Le cadmium, une sucette pour les médias!

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Je m'abonneArdenne, merveilleuse terre de tourisme ! Ce slogan, aussi vieux que les premières roulottes camping-cars, est ressorti ces dernières semaines à la faveur de la pandémie Covid-19, laquelle limite les déplacements des aficionados inconditionnels de vacances. Fini d’épater les collègues avec des déplacements aux quatre coins du monde, vidéos et photos à l’appui ! Les Belges amateurs de grands voyages devront se contenter de l’Europe, et surtout… de notre pays-confetti ! Deux destinations opposées ont la cote chez nous : les plages de la Mer du Nord, et les hauts plateaux de l’Ardenne. Nos campagnes vont-elles être envahies par des hordes de touristes ?
Avec un PIB national tout rikiki de 0,7 %, l’agriculture belge exporte néanmoins 6 fois plus que sa part dans ce même PIB. Si on y rajoute l’industrie alimentaire, cette proportion grimpe jusqu’à fois 12 ! Petit mais costaud !
Ces temps-ci, les bulles sont à la mode. Elles pétillent de tous côtés, en principe sans trop se toucher : bulles familiales, bulles sociales, amicales, sportives, etc. Les bulles sont pourtant fragiles, et très éphémères. Gonflées d’air, elles s’envolent à la moindre brise et éclatent sans rien laisser, ou se rassemblent par milliers en une mousse légère, laquelle retombe trop souvent en un morne liquide, triste comme une larme. Une bulle n’est nullement faite pour vivre seule. De même, notre agriculture n’est pas confinée dans une enveloppe qui l’isole du reste du monde. Elle fait partie du « système alimentaire », « food system » selon sa dénomination la plus moderne. Les termes de « filière » et « chaîne alimentaire », employés naguère dans le langage courant, étaient trop linéaires et n’exprimaient pas l’enroulement sur lui-même de tout un système interconnecté, interdépendant. Alors, dans le nouveau Green Deal, cheval de bataille de l’Union Européenne pour ces prochaines années, le concept « Farm to Fork Strategy » -stratégie de la ferme à la fourchette- entend déployer ce qu’ils appellent un « système » alimentaire harmonieusement interconnecté, solide et résilient, aux myriades de bulles montées en une mousse censément onctueuse, qui ne retombera pas au moindre coup de froid, ou de chaud… En toute logique, notre agriculture devrait être au centre de ce redéploiement, et bénéficier de toutes les attentions. Sera-ce le cas ?
15 mars-15 juin 2020 : la parenthèse inattendue touche à sa fin… D’emblée, l’épidémie de Covid-19 a tout noyé sous son raz-de-marée de menace sanitaire, isolant les uns des autres des myriades d’êtres humains confinés chacun sur leur île, enfermés dans leur bulle, tandis que les métiers essentiels s’efforçaient de maintenir à flot notre monde chahuté par des courants contraires. Subitement, dans les médias et sur les réseaux sociaux, ce fut l’union sacrée, la communion aux beaux principes : compassion, gratitude, solidarité, altruisme, respect universel… On ne parlait plus de consommation, de croissance économique, de rentabilité… Temps mort, mi-temps, long arrêt de jeu dans le grand match capitaliste planétaire ! Et ensuite ?
Le SB du 21 mai dernier a largement relayé l’implantation de miscanthus pour protéger l’environnement et les eaux, tout en fournissant une source d’énergie bien locale. On ne peut que féliciter la section eau de l’Intercommunale Idelux pour cette initiative tout comme pour le travail réalisé dans le domaine de l’épuration des eaux où du retraitement des déchets. Bravo pour tous ces services bien utiles.
Dans le Sillon Belge du 21 mai, je lis le texte de JMP. Ce n’est pas la première fois que je relève son antagonisme pour l’agriculture biologique. Sa comparaison avec Trump en ce qui concerne des décisions politiques et/ou scientifiques sur la méthode de vaincre le Covid-19, décisions qui seraient toutes pareilles aux pratiques des écologistes, croit JMP, fait faire un sacré raccourci ! Je dirais même un biais.
La vie sociale reprend peu à peu… Comme avant ? Non, il faut encore faire la queue pour entrer dans les épiceries et magasins de premières nécessités. Le télétravail est encore fortement conseillé et fera probablement partie de l’avenir. Les écoles rouvrent mais pas, loin s’en faut, comme avant. Les cantines ne font plus partie de la vie des petits. Aussi difficile pour eux que la rentrée de septembre et cela sans la divine récré ! On hésite encore à flâner dans les boutiques, essayer un vêtement sans but précis… ça fait partie du passé. On se méfie. La bibliothèque est ouverte mais que sur catalogue en ligne. On ne peut pas encore errer au milieu des rayons, lire le dos d’un roman, flasher sur une couverture intrigante… s’imprégner de l’odeur, de l’atmosphère… Dommage…
Saviez-vous que la « ménagère » est un papillon minuscule d’environ un centimètre d’envergure ? De couleur grisâtre, il n’est pas vraiment un prix de beauté, et vit en Europe Centrale, Turquie et Afrique du Nord. Voilà ce que l’on apprend en se baladant sur la toile Internet, quand on tape « panier de la ménagère » sur un moteur de recherche ! Cette ménagère-là ne porte pas de panier, les nôtres non plus d’ailleurs, et depuis longtemps… Ménagers et ménagères d’aujourd’hui poussent un gros caddie, et consomment tout qui passe à portée de leurs yeux ou de leurs oreilles, inspirés par toutes sortes de besoins, objectifs ou subjectifs, influencés ou plutôt conditionnés — par le martelage insidieux des publicités.
Même les journalistes météo le concèdent: ce si beau temps si sec dure depuis trop longtemps... Quelques averses seraient les bienvenues pour dépoussiérer les rues et laver les maisons. Les agriculteurs ne parlent pas encore de sécheresse, mais il faut bien avouer que nos sols se sont transformés en aires bétonnées, détrempés par les intenses précipitations hivernales puis dessiqués brutalement par les bises printanières, quasi ininterrompues depuis trois mois. Une saison de pluies diluviennes, suivie d'une saison sèche, comme aux pays de la mousson! Semblable scénario se répète inlassablement ces dernières années: ne devient-il pas la norme, dans le contexte du réchauffement climatique?