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Quand nos chevaux vieillissent...

Tôt ou tard, tout propriétaire d’un ou plusieurs équidés sera confronté avec son ou leur âge d’or. Comment le ménager au maximum et lui faire oublier les inconforts qui s’installent ? Un vieux cheval mérite ce qu’il y a de meilleur. Toujours !

Temps de lecture : 5 min

Voir vieillir son cheval est un trajet que tout propriétaire devra apprendre tôt ou tard. L’euthanasie d’un équidé qui a partagé notre vie pendant des années est difficile à vivre et marque les esprits de leurs détenteurs. Mais bien avant que cet adieu définitif ne se pointe à l’horizon, on peut offrir à son cheval des années inoubliables, qui garantiront les plus beaux souvenirs avec lesquels on pourra avancer après sa disparition.

Quand parle-t-on de « vieux » cheval ?

Cheval de loisirs, étalon admis à la monte, poulinière, cheval de compétition qui a rejoint l’élevage… toutes ces activités ont évidemment leur influence sur son état de santé à sa retraite. Tout dépend de l’intensité de la vie d’un cheval. Les « sportifs » atteignent régulièrement leurs 30 ans. Certaines génétiques résistent bien aux tempêtes de la vie font également régulièrement parler d’eux. Plus encore, elles sont souvent à la base d’un bilan de santé positif lorsqu’un cheval entame sa retraite. La génétique et le capital santé du cheval jouent donc un rôle primordial dans sa longévité.

Un cheval de loisirs ayant son box chez son propriétaire montre généralement les premiers signes de vieillesse vers ses 20 ans. Ceux-ci se concrétisent dans les 5 années qui suivent. Des poils blancs font leur apparition, souvent au-dessus des yeux ; une certaine raideur à la sortie du box ; un enthousiasme certain à y rentrer de nouveau, un malaise lors du travail du maréchal-ferrant, un dos qui change de courbe… ne sont que quelques exemples qui se font remarquer.

Une fois passé le cap de 25 ans, on remarque parfois que l’animal se couche moins dans son box et qu’il dort plus souvent debout. La raison ? Il sent qu’il aura des difficultés pour se remettre debout. Des problèmes de dentition s’ajoutent souvent aussi à la liste ainsi qu’une mue saisonnière plus lente et plus difficile.

Et puis, malgré les soins et attentions constantes, vient le jour où vivre lui devient vraiment trop difficile. Un constat certes difficile, mais inévitable.

Une plus grande zone de confort

« Un cheval ne réalise pas son âge. Il lui manque une certaine notion du temps. Donc, si les désagréments font leur entrée, il ne va pas se sentir vieux pour autant », nous apprend la vétérinaire Leen Vanderwegen, spécialisée en gériatrie équine. Le propriétaire se rendra compte plus rapidement qu’un certain degré de confort s’impose pour rendre la vie plus douce à son quadrupède. Ce dernier aura besoin d’un box plus douillet et confortable, où il fait bon se coucher. Remonter un peu la litière contre les murs agrémentera son repos lorsqu’il se couche près ou le long du mur. Un vieux cheval doit-il aller plus souvent en prairie ou au paddock ? C’est une question qui nous tourmente vu sa condition d’animal très mobile. Un vieux cheval n’apprécie pas pour autant la vie en plein air, quelles que soient les conditions météo. En hiver par exemple, quelques heures dehors seront les bienvenues, à condition de disposer d’un abri contre les intempéries.

Bienvenue au box

La rentrée au box, où une litière sèche et bien épaisse, un grand tas de foin, une portion de son mélange alimentaire habituel et une bonne ration de carottes fraîches attendent le pensionnaire, sera un moment très attendu.

Les problèmes de dentition sont un problème connu chez le cheval vieillissant. Un contrôle annuel n’est pas un luxe pour qu’il puisse mastiquer convenablement ses fourrages. Pour un vieux cheval, rien ne vaut du foin doux, fait à partir d’une herbe fauchée assez tôt dans la saison. Il sera bien plus facile à manger et d’autant plus salvateur pour ses vieilles dents. Depuis quelques années, le commerce dispose d’une vaste gamme d’aliments « spéciale senior ». N’hésitez donc pas à vous les procurer et d’y habituer votre cheval.

Prévention homéopathique

Certaines préparations homéopathiques ont également prouvé leur valeur comme traitement préventif. Lors de périodes où un changement de ration est à l’ordre du jour, le produit Nux Vomica Homaccord Heel (20 gouttes sur un morceau de sucre par jour), par exemple juste avant sa rentrée au box, a un effet bénéfique sur l’estomac, le foie et l’intestin du cheval. Ce sont les organes qui subissent assez rapidement les effets du ralentissement de son métabolisme. Une cure de quelques semaines à chaque changement de saison où après chaque vermifugation est à conseiller. L’intestin du cheval reste un point faible et mieux vaut en prendre soin au maximum.

Vous pouvez vous procurer ces gouttes homéopatiques chez le vétérinaire ou en pharmacie.

Quand il n’est plus question de joie de vivre

Il existe donc nombre d’astuces pour rendre la vie d’un vieux cheval plus agréable. Jusqu’au jour où plus rien ne le soulage et qu’il « s’absente » de plus en plus de la vie de tous les jours. Nos chevaux ne vivent plus en troupeau, nous sommes donc les seuls sur qui ils peuvent compter quand rien ne va plus. Quand vient le jour où il n’est plus question d’une vie digne pour notre cheval, il faudra prendre la décision difficile qui s’impose. Demander l’intervention d’un vétérinaire expérimenté en euthanasie rendra le tout plus supportable.

La dernière séance de brossage, le dernier tour du paddock ensemble, la dernière collation… tout en faisant en sorte qu’il ne se rende pas compte de ce qui se passe. Laissez-le s’endormir dehors à un endroit qu’il connaît bien. Là où il se roulait dans le sable par exemple. Mémorisez l’image du cheval qui se relaxe et que le vétérinaire aide à se coucher avant de lui administrer l’ultime injection. Cette image restera la plus importante de cet adieu éprouvant et celle qui sera la plus supportable à vivre pour vous.

« Après la blessure provoquée par le départ, qui risque de durer quelques mois, une immense gratitude s’installera. Et celle-ci finira par remplacer sa présence. Elle nous permettra de continuer notre chemin ». Voilà ce que la vétérinaire Leen Vanderwegen m’a dit à deux reprises dans le courant des dernières années. Et elle avait raison !

Patricia Borgenon

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