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Voir l'offre d'abonnementLes feuilles jaunissent, rougissent, prennent des teintes d’or puis tombent, tourbillonnent au vent. Tout en cet automne me ramène à toi.
L’hiver nous transit ; le printemps nous ravit ; l’été nous éblouit ; l’automne aujourd’hui nous saisit, et nous donne cette année bien des soucis. La saison des feuilles mortes présente deux faces : l’une scintillante sous la lumière oblique, parsemée d’ors et de couleurs fauves ; l’autre déprimante sous un ciel d’étain, giflée de bourrasques et de pluie. Les jours sont courts et parmi nous la Covid court, court, court… Pour garder le moral, il faut pas mal d’imagination ! La Toussaint, il est vrai, n’a rien d’une fête réjouissante, décoiffante, hilarante. Elle nous engage à être sérieux, à faire le bilan, à compter nos points, à calculer par exemple nos stocks de fourrage engrangé. Nos réserves de foin et d’ensilage entendront-elles chanter le coucou en avril ? Nos trésoreries passeront-elles le cap de l’hiver ?
Dit-on « le » ou « la » Covid-19 ? Quel genre est-il le bon ? Masculin, comme LE coronavirus, LE choléra, LE tsunami, LE confinement, LE masque, LE désastre, LE grand bazar ? Féminin, comme LA COronaVIrusDesease, LA grippe, LA peste, LA peur, LA mort, LA dictature sanitaire, LA bulle, LA distanciation ? Du genre féminin comme LA première vague, puis LA seconde aujourd’hui, et de vagues rochers pour arrêter les vagues ? Qui l’eût cru voici sept mois à peine ? Pour une fois qu’un machin chinois ne tombe pas en panne au bout de quinze jours, il s’agit d’un virus du genre méchant, féminin ou masculin, et qui n’en finit pas d’accaparer l’actualité. Le système de lutte collective a failli, entend-on dire à la télé. À qui la faute ?
« Flitch, flitch, plic, ploc ! », chantonnent les bottes dans les flaques d’eau. Cette fois, ça y est, la pluie est revenue en force et désaltère les prairies. Les gazons reverdissent et les champignons pointent leurs petits nez blancs, de-ci de-là. Le retour de l’eau a lavé les poussières et ravivé les couleurs, après six mois d’abstinence, d’abonnée absente à notre quotidien. Le manque crée l’envie, puis le besoin s’installe et nous fait mesurer la valeur de notre or bleu, lequel pourrait bien, à terme, devenir un précieux objet de convoitises, de spéculations, d’enjeux financiers et politiques.
Quoi de plus boostant le matin pour commencer la journée qu’une bonne tartine de pain avec sa couche de beurre de ferme, de maquée, de confiture maison ou de miel ? Et pourtant, ce pain que nous croyons « bon pour notre santé », l’est-il toujours en réalité ?
« En achetant nous-mêmes des terres agricoles, nous nous assurons qu’elles restent protégées de l’agriculture ». Directeur général de Colruyt Fine Food et responsable de la politique agricole de Colruyt Group, Stefan Goethaert n’y va pas par quatre chemins, de quoi crisper et enfin réveiller les syndicats agricoles ! Ceux-ci semblent découvrir, tels des vierges outragées, le processus déjà avancé de phagocytose de notre activité, entamé par des entités financières et industrielles. La chaîne flamande d’hypermarchés entend désormais gérer les terres qu’elle possède autour de ses centres de distribution ; de plus, elle souhaite maintenant acquérir d’autres surfaces, afin de cultiver elle-même des produits alimentaires « en collaboration avec des agriculteurs locaux », en leur confiant le travail et l’expertise. Auréole au-dessus de la tête et main sur le cœur, Colruyt Group affirme désirer tout simplement que les végétaux produits sur SES parcelles aboutissent dans SES magasins.
Enfin, après presque 500 jours d’attente, nous avons un gouvernement fédéral à part entière. Bien sûr, il devra traiter un très large éventail de domaines politiques, mais en tant que Confédération des Betteraviers belges (CBB), nous attendions bien sûr avec impatience ce qui serait décidé sur l’agriculture, l’environnement et la biodiversité, et ceci d’une perspective betteravière.
Selon une récente analyse de Greenpeace publiée sur son site le 22 septembre dernier, les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'élevage dans l'UE représentent 17 % du total des émissions de l'UE et sont plus dommageables pour le climat que toutes les voitures et camionnettes réunies. Pour l’ONG, l'ampleur de cette problématique signifie que l'UE ne peut pas atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat et éviter les pires conséquences de la dégradation du climat sans une réduction du nombre d'animaux d'élevage.
« Capillotracté » : il s’agit là du nouveau mot à la mode ! J’adore ce néologisme croustillant, cinq syllabes qui égayent les conversations, et que l’on retrouve à tous les coins de paragraphe dans les articles des journaux ! Il remet au goût du jour la bonne vieille expression « tiré par les cheveux ». Beaucoup de discours, de déclarations, de procédures sont aujourd’hui exagérés, peu naturels, alambiqués, tirés par les cheveux, et donc « capillo-tractés » par des « con-tracteurs » ! La crise du Covid-19, par exemple, nous apparaît excessivement capillotractée, ébouriffée dans tous les sens par les médias, les politiciens et les scientifiques. La capillotraction est même devenue LE sport national politique en Belgique, quand on considère la saga hérissante de la formation du gouvernement fédéral, avec en points d’orgue les propos échevelés de certains présidents de partis.
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