Désherbage des céréales : à raisonner !
Après le semis, l’agriculteur est rapidement confronté au choix du schéma de désherbage. Différents tests étaient aménagés sur la plateforme d’Houtain-le-Val afin de présenter le mode d’action et le positionnement des différents herbicides de la firme dont l’objectif est d’atteindre 100 % d’efficacité afin d’éviter la sélection de populations résistantes.
« Il est important de raisonner, dès le semis, sa stratégie de désherbage par rapport à la flore présente, en tenant compte de l’historique de la parcelle (échec dans le passé, forte charge céréalière dans la rotation…) et des monitorings de sensibilité aux différentes matières actives. »
Parmi les solutions préconisées s’inscrit l’utilisation de Bacara et de Liberator en automne afin d’éliminer les graminées (jouet du vent, vulpin, ray-grass…) ainsi que les violettes, véroniques et lamiers.
« Au printemps, les solutions à base de mesosulfuron comme Atlantis ou Othello assurent une flexibilité d’intervention par rapport au stade des graminées grâce à une dose modulable de 9 à 15 g de matière active », complète M. Buyze.
Sur les terres plus difficiles à nettoyer, c’est-à-dire sur lesquelles le désherbage réalisé au printemps n’est plus parfait, la firme recommande fortement d’utiliser au moins deux modes d’action anti-graminées dans le programme de lutte herbicide et donc d’intervenir dès l’automne.
Chez Bayer, on insiste également sur le fait que « dans une stratégie « de lutte intégrée », faciliter la gestion des adventices passe également par l’alternance des rotations et des cultures ».
Protections insecticide et fongicide
La maîtrise des insectes et des maladies fongiques requiert également toute l’attention des producteurs.
Sur la plateforme, Oliver Buyze a notamment attiré l’attention sur la désinfection des semences d’orge d’hiver avec l’Argento. « Utiliser ce produit permet de maîtriser les infections primaires et d’éviter les contaminations secondaires préjudiciables au rendement », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Le traitement de semences s’inscrit entièrement dans les objectifs de la lutte intégrée car il ne cible que les nuisibles et épargne les auxiliaires, ce qui n’est pas toujours le cas lorsqu’un insecticide foliaire est appliqué en saison ».
Parmi les maladies cryptogamiques observées sur la vitrine – et au champ – cette saison, la septoriose était bien présente. « L’absence d’hiver et les précipitations du début du printemps ont favorisé son repiquage sur les feuilles présentes au stade sensible de la céréale (2e nœud) », complète-t-il.
Dans les céréales « secondaires », comme le triticale et l’épeautre, la rouille jaune a été la principale maladie observée cette année.
Pour faire face à ces deux pathogènes, la firme a mis au point un nouveau fongicide T1, le Kestrel. Celui-ci combine deux triazoles : le prothioconazole (160 g/l) et le tebuconazole (80 g/l). Olivier Buyze : « Ce produit assure une très bonne curativité et une excellente rémanence sur l’ensemble des maladies des céréales (septoriose, rouille jaune, rouille brune, oïdium…). De plus, bien que le froment soit son point fort, il peut être utilisé sur toutes les céréales ».
En outre, afin d’assurer un bon remplissage des épis, il convient de positionner au mieux le traitement à base de SDHI. « En raison de la présence de prothioconazole, les fongicides de la gamme Xpro permettent de protéger les dernières feuilles tout en assurant la meilleure protection contre les fusarioses de l’épi. C’est pourquoi le positionnement à 80 % des épis dégagés reste le meilleur stade pour assurer la quantité (rendement) et la qualité (absence de mycotoxines…) », commente-t-il.
Gérer les repousses en pommes de terre
« Pour le désherbage des cultures de pommes de terre, un screening des produits appliqués seuls sur les buttes met en évidence le large spectre de l’Artist, aussi bien sur les graminées que sur les dicotylées (datura, mercuriale, morelle…) et la puissance du Challenge sur chénopode, même en conditions sèches », explique Olivier Buyze. Chaque produit ayant des forces et faiblesses différentes, les combiner présente également de l’intérêt. « Le schéma Artist + Challenge démontre la complémentarité du mélange », précise-t-il.
La lutte contre le mildiou de la pomme de terre nécessite quant à elle une gestion adéquate des repousses constituant une importante source d’inoculum. L’application de Fazor sur les pommes de terre cultivées constitue une première solution. Ce produit à base d’hydrazide maléique inhibe la germination des tubercules laissés au champ et susceptibles de repousser dans les cultures suivantes. Pour une gestion curative, des produits à large spectre tels que Laudis ou Monsoon Active assurent la destruction des repousses.
« Enfin, l’agriculteur doit pouvoir compter sur des fongicides rémanents et peu sensibles au lessivage afin d’éviter les traitements à répétition en cas de précipitations quotidiennes. Dans la gamme Bayer, Infinito assure la protection foliaire tout en protégeant les tubercules du mildiou. »
Protéger le colza du sclérotinia
Proposé à la vente depuis l’année dernière afin de lutter préventivement contre le sclérotinia, le Propulse, composé d’une nouvelle SDHI, le fluopyram, et de prothioconazole, est toujours testé sur la plateforme d’Houtain-le-Val. « Bien que ce ne soit pas toujours facile, notamment en cas de floraison étalée, l’idéal est d’appliquer ce produit au stade chute des premiers pétales », explique-t-il.
Désherbage du maïs
Une parcelle de maïs est également présente à Houtain-le-Val afin de mettre en évidence les forces du Laudis. M Buyze : « La flore des parcelles de maïs évolue, à l’image des graminées estivales typiques (digitaire sanguine, digitaire ischème, panic dichotome…) qui gagnent du terrain chaque année. L’agriculteur soucieux de tenir une terre propre peut compter sur le large spectre dicotylées et anti-graminées de cet herbicide ».
D’autres solutions telles que le Monsoon Active ou l’Aspect-T (en combinaison avec le Laudis), existent également.
En betterave
Enfin, en culture betteravière, c’est tout d’abord l’importance du bon positionnement du Betanal Elite qui a été mis en évidence. L’anti-graminées Select Prim semble quant à lui efficace sur nombre de graminées (pâturin, ray-grass, vulpin, repousses de céréale, jouet-du-vent, chiendent…). Son mode d’action est différent de ses homologues classiquement utilisés dans la rotation, ce qui permet d’alterner les molécules. « On évite de cette manière la sélection de graminées résistantes », conclut Olivier Buyze.