Natura 2000
Les potentialités annoncées de voir certains sites passer sous le statut de Natura 2000 ont engendré la destruction de sites intéressants.
C’est ainsi qu’au cours de mes nombreuses pérégrinations, j’ai pu constater que diverses prairies mésophiles avaient été retournées, entraînant au passage la disparition des orchidées ou associations végétales rares. D’autres prés ont été fertilisés sans vergogne, avec perte automatique de leur biodiversité. S’ils étaient parfois semés de ray-grass, ils étaient rapidement conquis par des chardons, rumex et autres orties. Pire, des jachères furent ensemencées de maïs – qui n’atteignirent pas le mètre de haut – ou de mélanges pour le gibier.
Nombre de marigots furent remblayés, et les saules rares qui les entouraient ont été tronçonnés. Des zones humides furent drainées…
De nombreuses haies aux es
Destruction des couverts au printemps
Imaginée pour protéger l’abeille
Bandes fleuries et autres MAE
À peine la perspective de la suspension des primes soulevée, toutes les mesures, autrefois créées en vue de l’amélioration de la biodiversité, ont été anéanties. Aucun inventaire n’avait été prévu pour maintenir des bandes, dont certaines s’étaient révélées d’une implantation si judicieuse qu’elles étaient le relais entre la flore et la faune. Et dire que cela a coûté beaucoup de deniers ! D’éventuels octrois, ultérieurs pour de nouvelles surfaces, ont aiguisé le regard d’autres.
Quid du glyphosate ?
Les détaillants de produits phyto et l’agrofourniture ont connu « une nouvelle ruée vers l’or ».
Lorsque la menace d’un retrait du produit du marché s’est répandue pour ce type d’herbicide total, des espaces, qui n’intéressaient personne sauf la biodiversité, ont été « grillés ». Ce fut le cas pour divers talus, lisières, bords de champs, pieds de haie, coins de jardin à l’abandon et autres friches urbaines !
Les impacts de telles pulvérisations sont immédiats, en premier lieu sur les papillons dont les chenilles se nourrissent d’orties. Les ronciers forment aussi des abris pour les oiseaux nicheurs, pour le gibier. Les fleurs des ronces sont butinées par nombre d’hyménoptères solitaires et leurs fruits sont dégustés par les oiseaux.
Le taillis d’îlots boisés fut ainsi mis à nu ; leur accès fut dès lors facilité pour nombre d’indésirables, comme des braconniers, des promeneurs indélicats, des engins motorisés, et des chiens sans laisse.
Je visite régulièrement nombre de ces endroits, pour en soupeser la vie. Lors de rencontres avec des chasseurs, ceux-ci me disent fréquemment que le printemps 2016 a été catastrophique pour la reproduction. Peut-être… mais le gibier, autrefois abondant sur ces sites, ne dispose plus d’abris où se réfugier et se dissimuler face à leurs prédateurs. Là-dessus, les battues d’automne n’étaient guère « bruyantes ». Il est bon de se rendre compte que les quelques maigres lignes de maïs semées en lisière n’assurent pas efficacement la protection du gibier contre les rapaces, à la vue perçante, et n’oublions pas les divers mordants.
Déjà anticipée par le retrait des « anti-orties », cette seconde annonce a précipité la fin de certains milieux adjacents, bien nécessaires au maintien de notre petite faune !
Restons positifs : les cimetières, où l’interdiction d’utilisation d’herbicides totaux est effective, recèlent désormais des trésors botaniques !