Plan Érosion: le nouveau cochon payeur est...











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J’ai souvent envie de me pincer pour y croire, tant cette aventure est surréaliste, inimaginable, inconcevable au 21e siècle, tragiquement stupide et destructrice… Je vous parle évidemment de la guerre en Ukraine, qui souffle sa première bougie, à défaut de souffler un vent de paix retrouvée. Le chemin vers celle-ci se perd dans un avenir nébuleux, couleur sang. Avant ce conflit meurtrier, le nom « Ukraine » évoquait surtout un pays agricole par excellence, avec ses terres exceptionnelles, déployées sur des étendues défiant nos imaginations de petits fermiers wallons, coincés sur nos parcelles exiguës. Les agriculteurs ukrainiens sont passés du paradis à l’enfer. En ce beau printemps qui s’annonce, ils préféreraient mille fois faire du labour, pas la guerre…

En observant le monde agricole autour de moi, les uns et les autres fermiers, j’ai pu constater que nous sommes à la fois tous semblables et tous différents, selon notre nature et notre vécu, selon notre âge et les particularités de notre région. Sur le mode humoristique, je me suis amusé à définir et classer différents types d’agriculteurs. Au cours de notre carrière, nous passons de l’un à l’autre, et souvent cumulons plusieurs modèles…

Ce doit être angoissant, consternant, affolant pour une entreprise de voir ses fidèles clients cesser leurs activités, l’un après l’autre, de se voir grignoter inexorablement son fonds de commerce ! Dès lors, je plains sincèrement les nombreuses officines administratives para-agricoles en perte d’affiliés ; elles sentent leur base s’effriter sous leurs pieds ; elles constatent avec (un possible) effroi la disparition des fermes, l’une après l’autre, tic tac, tic tac, sans que l’hémorragie ne donne des signes tangibles de se tarir… Que vont devenir les employés de la Fwa, la Fugea, Natagriwal, Protect’eau, l’Arsia, l’Awe et toutes les autres, quand le dernier fermier aura glissé sa clef sous le paillasson ?

Il m’est toujours agréable de converser avec une personne de vingt ans. Si l’on parle d’agriculture, c’est encore mieux ! Je fais partie de ces « vieux » qui considèrent les jeunes avec admiration, impressionnés par leur agilité d’esprit et leur adresse physique, leur force et leur endurance au travail. Le plus souvent, ils parlent vrai sans se cacher derrière des propos convenus. J’ai envie de leur dire « Fais gaffe, ne crois pas ce qu’on te dit, que l’argent vaut tout ! Trace ta voie et suis-la sans faiblir, malgré les embûches que la vie ne manquera pas de placer sur ton chemin ! ».

Comme c’est curieux : à la dernière page rédactionnelle du premier Sillon Belge de l’année, on peut lire un beau témoignage de la torture intellectuelle dont souffrent certains penseurs d’aujourd’hui.







J’ai lu avec beaucoup d’intérêts l’article sur la part des sols dans le bilan des émissions des gaz à effet de serre agricole, pages 36, 37 et 38 du Sillon Belge de ce 4 janvier. Première remarque, pourquoi se focaliser sur les 44 % de la superficie wallonne utilisée en agriculture ? Pourquoi ne pas la comparer avec les 56 % restant qui sont, de loin, les plus industrialisés, artificialisés et problématiques ? Pourquoi ne publie-t-on que des bilans négatifs et partiels ? Ici c’est le sol qui émet des gaz à effet de serre (GES). Ensuite, on fustigera le méthane des vaches, puis ce sera les machines, le nitrate, le bien-être animal, la prétendue toxicité de nos productions ou que sais-je encore.

Les bactéries s’adaptent aux antibiotiques. Elles font de l’antibiorésistance ! Pour contrer cette antibiorésistance dans les élevages, la commission européenne impose la limitation de l’usage des antibiotiques, et l’interdit carrément en préventif. En alternatif, parmi différentes mesures hygiénistes, elle conseille d’augmenter, par tous les moyens possibles, l’immunité des animaux. Assez curieusement et en contradiction avec ce dernier conseil, en vache laitière, cette même commission européenne, ne supprime pas le critère « Cellules ». Pourquoi ?

Autant en rire ! La cultissime réplique de Fernand Raynaud me vient à l’esprit chaque fois que je tousse, ou que j’entends tousser, c’est-à-dire très (trop) souvent ces temps-ci. Le virus de la grippe est occupé à prendre sa revanche face au Covid, à retrouver sa place d’ennemi-public numéro 1 de nos bronches et nos larynx. Il a lancé depuis décembre une offensive d’envergure pour déborder toutes les lignes de défense de nos organismes. Comme disait La Fontaine, « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés. ». Zut ! Comme si on avait encore besoin de ça, à quelques jours des agnelages et des vêlages…

Hier, le géant agroalimentaire Danone a annoncé « qu’il comptait réduire de 30 % d’ici à 2030, par rapport à 2020, les émissions de méthane liées à l’élevage des vaches qui fournissent ses usines en lait frais ».

On avait de mieux en mieux suivi les COP climatiques jusqu’à la dernière, la 27º, et voilà qu’on revient en arrière avec une COP 15 ! Bizarre ! Cela ne fait pas double emploi. C’est complémentaire. Cette fois, Il s’agit de préserver la biodiversité.
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