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Voix de la terre

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Sa Majesté l’Argent

Voix de la terre La reine est morte, vive le roi ! La couronne de Grande-Bretagne a quitté la royale chevelure de la défunte souveraine pour rejoindre celle – plus clairsemée — de son fils. On n’a pas fini d’en parler ! Les Britanniques ne font rien comme les Européens du continent. Ils vouent un culte inconditionnel, quasi irrationnel, à une institution féodale anachronique, fascinés comme des enfants par les tribulations de leurs souverains. Notre roi et notre reine belges nous font beaucoup moins rêver, car en vérité, toutes ces têtes couronnées sont des gens comme nous, avec leurs défauts et leurs qualités, leurs plaisirs et leurs douleurs, leurs besoins terre à terre et leurs fantasmes.
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La renarde aux yeux clairs

Cette fois, ça y est, notre dernière poule a disparu sans laisser de trace. Évanouie comme un pur esprit. Partie au paradis des volatiles à la suite de ses deux sœurs, l’une après l’autre en moins d’une quinzaine ! La renarde de notre hangar serait-elle coupable ? Vais-je me risquer à les remplacer ? J’ai téléphoné à un négociant en volailles, et celui-ci m’a demandé tout de suite si je disposais d’un document de la Commune, lequel stipulerait que je ne suis pas interdit de détention d’un animal domestique. J’ai cru qu’il blaguait, mais lui ne riait pas du tout, en fait, et s’étranglait même d’agacement, en me racontant combien il était ennuyé par cette nouvelle obligation du Code Wallon du Bien-Être Animal.

Faites vos jeux, rien ne va plus

Savez-vous combien coûte une roquette américaine téléguidée Javelin, employée par l’Ukraine ? 80.000$. Un missile hypersonique russe Sarmat ou Iskander ? 10 millions de $. Un canon automoteur français Caesar ? 6 millions d'€. Un « bête » obus de 155 mm ? 6.000 €. Un fusil d’assaut « de marque » ? 3.000 €. À ce tarif-là, la guerre aux portes de l’Europe va coûter des milliers de milliards de dollars, rien qu’en armement et munitions, et sans doute davantage encore pour reconstruire tout ce qui sera détruit ! On parle aujourd’hui de « milliards » comme naguère de « millions ». Depuis deux ans, l’argent fout le camp des caisses des États à une vitesse hallucinante, dans un premier temps pour contrer le coronavirus, dans un second temps pour contenir les Russes. Pendant ce temps-là, on viendra dire que l’agriculture coûte cher ! C’est d’une bêtise à pleurer…

Festival de l’agri-diversité: en phase avec les préoccupations du moment

Il faisait beau temps pour le 3e festival organisé par Greenotec à Meux. J’y ai passé une très belle journée, un peu dans le style « Retour vers le futur ». Quand on est arrivé dans l’après-vie professionnelle et qu’on est resté « supporter » de l’agriculture, c’est un plaisir de retrouver tout ce qu’on a le mieux aimé dans ce métier : les rencontres, les innovations, l’agri-diversité.

Trois points de suspension…

J’admire les gens courageux et déterminés ! Il fallait « en avoir », et bien accrochées, pour affronter sans complexe des agriculteurs en colère à Merksplas… La Ministre Flamande de l’Environnement Zuhal Demir (NVA) n’a pas reculé, là où ses collègues masculins se seraient présentés accompagnés de gardes du corps. Venue expliquer aux éleveurs l’accord du Gouvernement Régional sur les émissions d’azote, elle a subi des insultes et des menaces de mort. Rien moins que ça… Une poupée à son effigie était pendue haut et court à un gibet, comme le pantin Sicco Mansholt lors de la manifestation de 1971 ! Les Flamands ont la corde facile, de toute évidence, mais la madame n’a pas faibli… Respect !

Le choix des lecteurs

Vers un retour en grâce?

Et pourquoi pas des pommes de terre ? Le marché des céréales et leur circulation dans le monde sont gravement perturbés par l’« opération militaire spéciale » des Russes en Ukraine. Le froment, le maïs, le riz…, se sont imposés comme aliments de base pour nourrir l’humanité, car ils s’insèrent parfaitement dans la logique agro-industrielle, commerciale et capitaliste qui mène toutes les danses à l’heure d’aujourd’hui. Mais pour le reste ? Environnement et dérèglements climatiques, sécurité alimentaire des pays pauvres et risques de famine, diversité des sources d’approvisionnement ? Ces thèmes essentiels peinent de plus en plus à être respectés par la culture du blé & Cie. Alors, je le redis : pourquoi pas cultiver davantage de pommes de terre, et profiter de leurs atouts, malgré leurs faiblesses ?

Ces récits qui formatent les esprits

Curieusement, mi-juin, plusieurs récits se télescopent dans mon esprit; D’abord, ces images venues d’Ukraine où nos dirigeants apportent le soutien de nos démocraties, ces pays où l’on se sent libre de travailler un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout, où la solidarité organisée est de mise, bref, le monde idéal qui brille de mille feux, surtout vu de loin.

Jeux interdits

« Si on jouait à la guerre ? ». Quand nous étions tout gosses, nos parents n’aimaient pas trop nous voir entamer une « bataille » imaginaire, car ils avaient assisté, contraints et forcés, à des combats bien réels et vu en direct les dégâts causés par une vraie guerre, violente et sanguinaire. Ils avaient éprouvé, dans leur chair et leur esprit, les souffrances physiques et les traumatismes psychologiques qui accompagnent ce « jeu » aussi vieux que l’humanité. Aujourd’hui, Russes et Ukrainiens y jouent à fond : ils se tapent dessus « pour de vrai », et entraînent la planète dans une spirale de misères, vers le retour des ténèbres. L’ordre alimentaire mondial est complètement chamboulé par la mise hors-jeu de deux reines essentielles sur l’échiquier des céréales et des engrais. On parle désormais de « guerre du blé », et celle-ci risque fort de causer des dégâts incommensurables…

Viticulteur amateur: un vrai bonheur!

C’est dans l’air du temps. La vigne gagne du terrain en latitude. La Belgique salive de plaisir à l’idée de produire son propre vin. C’est vrai pour les professionnels. C’est aussi vrai pour les amateurs, trop fiers d’être en autoproduction avec le vin du jardin.

C’est juin qui fait les foins

Mais où sont les foins d’antan ? Autrefois concentrée sur deux ou trois semaines en été, la fenaison d’aujourd’hui s’étale du printemps à l’automne, d’avril à novembre, déclinée en multiples coupes. Encore faut-il parler maintenant de « récoltes d’herbes », car les agriculteurs-éleveurs ensilent plutôt qu’ils ne fanent comme « dans le temps », quand les plastiques dérivés de l’industrie pétrolière n’existaient pas, et qu’il fallait tout engranger en sec.