Avant la présentation des chiffres annuels, la CBL a organisé une table ronde où les ministres régionaux de l’Agriculture, Hilde Crevits et Willy Borsus, étaient invités.
Directive européenne
Renaat Debergh, directeur délégué de la confédération belge de l’industrie laitière, y a évoqué, entre autres, la directive européenne relative aux pratiques commerciales déloyales dans le secteur agroalimentaire, qui doit encore être transposée dans la législation nationale. « Cette directive européenne est de la main du commissaire européen Phil Hogan. Elle interdit les pratiques déloyales entre acheteurs et fournisseurs dans la chaîne d’approvisionnement agricole et alimentaire. L’objectif est bien sûr de mieux protéger les producteurs de denrées alimentaires – qui sont souvent victimes de pratiques déloyales de la part des grands acteurs de la chaîne alimentaire – avec une série de mesures concrètes dès à présent.
Plafond financier indésirable
Toutefois, sous la pression du secteur de la vente au détail, Hogan a fait une concession. La directive proposée ne s’appliquerait qu’aux entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 350 millions d’euros. Renaat Debergh : « Ce plafond n’a aucun sens. Pour le secteur laitier, cela signifie qu’au moins 4 entreprises, membres de la CBL, seraient touchées… et donc aussi les producteurs laitiers qui les livrent ! Ils collectent le lait de 70 % des producteurs laitiers, soit 4.600 exploitations. Même si les coopératives sont exclues, quelque 35 % des producteurs laitiers, indirectement par le biais de leur société laitière, ne sont plus protégés ! » M. Debergh ne comprend pas pourquoi le commerce de détail s’oppose aux pratiques commerciales équitables. Il demande donc le soutien des ministres régionaux pour ne pas transposer simplement la directive. Après tout, ils doivent conseiller le ministre fédéral de l’agriculture. La transposition dans la législation nationale doit être achevée en novembre. Neuf Etats membres ont déjà transposé la loi, 8 d’entre eux ont éliminé le plafond.
Le ministre Borsus soutient pleinement la CBL : « On ne peut pas être contre l’élimination des pratiques commerciales déloyales. Je ne vois aucune raison pour un plafond. La ministre Crevits s’est montrée un peu plus prudente dans sa réponse : « Certains États membres ont supprimé le plafond, il est donc possible de le faire. » Mme Crevits a déjà promis une concertation constructive avec son collègue wallon.