Noël au balcon, PAC au tison

Recevez Le Sillon Belge chaque semaine chez vous et bénéficiez d'un accès à tout le site : Articles, météo et cotations des marchés agricoles
Voir l'offre d'abonnementDébut février, les agriculteurs nous ont fait part de leurs revendications et la Commission Européenne a fait un beau rétropédalage au sujet des pesticides. Pendant ce temps, on ne donne aucune perspective aux agriculteurs. L’idéal ne serait-il pas qu’ils bénéficient de revenus décents tout en ne devant pas utiliser de pesticides ? Si cela se réalisait, ils ne devraient plus mettre leur santé en danger et auraient vraiment un beau métier.
Selon Coméos, la grande distribution ne s’octroierait qu’une marge bénéficiaire insignifiante !
« Toute la journée, ça a été la corrida ! ». La manifestation agricole du 1er février dernier fut vécue de différentes manières par les innombrables protagonistes présents ce jour-là à Bruxelles. Une jeune infirmière m’a livré son ressenti particulier, voix de la terre elle aussi, puisqu’elle est issue d’une famille d’agriculteurs, avec un frère syndicaliste bien présent en front de bandière. Selon elle, paysans et soignants s’épuisent dans un même combat : les uns et les autres sont indispensables, mais souffrent d’un manque flagrant de respect et de reconnaissance. On se rend compte qu’ils existent lors des crises, ou quand ils descendent bruyamment dans la rue ; le reste du temps, on exploite leurs peines sans état d’âme.
L’actualité agricole rythme ces dernières semaines l’actualité des campagnes wallonnes et ardennaises. Excédés d’être ignorés dans leurs revendications légitimes, les agriculteurs ont sorti leurs tracteurs pour crier à la face du monde leur désarroi, et dénoncer les injustices dont ils souffrent de manière endémique.
Comme c’est beau : à l’unisson, tous les politiques soutiennent les agriculteurs. Fini l’agribashing ! Les libéraux, à fond les manettes, pourvu qu’on maintienne le libre-échange sur les marchés. Les socialistes ont le cœur qui saigne à condition qu’on maintienne le pouvoir d’achat en important bon marché. Et les écologistes, pareil, avec une bouche en cul-de-poule quand on parle de l’accumulation et de la complexification des normes environnementales.
Ils sont venus, ils sont tous là...elle va mourir la...Mama chantait Aznavour.
La semaine dernière, le monde agricole s’est embrasé de colère mais aussi de beaucoup d’unité. C’est assez rare pour le souligner et j’ai envie de m’en réjouir, à défaut de ne pas (encore !) pouvoir nous délecter d’avancées concrètes dans les demandes exposées par les agriculteurs.
Cette fois, la marmite agricole est en pleine ébullition ; le lait déborde, et c’est peu de le dire ! Démonstration de force et de puissance, le phénomène est à la fois spectaculaire et exaltant pour nous autres paysans, de voir tous ces tracteurs envahir les villes et former des barrages. Preuve en est faite : nous sommes là, toujours vivants, toujours debout, plus déterminés que jamais à défendre notre profession ! Nul doute que la dopamine et l’adrénaline coulent à flot dans les veines des jeunes fermières et fermiers engagés dans la lutte de leur vie, une expérience qu’elles et ils raconteront encore à leurs petits-enfants dans cinquante ans ! Euphorisés par l’effet de masse, grisés par le succès médiatique de leurs actions, ils forment -pour un temps ?- un bloc compact avec qui il faudra désormais compter…
Une révision des de la TVA ou des droits d’enregistrement, voici des pistes de réflexion pour améliorer le revenu des agriculteurs et l’accès aux terres.
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