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Voix de la terre

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Un métier essentiel

Voix de la terre « En avril, ne te déconfine pas d’un fil ! ». Il faut faire gaffe, vraiment gaffe ! Afin de contrer les viles ruses d’un virus vicieux, invisible autant qu’invasif, les pouvoirs publics ont décrété un « Chacun chez soi, et Dieu pour tous ! » particulièrement contraignant. Seules les personnes actives dans des métiers dits « essentiels » sont autorisées à poursuivre leurs activités, moyennant le respect d’un comportement adéquat. Les métiers de la santé, de la sécurité, de l’alimentation, restent sur le pont, forts sollicités en ces temps singuliers. L’agriculture -transparente, inodore, insipide, oubliée, absente des grands débats actuels- fait bien entendu partie de ces professions indispensables à la survie de notre civilisation. Pour nous, rien n’a changé, ce qui étonne beaucoup de gens, stupéfaits de nous voir vaquer à nos besognes, travailler dans les champs, comme si nous n’étions pas du tout au courant du grand désastre actuel !
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Tournée minérale

02-02-2020 : la date du jour se lit dans les deux sens, et je termine mon texte à précisément 20 heures 20 ! Il existe ainsi des instants particuliers dans la vie, où les chiffres des calendriers et des horloges se conjuguent ; ils nous font des clins d’œil complices, pour nous inciter à ne pas prendre les actualités trop au sérieux. Celles-ci ne manquent pourtant pas de piquant, en ce début février ! Fin janvier nous a amené un fort contingent de nouvelles d’ici et d’ailleurs, de quoi s’étonner ou se réjouir, s’inquiéter ou se moquer. Pourtant, quelque part, certains événements récents risquent peut-être de changer notre destin…

Quel salaire pour les petites mains agricoles?

Il s’agit là pour moi d’un mystère insondable, digne de celui de la Grande Pyramide, ou du trésor des Templiers : comment fixe-t-on les prix agricoles ? Quelle logique régit-elle les processus de calcul ? Ont-ils été établis de manière aléatoire, selon l’humeur du jour des vendeurs et des acheteurs ? Ces questions sont cruciales, car ces prix déterminent nos revenus et conditionnent notre avenir ; ils dictent nos choix, soutiennent nos efforts, dessinent nos projets. Le plus souvent, ils ne reflètent pas la valeur que nos produits ont à nos yeux, ce qu’ils nous ont coûté en termes d’efforts consentis pour les obtenir. Un profond sentiment d’injustice nous assaille, quand nous vendons pour un prix dérisoire notre lait, nos animaux, nos céréales et autres denrées. Pourquoi nos prix sont-ils toujours trop bas ?

«La maison brûle et nous regardons ailleurs!»

En ce début d’année, j’ai décidé de ne plus être sage. Au diable les vœux mielleux. La haine, voilà un vilain mot. Mais c’est le sentiment le plus juste pour qualifier mon dégoût pour la pollution tous azimuts aussi bien sur les bords de nos chemins de campagne jonchés de plastiques, de canettes de coca, de bière que dans le monde en général. Notre consommation exagérée de produits finis « hyper » emballés en tous genres. L’obsolescence des appareils électro-ménagers, les achats par internet dont 40 % reviennent pour échange ou même pas… et qui sont détruits car c’est trop coûteux de les retrier et de les dispatcher dans leurs énormes stocks. Comme disait Jacques Chirac : « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». Tous sont d’accord pour dire qu’il avait vu juste mais personne ne bouge.

Le choix des lecteurs

Après la pluie…

Au risque de vous paraître banal, j’aimerais vous parler de la pluie et du bon temps, car j’ai eu grand plaisir, -vous aussi sans doute ! –, à retrouver ces jours-ci un coin de ciel bleu où luit un soleil rieur, après des semaines et des semaines de météo grise et humide ! Depuis la Toussaint, la pluie s’est incrustée chez nous. Omniprésente au-devant de la scène, elle s’est déclinée sous toutes ses formes : tantôt droite et battante, un autre jour venteuse et cinglante, puis fine et vaporeuse, quelquefois torrentielle et tourbillonnante… Nous avons eu droit à tout un catalogue d’averses intermittentes ou de précipitations continues, de quoi renflouer quelque peu les nappes phréatiques au niveau zéro, et rendre vie à nos sources et ruisseaux en panne sèche depuis l’été. Depuis la mi-janvier, -ouf ! –, les hautes pressions ont repris du poil de la bête. Les nuages se déchirent en lambeaux emportés par les vents, et personne n’est fâché de retrouver enfin un ciel plus dégagé.

Foule sentimentale

Le 1er juin 2019 est décédé Michel Serres, un philosophe français tout à fait génial et passionnant. Né dans le sud-ouest de la France en 1931, il était fils d’agriculteur et son parcours exceptionnel porte la marque indélébile de son atavisme paysan. Il était « clairvoyant », et sa pensée perçait les apparences pour découvrir les faces cachées des sentiments humains. Un de ses sujets favoris touchait bien entendu l’agriculture, son évolution au cours du vingtième siècle, et toutes les leçons à tirer pour mieux appréhender notre avenir.

Années chlorophylle?

2020, « twenty twenty » disent les anglophones. Nous venons -déjà !- d’entamer la troisième décennie du 21e siècle, lequel, mine de rien, avance à grands pas sur son chemin pavé de bonnes et moins bonnes intentions… 2020 sera-t-il vain ou divin ? Je ne suis pas devin. Sortirons-nous vingt cœurs des multiples défis présents et à venir ? L’année qui s’achève consacre en tout cas une flopée de belles résolutions, dont ce fameux Green Deal lancé par l’Union Européenne, deux mots qui claquent au vent et sonnent le grand branle-bas de combat contre le réchauffement climatique. Sur qui va-t-on taper cette fois encore ? Je crains le pire…