Un peu de tout
Comme de coutume, les stands accueillaient diverses associations apicoles, des apiculteurs et des sociétés proposant du matériel apicole, sans oublier les nombreux produits de la ruche : gelée royale, pollen, propolis, cire et les produits transformés. À côté de ce volet plus traditionnel, les organisateurs avaient mis sur pied de nombreux ateliers et conférences pour renouveler le concept du salon. L’occasion de faire découvrir ce qui se fait dans d’autres parties du monde où l’apiculture et surtout l’apithérapie ont une longueur d’avance sur nos contrées.
Dans les ateliers (gratuits), la diversité était au rendez-vous. Les aspects nutritifs étaient évidemment abordés au travers de dégustation de nougats et de barres énergisantes, de pain d’épice, de pollens, d’hydromel. L’atelier sur les arômes du miel présenté par la spécialiste du Centre apicole de recherche et d’information (CARI), C. Massaux, a également connu un franc succès. Une démonstration d’un massage détoxifiant permettait de mettre en avant les bienfaits du miel au niveau du bien-être. Quant aux démonstrations d’apipuncture (piqûre d’abeille pour profiter des propriétés du venin) et de miel dans les yeux pour traiter des affections oculaires, elles levaient un voile sur les multiples propriétés – souvent méconnues – des produits apicoles dans le secteur de la santé.
Du côté des exposés, les maîtres mots étaient « bien récolter », « bien soigner », « bien être » et « bienfaits » des produits de la ruche. Pas moins de 17 conférences abordaient les divers produits de la ruche et leurs propriétés notamment dans le domaine de l’apithérapie et de l’alimentation.
Du miel pour tous les goûts
Le miel tout le monde connaît. Pourtant le bar à miel qui proposait 16 miels monofloraux connaissait un réel succès auprès des visiteurs. C’est qu’on n’a pas tous les jours l’occasion de déguster du miel belge de saule, de ronces, d’acacia ou d’évodia, l’arbre à miel. Et encore moins des miels de bergamote, d’eucalyptus, de coriandre venus d’Italie ou des miels d’oranger, de citronnier ou de chêne vert venus d’Espagne. Sous le chapiteau, Robert Lequeux, apiculteur à Sombreffe, proposait aussi un miel belge de bruyère très particulier. Quant au concours des meilleurs miels, ouvert à tous les miels européens et jugé par un jury d’apiculteurs et de consommateurs, il a mis à l’honneur un miel d’acacia de Roumanie, primé parmi une cinquantaine de miels présentés.
Encadrement des apiculteurs
Mouch’ti brabançon, la section apicole de Louvain-la-Neuve était bien sûr de la partie. « Avec ses 115 membres, c’est une section importante de l’Union Royale des ruchers wallons », explique son président, Claude Englebert. À côté des conseils, de la documentation, du prêt de matériel d’insémination artificielle des reines, de la mise à disposition d’une miellerie pour la récolte et de la publication d’une revue bimensuelle, cette section organise des cours d’initiation et une formation en 2 ans pour les jeunes apiculteurs. Elle est donnée au rucher école situé dans le domaine provincial du Bois des Rêves à Ottignies. Ce rucher école est aussi accessible aux écoles.
L’ASBL Rucher expérimental Houille-Lesse-Semois de Carlsbourg était également présente. La miellerie ambulante mise à disposition de leurs membres pour la récolte permettait de découvrir les différentes étapes de la récolte. Après désoperculage des cadres, ils sont placés dans l’extracteur où le miel est récolté par centrifugation dans un sens puis dans l’autre. Le miel est récolté par le bas avant d’être filtré dans le maturateur avec filtre. Cette section proposait aussi des ruches Langsroth à 9 cadres avec des cires à 850 cellules/dm2 et un plateau à bâtisse chaude (dimension 450/340/240). « Le tout est réalisé en bois du pays, que nous savons fabriquer nous-mêmes », explique le président, Michel Poncelet. Pourquoi ce choix ? Il repose entre autres sur la dimension du cadre qui fait que la surface de 8,82 dm² peut loger 7497 cellules d’ouvrières. Sept cadres suffisent ainsi pour loger la ponte d’une reine. Confinée sur un seul corps, une bonne reine entretient aisément la population de la colonie au cours de la saison. Les glissières et les plots d’écartement facilitent aussi la manipulation des cadres, sans écraser les abeilles. Et les cadres bas se manipulent et s’examinent plus facilement que les cadres hauts. Enfin, cette ruche est facile à construire. Des informations complémentaires et les plans détaillés sont disponibles sur le site de l’association www.rucherhls.be.
Du miel à l’hydromel
Apiculteur depuis l’âge de 12 ans, Xavier Renotte a lancé le projet Nectar and Co en 2003 et créé une coopérative apicole de transformation des produits de la ruche en 2009. Située actuellement à Sauvenière, cette société déménagera en septembre 2017 à Fernelmont dans de toutes nouvelles installations de 1.000 m².
La société transforme actuellement 30 tonnes de miel par an. Ce miel est fourni par 25 apiculteurs belges et européens. L’entrepreneur achète aux apiculteurs des miels de qualité payés à 8-9 EUR/kg pour les conditionner alors que les industriels offrent environ 4-5 EUR/Kg. « En offrant ces prix plus élevés, je souhaite que des jeunes apiculteurs puissent s’installer et gagner leur vie explique Xavier Renotte.
Actuellement la société produit 14 miels monofloraux issus de l’agriculture biologique, du vinaigre de miel, de la moutarde au miel, une crème de noisette et miel et de l’hydromel. Xavier Renotte a pris pas moins de 7 ans pour mettre la formule au point. En 2016, 6.000 litres d’hydromel ont été produits, contre 4.000 litres l’an dernier. Cette boisson alcoolisée ancestrale est produite à partir d’eau de miel auquel on ajoute une levure œnologique. Après 2 mois de fermentation, la teneur en alcool atteint 12º. La boisson est clarifiée à l’argile. On laisse ensuite vieillir le breuvage avant sa mise en bouteille.
Outre ces productions, l’entrepreneur distribue également en Belgique de la propolis, du pollen et de la gelée royale produits en France. Les produits sont commercialisés en ligne sur le site de l’entreprise et distribués dans 170 magasins (bio) en Belgique.

