Betteraviers, réveillez-vous!

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Voir l'offre d'abonnement« La fascination est le plus universel de tous les maux, car les hommes séduits par leurs passions et leur imagination font entre eux un perpétuel commerce d’erreurs. ». Cette citation est attribuée à un auteur anonyme vivant au Moyen-Âge. À cette époque, et déjà depuis les plus anciennes civilisations, la « fascination » -cet attrait irrésistible et paralysant- était considérée non comme une émotion, mais plutôt comme une véritable maladie de l’âme et du corps. Aujourd’hui, plus que jamais, l’être humain tombe en fascination de manière déconcertante, ébloui par des personnes, subjugué par des discours, envoûté par des modes de pensées orchestrées pour le meilleur parfois, mais souvent pour le pire ! L’agriculture n’échappe pas à ce phénomène, victime et coupable consentante des avatars de la fascination universelle.
Je me réfère au bel édito publié dans l’édition du 21 octobre dernier dédié à la stratégie « De la fourche à la fourchette ». Dans lequel on utilise le mot « pesticide ».
Dans la conscience populaire, le paysan reste un éternel « routinier », un conservateur invétéré, encroûté dans ses habitudes et ses traditions. Au vu des changements profonds subis par l’agriculture au cours des septante dernières années, et des mutations de tous ordres que nous avons dû affronter, cette réputation de « routinier » mériterait tout de même quelques nuances ! Sa connotation péjorative, par exemple, n’est en rien justifiée et dénigre d’inestimables bienfaits.
Du sable Bio… Gloups ! Si l’objectif est d’attirer l’attention, c’est réussi. Pour en acheter ? Pas si vite. Pour critiquer ? C’est à voir.
Parler d'alimentation est un sujet fort couru! Celle-ci nous concerne au premier chef, car elle repose en couches successives sur l'agriculture, depuis les aubes lointaines où les hommes -surtout les femmes!!- du Néolithique ont enfin compris combien il serait judicieux de cultiver la terre afin de faire pousser sa nourriture, et d'élever des animaux au lieu de les courser bêtement dans les forêts et la savane. Trouver de quoi manger reste sans conteste le plus grand souci de l'humanité. Les gens ne songent qu'à cela, au tréfonds de leurs pensées, du lever au coucher, où qu'ils vivent et où qu'ils aillent!
Le covid s’essouffle, les cours d’eau ont retrouvé leurs lits, certaines chaînes TV peuvent à nouveau combler l’espace médiatique par de l’agribashing. (Matin première, JT sur La Une)
Coups de klaxon, appels de phares, gestes d'impatience des conducteurs qui nous suivent ou nous croisent: avons-nous jamais été les bienvenus sur ces routes qui sont aussi les nôtres? Notre présence dérange, et c'est peu de le dire... Les véhicules agricoles sont lents et volumineux, et s'insèrent difficilement dans un trafic de plus en plus dense. Mon ami Pierre agriculteur a trouvé la parade: il roule la nuit entre 23 heures et 5 heures du matin, autant que possible, ou dans des créneaux horaires bien ciblés. L'enfer du jour et des heures de pointe, très peu pour lui!
Dans la voix de la terre du 9 septembre, A Jadin faisait remarquer combien le fauchage tardif pouvait être un fantastique gisement de mauvaises herbes pour les champs avoisinants.
20 € pour une balade nocturne à l’écoute du brame, voilà qui n’est pas donné pour entendre les braillements gutturaux d’un cerf en rut, forts semblables aux mugissements rauques d’un taureau ! Le coût se justifie par la réception qui suit : produits du terroir et bières locales. Après l’effort, le réconfort ! On y à-fone, tu m’étonnes ! Pardon, on n’à-fone pas, on déguste avec sagesse un savoir-faire brassé dans la tradition. À ce qu’il paraît… Mais on boit tout de même de l’alcool, ce gai euphorisant partout présent dans les événements privés et publics. Le commerce des vins, bières et spiritueux se porte on ne peut mieux ! Des agriculteurs se diversifient en cultivant de l’orge brassicole, en plantant des vignes. Pourquoi pas ? À votre santé !
Des hommes soudés à leurs terres : l’agriculture tourne autour de cette dualité axiale, comme une toupie lancée follement dans la ronde des saisons. Tout le reste, – technologies, traditions, agronomie, socioculturel… –, vient gonfler le mouvement et entraîne les agriculteurs dans la danse, enlacés à leur ferme ! Cet axe double est fort malmené dans nos régions, miné dans ses fondements ! Les jeunes désertent la profession, et les « ressources humaines » se délitent comme peau de chagrin, tandis que les terres agricoles sont grignotées peu à peu par les autres activités du monde moderne, urbanisation et industrialisation. Que restera-t-il dans cent ans ?
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