«Beaucoup d’animaux utilisent des substances chimiques comme moyen de défense contre leurs prédateurs et les maladies», rappellent les auteurs de l’étude, parue dans la revue Proceedings B de la Royal Society. Comprendre les effets des polluants chimiques sur ce mode de défense est d’autant plus utile pour les amphibiens qu’ils y sont particulièrement vulnérables à cause de la perméabilité de leur peau.
Selon les chercheurs, l’exposition des têtards de crapauds communs (Bufo bufo) à un herbicide à base de glyphosate a entraîné une augmentation de la quantité de bufadiénolides qu’ils sécrètent. Les bufadiénolides sont les principaux composants de la substance toxique défensive des crapauds. «Si des pesticides rendent les crapauds plus toxiques, l’équilibre proie-prédateur et la structure de communautés naturelles en eau douce aussi bien que sur terre peuvent être altérés», souligne la chercheuse.
Le glyphosate, présent dans les pesticides les plus utilisés dans le monde comme le Round Up de Monsanto, est classé «cancérogène probable» par une agence de l’ONU. La Commission européenne a relancé la procédure pour le renouvellement de la licence du glyphosate dans l’Union européenne, après l’avoir prolongée jusqu’à fin 2017.
(Belga)