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L’outil le plus rentable est le stylo !

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J’ai lu avec grand intérêt l’interview de la présidente de l’Uaw, dans l’édition du S.B. du 20 juillet. Sa résilience ne fait aucun doute et elle mérite tout notre respect pour son courage dans les circonstances difficiles qu’elle a connues. Quand elle parle de sa façon de travailler sur sa ferme, elle dit que « la délégation du travail, ce n’est pas dans l’air du temps et certains pourraient considérer que je ne suis pas agricultrice… ».

Il y a mille cas différents dans les exploitations. Ainsi, une petite ferme d’un peu plus de vingt ha – la nôtre – dont le chef d’exploitation retraité et devenu handicapé s’est vu retirer la jouissance d’une terre en location parce que la propriétaire, une parente proche, s’imaginait que les tracteurs de l’entreprise agricole étaient ceux d’un sous-locataire ! On a eu beau dire qu’on déléguait le travail à l’entreprise, qu’on faisait de « l’agriculture par téléphone », envoyé copie de la déclaration de superficie, la facture des semences emblavées sur la terre et celle des travaux d’entreprise au nom du fermier, ainsi qu’une attestation sur l’honneur, la parente a préféré éliminer ce « souci » de ses pensées, sans doute pour avoir l’esprit tranquille et subsidiairement par un travers sans doute un peu paranoïaque. Elle nous a envoyé des lettres recommandées pour « obligation d’aliéner le bien ».

Aliéner ? Est-ce vendre ? Donner ? Transmettre ? Mystère et boule de gomme ! Parce qu’on considérait avoir été privilégiés par la jouissance de cette terre pendant de nombreuses années, nous avons acquiescé à sa demande et accepté purement et simplement sans aucune demande d’arrière-engrais ni autre indemnité. La lettre d’acceptation de notre part envoyée à cette parente avait été formulée par un notaire. Mis au courant de l’exacte situation, ce dernier nous avait d’ailleurs dit que « nous lui faisions un beau cadeau ».

À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas qui exploitera la parcelle l’année prochaine puisqu’il n’y a pas d’autre successeur agriculteur dans la famille. Toute cette histoire parce que notre tracteur n’a plus été vu sur la terre. Les tracteurs et les machines de l’entrepreneur sont évidemment difficilement reconnaissables par des quidams rapporteurs parfois mal intentionnés.

Pour en revenir à Marianne Streel, celle-ci invite à « faire évoluer nos pratiques, essayer de recréer un contact avec le citoyen et expliquer nos pratiques ; mais encore faut-il avoir devant nous des gens qui acceptent d’écouter et de comprendre à charge et à décharge ». Dans notre cas, nous ne pouvons que prendre acte d’un échec et aussi d’une façon très cavalière et peu avenante d’être traités.

Féline.

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