Mais où est donc passée la 7e compagnie?

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Voir l'offre d'abonnementEn guise d’étrenne en janvier, un lecteur assidu du Sillon Belge a déposé chez moi un cadeau fort à-propos et plein d’humour : un pluviomètre tout simple, à planter dans le gazon d’une prairie pour mesurer la générosité des nuages en constant défilé dans le ciel. Quel blagueur ! Ce monsieur, sans aucun doute, avait pressenti l’utilité de cet accessoire au cours des premiers mois de 2024. Depuis huit mois en effet, la pluie s’est amourachée de nos régions et s’invite chez nous à toutes les heures des jours et des nuits. Ceux qui voient volontiers les verres à moitié pleins lui trouveront de multiples qualités. Quant aux autres…
Ce jeudi 16 mai à 22h30, sur La Une, la Rtbf nous présenta un film sur la poudre de lait réengraissée à l’huile végétale. Le sujet était très intéressant, mais il comportait quelques imprécisions. Erwin Schöpges de Fairebel, grand défenseur des producteurs laitier, nous révélait que, depuis quelques années, l’industrie transformatrice réengraissait du lait écrémé avec principalement de l’huile de palme à destination de l’Afrique où cette pratique, interdite chez nous, est permise.
Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, je ne sais toujours pas pour qui, ni pourquoi je voterai d’ici un petit mois. Sans doute suis-je un mauvais citoyen, de me sentir aussi peu concerné par la politique ? Et pourtant, je devrais ! L’agriculture est particulièrement tributaire des propositions présentées et débattues dans les hémicycles des parlementaires, des décisions prises dans les cabinets des ministres. Voter pour des gens compétents relève de la plus haute importance, sinon le premier branquignolle venu risque fort de prendre les rênes de nos destinées. Si tu ne viens pas à la politique, celle-ci viendra à toi, fatalement…
Pour rouler en tracteur, comme papa… C’est ce qu’on se dit quand on est petit.
«Adieu l’Émile, je t’aimais bien. C’est dur de mourir au printemps, tu sais!», chantait Jacques Brel. On décède en toutes saisons, mais rien n’est plus pénible que de «prendre le train du Bon Dieu» au moment même où l’hiver bat en retraite, au milieu des chants des oiseaux, quand les fleurs éclosent par millions dans les prairies et les jardins. La vie est une maladie dangereuse… La preuve: on finira tous par en mourir! Le plus tard est le mieux, mais hélas, on meurt à tout âge: à nonante ans, telle cette honorable vieille dame endormie pour l’éternité dans son lit; à trente ans, tel ce courageux jeune fermier écrasé sous sa remorque-bétaillère en réparation.
La semaine dernière, j’ai regardé « L’amour est dans le pré ». L’information était difficile à rater, pour sa 16e édition, l’émission fait peau neuve. En effet, Sandrine Dans, aux commandes du divertissement depuis 12 ans, cède sa place à l’animatrice du Good Morning sur Radio Contact, Maria Del Rio.
Difficile d’y croire, et pourtant c’est vrai ! La vigne est aujourd’hui cultivée en Belgique… Qu’importe la région, pourvu qu’on ait l’ivresse ! En 2022, selon le Service Public Fédéral, la Belgique comptait 259 vignerons et la bagatelle de 802 hectares de vignobles ! Et ces chiffres ne cessent de croître, tandis que la superficie agricole vivrière rétrécit comme peau de chagrin, grignotée par les énergies renouvelables, les élevages de loisirs, l’urbanisation, les réseaux routiers et ferroviaires, les aéroports, les zonings économiques et industriels, les zones naturelles protégées ou consacrées à des MAEC, etc, etc. Étrange pays confetti, où la terre nourricière est galvaudée…
Un agriculteur, dit-on, est son propre maître. Légende ou réalité ? Chaque matin, il se lève avec un plan de travail en tête, un schéma mental qu’il a dessiné lui-même, que personne ne lui a imposé, ni un patron, ni un chef de chantier ou un quelconque directeur. Il organise sa journée comme bon lui semble, sans limites ni obligations. Vu de l’extérieur, notre métier semble baigner dans une forme de liberté absolue, mais au-delà des apparences, des obligations de résultat déterminent le parcours à accomplir. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’agriculture contractuelle, forme moderne et pernicieuse de servitude paysanne.
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