C’est le moment

de semer le chou chinois d’automne !

Le chou chinois, Brassica campestris var pekinensis, est une plante adaptée à nos conditions climatiques de la seconde moitié de l’été et de l’automne. Il peut alors être semé en place ou transplanté. Si nous le semons au printemps, le risque de montée anticipée à graines est plus élevé et l’élevage des plantules se fait sous abris.

Sa place dans la rotation

Le chou chinois mobilise de grandes quantités d’éléments minéraux pour sa croissance. Comme les autres choux, la rotation sera idéalement supérieure à 6 années.

Tous les choux peuvent être attaqués par la hernie lorsque le sol est acide. Un chaulage avant la plantation est recommandable si l’analyse indique un pH acide. Le chou chinois recevra une forte fumure (compost, fumier…). Par exemple, une bonne fumure de 160 kg de compost par are est recommandée (1 are = 100 m²). On n’apporte pas le compost en même temps que la chaux, pour éviter des pertes d’ammoniac de celui-ci. On apporte la chaux, on l’incorpore au sol par un travail superficiel puis on apporte le compost.

Précoces ou tardifs ?

Nous disposons de variétés précoces (cycle de 60-70 jours), demi-précoces (70-80 jours) et tardifs (80-90 jours). Les recommandations des sélectionneurs quant à l’époque de culture sont très importantes, les différences variétales sont considérables.

Quelles exigences ?

La germination nécessite de la chaleur, l’optimum étant situé entre 17 et 18 ºC. L’induction de la montée à graines se fait sous les 13-14 ºC pour beaucoup de variétés, mais certaines induisent déjà la montaison à des températures de 17-18 ºC. La longueur du jour (photopériode) influence la montaison également avec de fortes différences variétales.

Il s’ensuit que la production de chou chinois est plus aisée chez nous en été et automne qu’au printemps. Les professionnels cultivent le chou chinois de printemps sous des tunnels maraîchers (chaleur).

Pour les soins : rien de particulier !

Les sols à pH proche de la neutralité conviennent le mieux pour prévenir la hernie. Surtout, les apports d’eau doivent être importants et réguliers. La culture réussit mieux avec un semis en place parce que la racine pivotante approvisionne la plante en eau. La racine pivotante se brise lors de l’opération de transplantation.

Semer en place ou en godet ?

Nous pouvons semer en place ou semer en godets et transplanter au stade 3 à 5 feuilles, un mois plus tard à l’emplacement définitif. L’avantage du semis en place est que la racine pivotante peut jouer pleinement son rôle d’exploration du sol en profondeur à la recherche d’eau et de sels minéraux. L’avantage du semis et de la plantation est qu’on gagne 1 mois d’occupation de sol.

La densité de plantes sera de l’ordre de 5 à 6 plantes /m² en plein air. Les semis en place seront éclaircis pour y arriver. Sous abris, les variétés à développement plus limité peuvent être cultivées jusqu’à raison de 9 plantes/m².

Un chou chinois de qualité a poussé vite : une terre fertile et des arrosages réguliers donnent de bons résultats. En automne, peu avant la récolte, le chou chinois supporte de légères gelées.

Le cas du semis en place

Les lignes sont espacées de 50 cm. Les sillons font 1 cm de profondeur seulement. Nous semons une vingtaine de graines par mètre de ligne. Les plantes seront éclaircies pour n’en laisser que 5 à 6 par m².

Les semis en place conviennent bien dès que la température du sol atteint 18 ºC. Chez nous, ce sera à partir de fin juin et jusqu’à la dernière décade d’août.

Le désherbage des semis en place demande 3 semaines de soins en plus de la culture plantée. Mais les plantes sont mieux affranchies pour leur alimentation en eau.

Le cas de la plantation

L’élevage des plants se fait en mottes pressées de 5 cm de côté ou en godets, sous abris au printemps ou en plein air en été. L’élevage dure 3 semaines ou un peu plus. On sème 4 à 5 graines par motte pour ne laisser finalement qu’une seule plantule après la levée.

Lorsque les plants ont atteint le stade 3 feuilles, nous pouvons planter en place à la densité de 5 à 6 plantes par m².

Du côté des ravageurs et maladies

Les altises (Phyllotreta atra) criblent les feuilles de petits trous. Les dégâts sont très dommageables sur les plantules jeunes. Évitons de semer ou planter les choux à proximité de parcelles de crucifères. (Dans un potager, c’est plus facile à dire qu’à faire !)

Les chenilles de la piéride de la rave (Pieris rapae), de la teigne des crucifères (Plutella xylastella), de la noctuelle du chou (Mamestra brassicae) dévorent le feuillage et sont très actives du milieu de l’été à l’automne.

Les pucerons et notamment le puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae) constituent parfois de fortes colonies.

Les limaces et les escargots sont des ravageurs classiques.

La hernie du chou (Plasmadiophora brassicae) est due à un champignon présent dans le sol et provoque de violentes déformations du pied de la plante. La hernie ne s’étend que très peu si le pH du sol approche de la neutralité (pH de 7). Le chou chinois est très sensible à la hernie, d’ailleurs, les professionnels l’utilisent comme plante test pour évaluer le statut de leurs parcelles.

La mouche du chou (Delia radicum) : de ses trois générations, ce seront la deuxième (ponte début juillet et larves actives de juillet à mi-août) et la troisième (ponte fin août et septembre, larves actives en septembre et début octobre) qui sont les plus à craindre. La pose de filets très fins lors des quatre premières semaines de croissance est efficace. Les plants forts supportent une présence de larves au niveau des racines.

Récolter le chou chinois

Le chou chinois est bon à récolter 2 à 3 mois après le semis, la croissance est très rapide. Il se conserve assez bien s’il est emballé (plastique ou papier) et mis au frigo à 5 ºC. Pour éviter qu’il ne se déforme, on place les pommes verticalement dans le frigo, et non couchées. Les professionnels le gardent jusqu’à deux mois en frigos à 1 ou 2 ºC.

F.

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