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Voix de la terre

Voix de la terre

Patience, la vie reprendra!

Voix de la terre La vie sociale reprend peu à peu… Comme avant ? Non, il faut encore faire la queue pour entrer dans les épiceries et magasins de premières nécessités. Le télétravail est encore fortement conseillé et fera probablement partie de l’avenir. Les écoles rouvrent mais pas, loin s’en faut, comme avant. Les cantines ne font plus partie de la vie des petits. Aussi difficile pour eux que la rentrée de septembre et cela sans la divine récré ! On hésite encore à flâner dans les boutiques, essayer un vêtement sans but précis… ça fait partie du passé. On se méfie. La bibliothèque est ouverte mais que sur catalogue en ligne. On ne peut pas encore errer au milieu des rayons, lire le dos d’un roman, flasher sur une couverture intrigante… s’imprégner de l’odeur, de l’atmosphère… Dommage…
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Corne à virus

La pandémie au Covid-19 a complètement bouleversé nos points de repères. Tous les superlatifs sont bons pour qualifier une situation tout à fait surréaliste, inédite, inconcevable, où il faut se réinventer et s’adapter. Le confinement et la distanciation sociale exacerbent le besoin de contacts, de dialogues, de conversations, et les commentaires fusent dans toutes les directions. C’est une période très riche en émotions, une sorte de laboratoire des pensées où les ressentis des uns et des autres se mélangent et réagissent de manière fascinante. J’ai retenu pour vous quelques témoignages édifiants.

Les paradoxes de l’actualité

Déjà, avant la crise sanitaire, je faisais un peu, beaucoup la grève des médias (sauf agricoles). Trop de remplissage, je trouvais ! Mais alors là, je les salue bien bas. Il faut le faire. N’avoir qu’un seul sujet quand les gens passent, paraît-il, quatre heures par jour en moyenne devant la télé et les tenir en haleine, Chapeau !

Image d’Epinal, solution optimale?

Le mouton fait partie de notre patrimoine culturel: le bon berger et ses brebis, la bergère de Lourdes, jouer à saute-mouton, l’agneau pascal. Nos amis musulmans sont sur la même longueur d’ondes: la fête de l’Aïd, le couscous, etc… Seuls les végans sont sans doute plus réticents. Et pourtant, ce n’est pas notre quotidien de voir de grands troupeaux pâturant tranquillement près de chez nous. Ce sont des clichés qu’on imagine davantage en période de vacances, dans les alpages, ou dans des émissions comme «Echappées belles» ou «Le jardin extraordinaire».

Un métier essentiel

« En avril, ne te déconfine pas d’un fil ! ». Il faut faire gaffe, vraiment gaffe ! Afin de contrer les viles ruses d’un virus vicieux, invisible autant qu’invasif, les pouvoirs publics ont décrété un « Chacun chez soi, et Dieu pour tous ! » particulièrement contraignant. Seules les personnes actives dans des métiers dits « essentiels » sont autorisées à poursuivre leurs activités, moyennant le respect d’un comportement adéquat. Les métiers de la santé, de la sécurité, de l’alimentation, restent sur le pont, forts sollicités en ces temps singuliers. L’agriculture -transparente, inodore, insipide, oubliée, absente des grands débats actuels- fait bien entendu partie de ces professions indispensables à la survie de notre civilisation. Pour nous, rien n’a changé, ce qui étonne beaucoup de gens, stupéfaits de nous voir vaquer à nos besognes, travailler dans les champs, comme si nous n’étions pas du tout au courant du grand désastre actuel !

Le choix des lecteurs

Un cygne noir et ses cygnes blancs

On nous a dit : « Plus de bisous ! ». Pourtant, le vent de mars nous a fait sa bise du Nord-Est pendant trois semaines, depuis l’arrivée du Covid-19, comme par hasard. Les grandes et méchantes invasions viennent le plus souvent de l’Est ! Celle qui nous occupe nous a confinés chez nous, confus et déconfits, mais confiants dans l’issue d’un combat qui risque de faire pas mal de victimes. Chaque jour apporte son lot de (mauvaises) nouvelles. La télé et les journaux sont devenus des plus déprimants… Des plus déroutants aussi, quand on veut suivre le flot tourbillonnant des informations. Politiciens, journalistes, scientifiques, médecins, économistes, sociologues, philosophes, altermondialistes, etc : ça parle dans tous les sens ! Chacun y va de ses conseils, de ses commentaires, de sa vision de l’avenir, de ses leçons à tirer. En pleine crise, l’émotionnel semble parfois prendre le pas sur le rationnel. Une expression cristallise pour moi la situation actuelle : nous vivons, paraît-il, un « cygne noir », lequel est suivi de ses « cygnes blancs ».

Le Devoir de Mémoire

Comme à chaque printemps, nous sommes de retour dans les champs. Nous retrouvons nos cultures dont les plantes sont affaiblies par la période hivernale, notre devoir « primaire » est alors de les aider à se nourrir et de les protéger contre diverses infections (virales et autres…).

Fatigue mentale

L’agriculture a changé de visage au cours des cinquante dernières années, du tout au tout, je ne vous apprends rien. Les agriculteurs eux-mêmes présentent des apparences bien différentes de leurs parents et de leurs aïeux !

Quel corps on a?

Une épidémie, ça va ’co vite ! Il n’a pas fallu longtemps à un bête petit virus pour mettre sur le flanc notre glorieux et invincible monde capitaliste ! L’ensemble de la population est maintenant invité à rester chez elle, obligée quasiment, puisque tous les lieux de rassemblement sont fermés. Le confinement ne nous effraie guère, nous autres agriculteurs, c’est plutôt notre lot quotidien. Du 1er janvier au 31 décembre, année après année, nous sommes coincés dans nos exploitations, à soigner et surveiller notre cheptel. Pour tous les autres, ces interdictions résonnent un peu comme un emprisonnement, une restriction drastique des libertés. Le Coronavirus, c’est un fameux cor au pied, et notre société boite bas !

«Il vous faudrait une guerre!»

Quand j’étais enfant, j’ai entendu cette réflexion des dizaines de fois dans la bouche des adultes, excédés de nous voir chipoter avec la nourriture quand celle-ci nous semblait trop monotone ou trop rustique. À midi, nous mangions des patates à l’eau, et le soir, des patates au lard, du lundi au samedi, mais le dimanche, – quelle chance ! –, nous avions… des pommes de terre ! Par chez nous, c’était le menu de la plupart des gens, voici cinquante ans. Que dire des aliments d’aujourd’hui, deux fois plus abondants et cent fois plus variés ! Très vite pourtant, les consommateurs se lassent. Ils s’habituent aux bonnes choses, et ne les estiment pas à leur juste valeur, à quel point il est précieux de ne manquer de rien. Mais à la première crise sérieuse, comme celle que nous vivons actuellement, les vieilles peurs reviennent à la surface, et certains se précipitent vers les magasins pour stocker des vivres de première nécessité, au cas où ils devraient rester confinés chez eux.