La croissance de la plante de courgette est indéterminée. Son enracinement puissant peut descendre profondément dans le profil si la structure du sol n’est pas compactée. Par contre, l’irrigation localisée induit un confinement des racines dans la zone irriguée.
Les variétés hybrides récentes forment une seule tige à entre-nœuds très courts qui rampe au sol sauf si elle est palissée. Les fruits grossissent très rapidement et sont récoltés au quart ou au tiers de leur développement, lorsqu’ils sont encore très tendres.
Les larges feuilles sont presque glabres en face supérieure et munies de poils très durs en face inférieure.
Des fleurs comestibles
La plante porte des fleurs mâles au bout d’un pédoncule mince et long et des fleurs femelles au bout d’un pédoncule court et fort. Les fleurs sont comestibles et il y a une certaine demande en circuit court. Les premières fleurs apparaissent à l’aisselle des 7e ou 8e feuilles, ce sont souvent des fleurs femelles. Une dizaine de jours plus tard apparaissent les fleurs mâles rendant possible la pollinisation. Ensuite, les fleurs femelles et les fleurs mâles sont produites sans ordre bien précis. La température basse et les jours courts favorisent la formation de fleurs femelles. À l’inverse, les températures élevées et les fortes luminosités favorisent la formation de fleurs mâles. La pollinisation se fait grâce aux abeilles. Les fleurs sont très nectarifères et pollinifères, ce qui intéresse les apiculteurs.
La bonne température
La germination est très rapide (2 à 3 jours) entre 20 et 25ºC. L’élevage se réalise idéalement à 18ºC dans le substrat et entre 16 et 25ºC dans l’air. La transplantation est réalisée idéalement lorsque le sol a au moins 12ºC (enradicellement). La culture demande au moins 7ºC. Lorsque la température est basse la nuit, il faut éviter d’avoir des températures élevées le jour (bien aérer les abris). À basse température, la proportion de fruits déformés augmente. Idéalement, la culture demande 20 à 25 ºC.
De l’humidité jusqu’à un certain point
La courgette se développe très bien avec une hygrométrie de l’air élevée mais inférieure à 80 %. Si l’hygrométrie est plus élevée, la floraison est moins bonne et des maladies dues à des champignons pathogènes se propagent sur le feuillage, les fleurs et les fruits.
L’irrigation en goutte-à-goutte convient bien pour maintenir un bon apport d’eau aux racines sans que le sol ne soit asphyxié. Les besoins en eau sont de l’ordre de 200 à 300 mm durant les 4 mois de la culture.
Variétés standard
La diversité variétale est large, mais le commerce en circuit long est centré sur des standards comparables à ce qui est habituellement en vente. Les principaux critères sont donc la conformité à ce que les clients demandent, la précocité et la tolérance aux maladies (oïdium, virus).
La culture sous abris
Vu les exigences thermiques, la culture hâtée est réalisée sous tunnel maraîcher, en chenilles nantaises et sous voile.
L’élevage est réalisé en serre avec chauffage, en mottes pressées de 6cm de côté pour les plantations précoces et de 4cm pour les cultures d’été. La récolte commence environ 6 semaines après la plantation pour rapidement atteindre 50 à 100 kg/are et par semaine.
Bonne valorisation des fumures organiques
Avec son enracinement puissant, la courgette valorise bien les fortes fumures organiques. Les quantités maximums de fumier ou de compost acceptables pour respecter la réglementation et les conseils (voir le site de Nitrawal.be, en fonction de la situation de la parcelle) seront apportées pour la courgette. Les engrais verts sont très bien valorisés par cette culture également. Le calcul de la fertilisation tiendra compte de ces apports, de la richesse du sol et du pH, sur base de l’analyse du sol.
Les exportations peuvent être importantes avec une production de l’ordre de 750 kg par are en une dizaine de semaines de récolte. Cela correspond à des exportations de l’ordre de 270 kg d’azote, 75 kg de P2O5, de 420 kg de K2O et 75 kg de MgO par ha. L’éventuel complément minéral dépendra de l’interprétation de l’analyse de sol et de l’estimation des apports organiques.
Des buttes pour un meilleur drainage
L’objectif est de disposer d’un sol ameubli, sans semelle de labour ou de pseudo-labour, propre quant aux adventices. La constitution d’ados ou de buttes larges permet d’améliorer le drainage et de limiter ainsi le risque d’asphyxie du sol par excès d’eau lors des irrigations. Un paillage plastique noir en surface permet de faciliter la maîtrise des adventices et surtout de gagner quelques degrés dans le sol au printemps.
Une culture liée à la luminosité
La densité de la culture doit diminuer si la luminosité est moins forte. Dans nos conditions wallonnes, la densité peut être de l’ordre de 1,0 à 1,3 plante par m² sous abri au printemps et en été.
Le palissage permet d’améliorer la dispersion de la lumière en général et de limiter le bri de tige. La tige est guidée sur une ficelle ou par un jeu de trois ficelles avec des crochets.
Les feuilles desséchées, jaunies ou traînant sur le sol sont enlevées.
Pour améliorer la fécondation, sous abris, nous plaçons des ruches de bourdons lorsqu’il fait encore frais en début de saison. Des ruches d’abeilles sont ensuite installées à raison d’une ruche par 10 ares d’abris.
Goutte-à-goutte
L’irrigation en goutte-à-goutte est bien adaptée à cette culture. Les goutteurs sont installés près de la motte durant une dizaine de jours puis ils seront écartés d’une vingtaine de centimètres pour éloigner la zone saturée d’eau du pied de courgette. Les besoins sont surtout importants à partir du grossissement des fruits. Avant cela, il est souhaitable de modérer les apports et de laisser l’enracinement explorer une vaste zone du profil du sol. Les apports seront de l’ordre de 2 mm par jour au début de la culture et de 6 mm en période de récolte. Néanmoins, il s’agit de moyennes car il est conseillé d’apporter l’eau 1 à 2 fois par semaine plutôt qu’un peu chaque jour, toujours pour favoriser l’extension des racines et éviter l’asphyxie du sol près du goutteur. En cas d’emploi de tensiomètres, l’irrigation sera décidée lorsque la tension atteint 25 cb (centibar) en sol limoneux.
Les maladies et ravageurs
L’oïdium (Spaerotheca fuliginea et Erysiphe cichoracearum) s’étend sur le feuillage et finit par provoquer son dessèchement. Il peut être limité par la sélection variétale. L’hygiène de l’abri entre la période de production tend également à réduire l’inoculum. Il faut aussi tenir compte des autres cucurbitacées et des adventices. Plusieurs fongicides sont également homologués en culture conventionnelle (voir www.fytoweb.be).
La pourriture grise (Botrytis cinerea) s’attaque aux feuilles, tiges et fruits. Nous disposons de moyens de lutte biologiques (champignon antagoniste) et chimiques (voir fytoweb.be).
Les mouches blanches (Trialeurodes vaporariorum et Bemisia tabaci) posent parfois de gros problèmes de surpopulation sur courgette. Nous disposons également de moyens de lutte biologiques (champignon antagoniste) et chimiques (voir fytoweb.be).
Les tétranyques (Tatranychus urticae) envahissent parfois aussi le feuillage et provoquent son dessèchement. Plusieurs insecticides homologués sont disponibles en culture conventionnelle et en culture Bio.
F.