Léopold II, l’hévéa et les migrations

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Voir l'offre d'abonnementSaviez-vous que la « ménagère » est un papillon minuscule d’environ un centimètre d’envergure ? De couleur grisâtre, il n’est pas vraiment un prix de beauté, et vit en Europe Centrale, Turquie et Afrique du Nord. Voilà ce que l’on apprend en se baladant sur la toile Internet, quand on tape « panier de la ménagère » sur un moteur de recherche ! Cette ménagère-là ne porte pas de panier, les nôtres non plus d’ailleurs, et depuis longtemps… Ménagers et ménagères d’aujourd’hui poussent un gros caddie, et consomment tout qui passe à portée de leurs yeux ou de leurs oreilles, inspirés par toutes sortes de besoins, objectifs ou subjectifs, influencés ou plutôt conditionnés — par le martelage insidieux des publicités.
Même les journalistes météo le concèdent: ce si beau temps si sec dure depuis trop longtemps... Quelques averses seraient les bienvenues pour dépoussiérer les rues et laver les maisons. Les agriculteurs ne parlent pas encore de sécheresse, mais il faut bien avouer que nos sols se sont transformés en aires bétonnées, détrempés par les intenses précipitations hivernales puis dessiqués brutalement par les bises printanières, quasi ininterrompues depuis trois mois. Une saison de pluies diluviennes, suivie d'une saison sèche, comme aux pays de la mousson! Semblable scénario se répète inlassablement ces dernières années: ne devient-il pas la norme, dans le contexte du réchauffement climatique?
Chaque fois qu’on nous parle d’oiseaux, c’est toujours très négatif et surtout très culpabilisant pour les agriculteurs. On nous dit par exemple que l’hirondelle a perdu 80 % de ses effectifs… Ce qui lui manque : de la boue et des insectes. De la boue et des insectes, voilà bien deux choses que les citadins et néoruraux ne supportent pas, ils font d’ailleurs tout pour s’en débarrasser. Voilà bien deux choses qu’on ne trouve plus guère qu’aux alentours des fermes. Donc si 20 % des hirondelles ont survécu, c’est grâce aux agriculteurs et surtout aux éleveurs tant critiqués. Il y a de quoi être fier…
Vivant dans l’insouciance, nous croyons que la surconsommation tous azimuts nous procurerait le bonheur. Faisant fi du climat, nous dépensions plus pour nos voyages, notre habillement que pour notre nourriture. Soudain, un minuscule virus est venu nous faire réfléchir tout en nous rappelant ce vieil adage romain « primum vivere ».
Difficile de trouver plus sympathique qu’une Miss Météo ! Pétillante, affable, bienveillante… Inoffensive ? Dépourvue de la plus petite capacité de nuisance ? J’en étais persuadé jusqu’il y a peu, jusqu’à cette soirée mémorable où Miss Caroline a conseillé vivement de manger moins de viande, dans le cadre des mesures quotidiennes à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique. Et là, j’ai eu mauvaise conscience d’élever des bovins viandeux, tant son affirmation, sucre et miel, était persuasive.
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