Tant d’angélus...

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Mon vétérinaire élève quelques moutons. L’autre jour, il avait des sacs d’aliments dans sa petite remorque, dont un sac d’épeautre. Il m’a montré la facture : 43 centimes/kg pour les aliments composés, 32 centimes/kg pour la céréale brute. J’ai sursauté, car mon voisin agriculteur m’a affirmé naguère avoir vendu sa récolte d’épeautre à ce négociant à 12,5 centimes/kg. Celui-ci s’est contenté d’ensacher le grain pour prendre une marge bénéficiaire de 156 % !
J’ai couru après le temps. En l’approchant, j’ai arraché de son long manteau un peu de velours. De ces quelques minutes volées, je profite pour ne rien foutre et rêver…
À l’heure ou bien des gens se plaignent parfois à tort, mais le plus souvent à bon escient, de devoir tirer sur les deux bouts pour vivre décemment, je les invite à participer au week-end du cheval initié, par la Région wallonne, son ministre de l’agriculture et la confédération Wallonie Bruxelles du cheval, les 7 et 8 octobre. Cet événement se passe à travers toute la Wallonie et je suis certaine qu’il doit y avoir un site à visiter près de chez vous. Profitez sans modération du calme et de la sérénité de la nature en compagnie de tous ces professionnels du monde équestre, impatient de vous faire partager leur passion.
Il y a 7.000 ans, l’homo-sapiens inventait l’agriculture. Il y a 10 ans, l’homo-écologicus inventait la permaculture. Aujourd’hui, l’homo-politicus instaure l’inculture.
Deux poules et un coq : mon vétérinaire m’a confié ces trois réfugiés, rescapés d’un massacre perpétré par Maître Goupil dans son poulailler. Reconnaissantes de les avoir sauvées, les deux poules nous offrent chaque jour un œuf ou deux, et le petit coq chante à tue-tête chaque matin sa joie d’être encore en vie. Ils ne connaissent pas leur chance, car des millions d’autres poules, moins favorisées par le destin, vivent des heures beaucoup plus sombres dans leurs poulaillers géants, au prise avec un renard fripon infiniment plus menaçant : Maître Fipronil, avatar de l’agro-industrie et de la chimie pharmaceutique. J’en ai la chair de poule !
Le vieux Piette est mort !… Un vieux dur à cuire ce vieux Piette ! Je n’arrive pas encore à y croire… Un mois déjà et, songeur, je contemple les piles de cartons du vieux, ses archives comme il disait…