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Un marché alimentaire local à explorer ?

Mondialisation et libre-échange poussent chaque secteur agricole, lait, viande, mais aussi céréales, à devenir plus concurrentiel sur un marché mondial. La volatilité des prix augmente et les crises se succèdent dans le monde agricole. Parallèlement, la demande pour des produits locaux ne cesse d’augmenter, et de nombreux producteurs l’ont compris en reprenant la maîtrise de leur filière : transformation à la ferme, ou via un artisan, ou encore via la création d’une petite coopérative.

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Si ces démarches deviennent fréquentes pour le lait, la viande, les fruits et légumes, elles sont plus rares pour les produits céréaliers. Un potentiel à explorer ?

Selon l’étude ALT4CER du Cra-w, moins de 15 % de céréales belges (dont 94 % wallonnes) sont utilisées par les moulins belges. La meunerie est majoritaire en Flandre (98 % des volumes), la Wallonie étant caractérisée par une majorité de petits moulins artisanaux.

Par ailleurs, la farine utilisée en boulangerie n’est pas forcément belge. Finalement, le pain contient très peu de céréales wallonnes. N’est-ce pas un manque à gagner pour nos producteurs ? Certains mettront en avant que la qualité des céréales wallonnes n’est pas suffisante pour la panification. Est-ce vraiment vrai ? N’est-ce pas plutôt dépendant du type de transformateur situé en aval de la filière ? Ne serait-il pas possible de développer des filières mieux adaptées à la qualité des céréales de chez nous ? Ne faut-il pas revoir les variétés cultivées dans ce sens ?

La Belgique est renommée pour ses bières, récemment inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Si le secteur brassicole produit 3x la consommation belge de bière, si les malteries produisent presque 10x la quantité de malts nécessaire aux brasseries, il en est tout autrement pour la production d’orge brassicole, devenue quasiment inexistante en Belgique. Pourtant, l’essor des microbrasseries offre un potentiel de développement de bières 100 % terroir, soit 100 % régionales ! Une étude de Socopro montre que le prix du malt représente seulement 2 % du coût de production de la bière ! Qu’attendons-nous donc pour proposer au consommateur davantage de bières 100 % wallonnes ?

Dans le cadre de son projet « Echangeons sur notre agriculture », Nature & Progrès souhaite vous inviter à partager ces réflexions. Et si ensemble, producteurs et consommateurs, nous relocalisions la transformation de nos céréales ? Des réunions auront lieu aux quatre coins de la Wallonie entre le 16 et le 26 avril. Des visites d’initiatives auront ensuite lieu en juin. N’hésitez pas à vous inscrire ! Plus d’infos sur www.agriculture-natpro.be ou en contactant Sylvie La Spina au 0487/34.60.78.

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