La nouvelle sucrerie de Seneffe écrasera ses premières betteraves dès 2021 !

Avant de détailler les nouveaux éléments du dossier, rappelons que la construction et l’exploitation d’une nouvelle sucrerie – sous la forme d’une coopérative agricole – dans le paysage belge, à l’initiative de l’Association des betteraviers wallons, entendent permettre aux planteurs de prendre part à la plus-value de la transformation de leur production. Pour s’incarner véritablement, il fallait encore que cette véritable révolution recueille l’adhésion des agriculteurs.

Un engagement fort des producteurs

C’est aujourd’hui chose faite. « Au 15 décembre dernier, plus de 1.750 agriculteurs avaient envoyé un formulaire de déclaration d’intérêt pour un engagement cumulé de 1.500.000 tonnes de betteraves brutes, soit le volume minimum de betteraves pour garantir l’optimisation industrielle et économique de la nouvelle usine », indique Jean-François Gosse, managing Director du bureau de consultance Innovity, en charge de l’étude du projet.

Un montage en 4 axes

Sur cette base, le projet – baptisé Serres – est ainsi passé de l’analyse de faisabilité à la phase de montage organisée autour de quatre axes : administratif, industriel, financier et commercial.

Sur le plan administratif, poursuit M. Gosse, la coopérative des planteurs est en voie de constitution et va se substituer à l’Association des betteraviers wallons (Abw) pour porter le projet. C’est cette coopérative qui sera l’actionnaire majoritaire de la future Sucrerie de Seneffe. Le bureau ABV Development a été retenu pour réaliser le parcours des autorisations et permis.

Concernant l’axe industriel, la société De Smet Engineers et Contractors poursuit son travail de design détaillé de l’usine et approfondit son optimisation énergétique et environnementale. Rappelons (voir notre édition du 27 octobre 2017) que la future Sucrerie de Seneffe se veut la plus performante possible sur les plans économique et environnemental.

Par rapport au projet initial, des évolutions ont été apportées en vue de renforcer encore le positionnement concurrentiel de la nouvelle usine. « Le four à chaux alimenté avec du coke et de l’anthracite est remplacé par un four à chaux au gaz dont les émissions sont sensiblement inférieures. Quant au principe de la mini-campagne, il a également été abandonné au profit de la transformation de 100 % des betteraves en campagne, ce qui procure une utilisation plus durable de l’énergie ».

Troisième axe, le plan d’affaires stratégique et financier a été présenté à la Banque européenne d’investissement (Bei), à la Société régionale d’investissement de Wallonie (Sriw) et aux principales banques commerciales belges, qui ont toutes entamé l’analyse du dossier en interaction avec l’équipe de projet.

Jean-François Gosse ajoute encore quelques précisions sur la poursuite de l’élaboration de la stratégie commerciale. « L’équipe de projet multiplie les contacts et reçoit des expressions d’intérêts, dans un marché très volatil aujourd’hui et à la recherche d’un nouvel équilibre à la suite de l’abolition des quotas.»

Toujours à Seneffe, mais sur un autre site

En concertation avec l’Intercommunale de développement économique du Cœur de Hainaut (Idea), un nouveau site a été retenu pour la construction de la nouvelle sucrerie.

Toujours bien sûr la commune de Seneffe, l’usine sera construite à 5 km du site initialement retenu. Pourquoi ? « L’endroit retenu au départ présentait deux faiblesses. Premièrement, la difficulté, relevée par le Fonctionnaire Délégué, d’y aménager à proximité immédiate les bassins de décantation en zone agricole d’intérêt paysager et deuxièmement, un accès au terrain trop proche de l’entrée du zoning de Seneffe-Manage avec la difficulté de tamponner efficacement les flux de pointe en approvisionnements. »

La nouvelle implantation, sise sur le zoning industriel de Feluy, dans la commune de Seneffe, présente, selon le managing director d’Innovity, une situation beaucoup plus favorable. « Ce nouveau site est plus vaste ; il offre 14 ha pour l’usine et 10 ha adjacents pour les bassins de décantation, le tout en zone industrielle. Il est tout proche de la canalisation Fluxys de gaz à haute pression, nécessaire pour l’optimisation énergétique de la sucrerie. Et par ailleurs, son accessibilité est plus directe. »

Propos recueillis par M. de N.

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