Le stock actuel comprend 930.000 t contractées et 460.000 t libres.

La Une

Les coûts de l’énergie et l’inflation touchent différemment les filières agricoles

Economie Les dépenses en engrais du secteur agricole belge devraient augmenter de 86% en 2022 par rapport à l’année dernière, celles en énergie de 67,3% et le coût de l’alimentation animale de 22,9%, rapporte l’office de statistique Statbel. L’augmentation des coûts de l’énergie et de l’inflation a un impact sur l’ensemble des filières mais elles ne sont pas touchées de la même manière.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs