Les fabriques d’ignorance

Recevez Le Sillon Belge chaque semaine chez vous et bénéficiez d'un accès à tout le site : Articles, météo et cotations des marchés agricoles
Voir l'offre d'abonnement
« En achetant nous-mêmes des terres agricoles, nous nous assurons qu’elles restent protégées de l’agriculture ». Directeur général de Colruyt Fine Food et responsable de la politique agricole de Colruyt Group, Stefan Goethaert n’y va pas par quatre chemins, de quoi crisper et enfin réveiller les syndicats agricoles ! Ceux-ci semblent découvrir, tels des vierges outragées, le processus déjà avancé de phagocytose de notre activité, entamé par des entités financières et industrielles. La chaîne flamande d’hypermarchés entend désormais gérer les terres qu’elle possède autour de ses centres de distribution ; de plus, elle souhaite maintenant acquérir d’autres surfaces, afin de cultiver elle-même des produits alimentaires « en collaboration avec des agriculteurs locaux », en leur confiant le travail et l’expertise. Auréole au-dessus de la tête et main sur le cœur, Colruyt Group affirme désirer tout simplement que les végétaux produits sur SES parcelles aboutissent dans SES magasins.
Enfin, après presque 500 jours d’attente, nous avons un gouvernement fédéral à part entière. Bien sûr, il devra traiter un très large éventail de domaines politiques, mais en tant que Confédération des Betteraviers belges (CBB), nous attendions bien sûr avec impatience ce qui serait décidé sur l’agriculture, l’environnement et la biodiversité, et ceci d’une perspective betteravière.
Selon une récente analyse de Greenpeace publiée sur son site le 22 septembre dernier, les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'élevage dans l'UE représentent 17 % du total des émissions de l'UE et sont plus dommageables pour le climat que toutes les voitures et camionnettes réunies. Pour l’ONG, l'ampleur de cette problématique signifie que l'UE ne peut pas atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat et éviter les pires conséquences de la dégradation du climat sans une réduction du nombre d'animaux d'élevage.
« Capillotracté » : il s’agit là du nouveau mot à la mode ! J’adore ce néologisme croustillant, cinq syllabes qui égayent les conversations, et que l’on retrouve à tous les coins de paragraphe dans les articles des journaux ! Il remet au goût du jour la bonne vieille expression « tiré par les cheveux ». Beaucoup de discours, de déclarations, de procédures sont aujourd’hui exagérés, peu naturels, alambiqués, tirés par les cheveux, et donc « capillo-tractés » par des « con-tracteurs » ! La crise du Covid-19, par exemple, nous apparaît excessivement capillotractée, ébouriffée dans tous les sens par les médias, les politiciens et les scientifiques. La capillotraction est même devenue LE sport national politique en Belgique, quand on considère la saga hérissante de la formation du gouvernement fédéral, avec en points d’orgue les propos échevelés de certains présidents de partis.
Dans « Émissions de GES en Wallonie, 15-4-2018, sources SPW – AWAC », la responsabilisation des émissions de Gaz a Effet de Serre par secteur, se situe comme suit : 30 % par l’industrie, 25 % par le transport, 15 % par le résidentiel, 13 % par l’agriculture, 5 % par le secteur tertiaire, 3 % autres et 1 % par les déchets.
« 223 euros ! Et mon caddie n’est même pas rempli ! Se nourrir coûte de plus en plus cher, ma bonne dame ! ». La complainte des consommateurs s’étire et se répète sans fin au sortir des supermarchés ; les clients inspectent leur bon de caisse et déplorent systématiquement la chèreté des aliments. Et pourtant… Les étiquettes dans les rayons affichent des montants bien inférieurs aux coûts réels des marchandises, ce n’est un secret pour aucun spécialiste de l’économie. Il faudrait y ajouter le coût environnemental, que nous devrons un jour solder ; nous-mêmes et surtout nos enfants ! Le prix payé ne comprend pas non plus le coût social, ce déni de revenu décent imposé aux agriculteurs par notre société. Ceux-ci sont enferrés dans un système trop bien rodé, lequel leur impose d’une main des prix de vente inférieurs aux prix de revient, et de l’autre main les indemnise chichement avec de l’argent public, qu’il conviendrait logiquement d’ajouter au prix payé ! Les 223 euros de ce caddie devraient être multipliés par 1,5, voire 2. Un jour ou l’autre, l’humanité devra repasser à la caisse pour combler la différence, forcément…
Les journaux français se sont délectés en commentant l’émission d’investigation de France 5 le 12 septembre dernier : « Vert de rage » sur le thème du cadmium dans les engrais, les patates et les urines.
À la lecture de différents articles relatifs à l’élevage wallon parus dans la presse, je vous livre quelques réflexions compte tenu de l’importance de celui-ci pour notre agriculture wallonne.
D’une année à l’autre, la tendance se renforce : un engouement marqué pour les plantes ne cesse de croître dans la conscience occidentale. Végétarisme et véganisme, textiles tissés de fibres végétales, constructions en bois, isolation écologique, biocarburants…, et bien entendu tout ce qui touche à la phytothérapie, aux décoctions, tisanes, baumes et multiples préparations médicinales.
Abonnez-vous à Le Sillon Belge
Voir l’offre d’abonnement