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Biodiversité agricole :

un recul très inquiétant !

Temps de lecture : 2 min

La biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture, c’est-à-dire toutes les espèces qui sous-tendent nos systèmes alimentaires et soutiennent les personnes qui cultivent et/ou produisent notre nourriture, est en train de disparaître, menaçant gravement l’avenir de notre alimentation, de nos moyens de subsistance, de notre santé et de notre environnement, alerte l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture dans un rapport, le premier du genre, publié fin février.

Cette biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture comprend en fait toutes les plantes et tous les animaux – sauvages et d’élevage – qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. Mais elle intègre aussi la myriade d’organismes qui soutiennent la production alimentaire de manière « plus cachée » ; cette biodiversité « associée » inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, vers de terre, champignons et bactéries du sol), qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l’eau et l’air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail.

Sur quelque 6.000 espèces de plantes cultivées à des fins alimentaires, moins de 200 contribuent de manière substantielle à la production alimentaire mondiale et neuf d’entre elles seulement – blé, riz, maïs, orge, sorgho/millet, pomme de terre, patate douce/igname, canne à sucre et soja – représentent 66 % de la production agricole totale, confirme cette étude.

De même, la production animale mondiale repose sur environ 40 espèces, dont une poignée seulement fournit la grande majorité de la viande, du lait et des œufs. Sur les 7.745 races de bétail locales répertoriées dans le monde, 26 % sont menacées d’extinction.

Le rapport de la Fao souligne encore que de nombreuses espèces associées à la biodiversité sont également gravement menacées (oiseaux, chauves-souris ou insectes) qui contribuent au contrôle des parasites et des maladies, à la biodiversité des sols et à la pollinisation. Et les milieux comme les forêts, les pâturages ou les zones humides fournissant de nombreux services à l’alimentation et à l’agriculture sont aussi en rapide déclin.

Cette perte de la biodiversité serait causée principalement par les changements dans l’utilisation et la gestion des terres et de l’eau, et dans une moindre mesure par la pollution, la surexploitation, le changement climatique, la croissance démographique et l’urbanisation.

Une note d’espoir vient heureusement éclairer ce tableau bien sombre : la Fao rapporte que 80 % des 91 pays ayant contribué audit rapport indiquent utiliser une ou plusieurs pratiques et approches respectueuses de la biodiversité : agroécologie, agriculture de conservation, lutte intégrée, bio…

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