Coprosain écrit avec ambition une nouvelle page de son histoire

Véritable institution dans le pays d’Ath, Coprosain regroupait une soixantaine de coopérateurs, possédait trois magasins (à Ath, Tournai et Braine-l’Alleud) et était présente sur divers marchés du Brabant wallon, du Hainaut et de Bruxelles. Cependant, l’incertitude régnait au sein de la structure depuis plusieurs mois déjà. Tellement que la procédure de réorganisation judiciaire entamée en janvier dernier s’était transformée en procédure de redressement judiciaire fin juin. Le futur de la coopérative était incertain !

La force du groupe

On le savait, une offre de reprise, émise par un groupe de repreneurs restés jusqu’ici anonymes, était parvenue au tribunal de l’entreprise de Tournai. Celle-ci a reçu l’aval dudit tribunal le 5 octobre dernier.

En réalité, l’offre en question a été soumise par deux groupes d’investisseurs distincts qui, étant donné leurs profils complémentaires, ont choisi d’unir leur force en vue d’assurer l’avenir de Coprosain. La nouvelle équipe se compose ainsi d’agriculteurs (Sébastien Gravis, Louis Oostendorp, François Delmée et Caroline Ducarmois), de brasseurs (Sébastien Desevaux et Pierre Delcoigne), de franchisés « Delhaize » (Bernard Courcelles et Vincent Duchâteau) et d’un entrepreneur et administrateur de société (Benoît De Belder).

Et Vincent Duchâteau de détailler leur projet : « Nous poursuivons un double objectif. D’une part, nous souhaitons maintenir un réseau de fermes familiales dans la région d’Ath ; d’autre part, nous souhaitons rendre à Coprosain son lustre d’antan. Malgré qu’elle ait été chahutée ces derniers mois, la marque connaît en effet un ancrage régional fort ». La diversité du groupe et le partage d’expériences devraient permettre d’y parvenir.

Moderniser l’outil existant…

Organisés désormais en société à responsabilité limitée (SRL), et non plus en coopérative, les nouveaux dirigeants reprennent l’atelier de transformation ainsi que les trois magasins existants. Ils renoncent à être présents sur les marchés, notamment pour des raisons financières (coût de personnel et de carburant). Cette activité avait d’ailleurs déjà été mise entre parenthèses fin août.

Dans un premier temps, le groupe s’attellera à moderniser et redévelopper l’atelier de transformation de l’ancienne coopérative afin de booster son activité B2B (en vue d’approvisionner des magasins locaux, restaurants…) et B2C (à destination des consommateurs, par le biais des trois magasins).

Côté personnel, 25 collaborateurs sur la soixantaine que comptait la coopérative poursuivront l’aventure.

… et ouvrir de nouveaux magasins

« La notoriété de Coprosain auprès des consommateurs est quelque chose sur lequel nous comptons fortement nous reposer pour assurer le développement futur de l’enseigne », poursuit Vincent Duchâteau. Développement ambitieux s’il en est, car le groupe souhaite, à terme, être à la tête d’une dizaine de magasins en Hainaut et Brabant wallon. « Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela nécessite des fonds, mais aussi de réaliser des études de marché et de nombreuses démarches administratives. »

Une réflexion sera également menée quant à la nécessité de relocaliser l’atelier de transformation sur un autre site, ce qui s’accompagnera, en toute logique, de la construction de nouvelles installations. Un investissement important qui n’est donc envisagé qu’à moyen terme.

Dans l’immédiat toutefois, le groupe s’attachera à prendre contact avec l’ensemble des fournisseurs de Coprosain en vue de rétablir une relation de confiance et de poursuivre leur collaboration. De nouveaux fournisseurs seront aussi recherchés. Le tout devrait permettre de proposer une offre étoffée et variée aux clients, dont la présence en nombre est essentielle pour assurer le redéveloppement de l’activité.

J. Vandegoor