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Des résultats sous l’emprise de la pluviométrie

Les prélèvements des 29 et 30 juillet montrent des rendements bruts faibles en Bintje, bien meilleurs en Fontane.

À confirmer lors des prochains échantillonnages. Les résultats sont extrêmement variables selon les sites, sous l’influence

de la pluviométrie très fluctuante en juin et fin juillet.

Temps de lecture : 4 min

Un premier prélèvement sur 17 parcelles de Bintje a eu lieu – 9 parcelles en Wallonie par la Fiwap et le Carah dans le cadre du Centre pilote pomme de terre ; 8 parcelles en Flandre par le PCA et Inagro – du 29 au 30 juillet, soit juste après les pluies importantes des 27 et 28(globalement de 15 à 45 mm sur l’essentiel de la Belgique), à 97 jours de culture en moyenne. À date identique, les parcelles ont en moyenne quelques jours de culture de plus que l’an dernier et qu’en 2016, et 2 semaines de moins qu’en 2017.

Les parcelles utilisées comme référence pour ce suivi en variété Bintje ont été plantées du 12 au 30 avril. La date moyenne de plantation est le 22 avril. Parmi les parcelles de référence cette année, 1 parcelle a été plantée avec du 25-28 mm, 10 parcelles avec 28-35 mm, 5 avec du 35-45 mm, et 1 avec du 45-55 mm.

Rendement, calibre, PSE et tubérisation

Au 29 juillet, le rendement moyen, tous calibres, s’élevait à 26,7 t/ha (variant de 14,4 à 31,8 t/ha). Cette moyenne est supérieure de 4,4 t/ha par rapport à l’an dernier à la même date (avec 4 jours de culture en plus). Le calibre est dans la moyenne des 5 dernières années, plus développé que l’an dernier, similaire à 2017. À noter une différence majeure entre la Flandre (42 % de 50 mm+) et la Wallonie (24 %). Les variations entre parcelles sont énormes (de 3 à 56 %).

Le PSE moyen s’établit à 377 g/5kg, variant entre 342 et 410 g/5 kg.

La tubérisation est correcte puisqu’on observe en moyenne 20,8 tubercules par plante, semblable à 2018 et 2016.

Rejet marqué dans certaines parcelles

Quatre parcelles (sur 17) présentaient du rejet marqué avec 20 % ou plus des tubercules primaires affectés. Les prélèvements ayant eu lieu juste après le retour des pluies, ce rejet prend principalement la forme de stolon apical sans tubercule secondaire (ou pas encore…) à son extrémité. Le seuil critique de température dans les buttes (25 – 26ºC) a été dépassé au moins 2 fois (fin juin et fin juillet), la seconde fois à un niveau jamais connu en Belgique (plus de 40ºC dans l’air, plus de 30ºC à 15 cm de profondeur dans la butte.) Ce rejet est censé évoluer dans les prochains jours et semaines.

La sénescence moyenne atteint 20 %, selon une évaluation réalisée sur 7 parcelles en Flandre.

Et la Fontane ?

Sur la base de 27 parcelles échantillonnées également les 29 et 30 juillet en Wallonie et en Flandre par la collaboration multiple entre Fiwap, Carah, Pca et Inagro.

Les parcelles suivies ont été plantées essentiellement entre le 7 avril et le 1er mai. La date moyenne de plantation est le 20 avril, soit 8 jours plus tôt que l’an dernier, et 9 jours plus tard qu’en 2017. Plus de la moitié des parcelles suivies ont été plantées en calibre 35-50 mm, 2 parcelles en 35-45 mm, 8 parcelles en 28-35 mm et 4 parcelles en plus gros calibre coupé.

La variété Fontane montrait au 24 juillet un rendement moyen de 33 t/ha (tous calibres) pour toute la Belgique, supérieur aux 4 dernières années, avec une nette différence entre Flandre et Wallonie (à confirmer).

Le calibre fritable (> 50 mm) moyen atteint plus de 50 %, comparable à 2015 et 2017.

La tubérisation est un peu faible (moyenne de 15,1 tubercules par plante), ce nombre relativement bas (par rapport à Bintje) favorisant le gros calibre.

Le PSE moyen s’établit à 385 g/5 kg, avec près de 45 % des parcelles au-delà des 400 g/5 kg. Du rejet conséquent a été observé sur 1 parcelle, principalement sous forme de stolon sans tubercule secondaire. La sénescence du feuillage a été estimée en Flandre en moyenne à près de 20 %, avec un quart des parcelles à 30 % et plus.

Quel impact physiologique la canicule extrême aura-t-elle ?

Il n’y a pas de réponse complète à apporter à cette question puisque la situation est inédite. Du rejet/repousses est déjà observé en Bintje et il s’exprimera d’autant plus que le feuillage est encore assez vigoureux et que la plante a de l’eau à sa disposition.

L’usage d’hydrazide maléïque s’envisage dans de nombreuses situations après avoir vérifié le pourcentage de tubercules primaires avec symptôme, et surtout le seuil de calibre à atteindre (minimum 80 % de 35 mm+). Traitez avant l’apparition de tubercules secondaires. Respectez les conditions d’emploi (pas de pluies dans les 24h qui suivent, traiter avec beaucoup d’eau et par températures modérées, sur une culture encore vigoureuse pour véhiculer la matière active jusqu’aux tubercules).

On sera attentif à la sénescence des feuillages qui ont enduré une telle canicule, même en variété plus tardive telle que Fontane dont certaines parcelles semblent décrocher précocement.

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