Pourtant, la science est loin de prôner un régime sans viande. D’ailleurs, si on étudie les données scientifiques sans les déformer, c’est cette même science qui blanchit la viande rouge.
Voici donc les 5 bonnes raisons pour lesquelles il ne faut pas se priver de steak :
À en croire certains, en arrêtant la viande rouge, les vaches arrêteraient de roter et ne pollueraient plus. Point. Pas un mot sur les effets qu’aurait un arrêt de l’élevage sur les herbages, la biodiversité, la fertilisation des sols, la valorisation des déchets alimentaires (pulpes de betteraves, drèches, déchets de pommes de terre…). Cette image qu’on donne de nos élevages nie totalement le rôle que ceux-ci jouent depuis toujours dans notre écosystème et dans la préservation de la biodiversité.
Pour commencer, les chiffres généralement diffusés sur les émissions du secteur bovin concernent presque toujours la production mondiale. Autrement dit, ces chiffres sont gonflés par les feed-lots d’Amérique et ne représentent pas nos élevages locaux, bien moins polluants. Cela n’empêche pas qu’on les utilise pour inciter les Européens à limiter leur consommation de viande, alors même que l’essentiel de notre production a grandi sur le territoire de l’Union.
Ensuite, on compare souvent les émissions de l’élevage à celles d’autres activités. Or, il faut savoir que ce ne sont pas les mêmes méthodes de calcul qui sont utilisées pour déterminer les émissions des différents secteurs, et que cela a une influence sur les résultats. Par exemple, on minimise souvent les émissions des CO2 dues aux transports, là où on maximise celles de l’élevage via une analyse très poussée (ACV). Au final, on compare le tout, alors que ces données sont incomparables puisqu’elles n’ont pas été calculées de la même façon. C’est un peu comme comparer les points de 2 enfants ayant eu un examen différent, dont l’un était beaucoup plus difficile que l’autre.
En effet, comme on le disait plus haut, l’élevage bovin a également des impacts favorables envers l’environnement, et le plus notable est certainement le captage du carbone atmosphérique par les prairies permanentes, beaucoup plus important pour ces dernières que pour la plupart des cultures. Les rares études sur le sujet en Belgique ont montré que cet effet permettait de compenser une part importante des émissions de méthane des bovins. Malheureusement, la recherche n’est pas encore assez poussée pour établir de certitudes scientifiques sur les quantités réellement captées et nos détracteurs se servent de cela pour tout simplement… ignorer ce phénomène.
Parce que la solution de remplacement est pire
Imaginez qu’à court terme, l’ensemble des herbages soient remplacés par des cultures. Au-delà de la perte immense de biodiversité que cela générerait, il faudrait encore subir une augmentation de l’utilisation des engrais chimiques pour remplacer les engrais organiques, provenant des effluents d’élevage, l’utilisation croissante de pesticides pour traiter ces nouvelles cultures, l’appauvrissement des sols suite à la disparition des fumiers, la perte d’un important puits de carbone… Je m’arrête là. Par sûr qu’on y gagne au change !
En effet, il s’agit du dernier grand type d’élevage à résister relativement bien à l’industrialisation. Comprenez-le autrement, le dernier à encore appartenir aux éleveurs, et non à des firmes d’aliments ou autres multinationales. Cela n’est pas forcément pour leur plaire.
Et justement, on a pu voir que de nombreuses industries ayant des intérêts dans la production végétale et végane, ou même certaines start-up développant de la viande de synthèse sont connues pour sponsoriser, voire même financer certaines associations ou mouvements prônant l’arrêt des productions carnées.
Et comme par hasard, on constate que c’est l’élevage bovin, pourtant le type d’élevage le plus extensif (mais également le plus gênant pour l’agro-industrie) qui est le plus souvent sous le feu de critiques de ces mêmes associations. Ni voyez aucun lien avec leur financement…
Si l’élevage a des travers et qu’il ne sert à rien de les nier, le discours clivant, extrémiste et surtout totalement mensonger utilisé contre ce dernier est clairement contre-productif, et pousse le secteur sur la défensive.
L’image des éleveurs dans les médias donne souvent l’impression qu’ils se battent contre les scientifiques. Il est grand temps qu’ils prennent conscience que la science est bien de leur côté et qu’ils réclament un véritable bilan des émissions de carbone dans nos contrées ! Et là, nous pourrons commencer à débattre d’égal à égal !