Récolter un fourrage propre
Dans une prairie, les sangliers peuvent faire un véritable carnage en retournant la terre. « Chaque trou constituant dès lors une porte d’entrée pour les adventices telles que le chardon, le chiendent… », explique Jérôme Widar. Rénover sa prairie permet donc d’éviter que celles-ci ne se retrouvent dans le fourrage après sa récolte.
« La rénovation a aussi pour but de réduire au maximum la pollution du fourrage par la terre », continue-t-il.
Ce travail vise encore à éviter les remontées de pierres abîmant le matériel de récolte et à aplanir le sol.
Sursemer en conditions optimales
Implanter la « bonne » variété
« Outre le choix des espèces, ce qui importe, c’est d’implanter une variété adaptée. »
Il existe, sur le marché, des variétés dites agressives qui se développeront rapidement malgré la concurrence des plants déjà présents. Chaque année, plusieurs de ces variétés sont testées par Fourrages-Mieux et ses partenaires (voir Le Sillon Belge du 11 mars dernier).
Plusieurs systèmes en démonstration
Sur le marché, plusieurs systèmes de sursemis existent. « Quel que soit le système choisi, un passage au rouleau devra conclure le travail afin d’améliorer le contact entre la semence et le sol », précise M Widdar. Dans certains cas, le système inclut déjà un rouleau, ce qui permet de limiter le nombre de passages.
À l’occasion de cette démonstration, six systèmes ont été présentés. Aux commentaires techniques : Gaëtan Dubois de l’Unité machinisme et infrastructures agricoles du Centre wallon de recherches agronomiques (Cra-w).
Herse de prairie GS 600 M1, de APV
La herse étrille renforcée spéciale prairie GS 600 M1 du constructeur autrichien APV est composée de 4 éléments de 1,5 m permettant de suivre le relief du sol. À l’avant du système se trouve une barre niveleuse réglable en hauteur dont le rôle est de niveler les irrégularités grossières de la prairie. « Elle ne doit surtout pas gratter le sol », insiste Gaëtan Dubois.
Les deux premières rangées de dents de la herse sont constituées de dents droites d’un diamètre de 10 mm et écartées de 75 mm. Deux autres rangées de dents courbées souples de 8 mm de diamètre et écartées de 50 mm suivent. « L’agressivité des dents arrière peut être réglée par l’utilisateur », ajoute-t-il.
Enfin, un semoir pneumatique de 200 l à 8 buses, permettant de semer entre les dents, complète le système. En option, divers rouleaux peuvent également être ajoutés.
Herse étrille Harroflex, de Güttler
Deuxième système en démonstration, la herse étrille Harroflex de Güttler peut être utilisée en position frontale ou arrière et en combinaison avec un rouleau. D’une largeur de travail de 3 m, elle est composée de deux rangées de dents de 12 mm à hauteur et inclinaison réglables.
« Devant la herse, le Ripperboard composé de dents doubles augmente l’agressivité de la machine », complète M Dubois.
Combiné Kverneland-Güttler
Le troisième système présenté combine une herse rotative Kverneland de 3 m en position traînante avec un rouleau prismatique autonettoyant Güttler Matador de 3 m. « Entre la herse et le rouleau se trouve un rouleau packer de 515 mm de diamètre », précise-t-il encore.
Le rouleau Güttler (990 kg) se caractérise par des paires de semi-disques de 45 et 50 cm de diamètre. « La pression se concentre ainsi sur les pointes, pour un meilleur rappuyage du sol. L’auto-nettoyage des disques est aussi favorisé. »
Également monté sur le système, un semoir pneumatique grande capacité à huit buses dépose les semences devant le rouleau Güttler.
Greenmaster 640, de Güttler
Le Greenmaster 640 est un système modulable développé par Güttler entre autres pour l’entretien et le sursemis des prairies.
D’une largeur de travail de 6,40 m, le modèle présenté se compose d’une herse Harroflex précédée du Ripperboard (voir ci-avant) et suivie d’un semoir pneumatique à distribution entraînée par une roue de sol déposant les semences derrière la herse.
À l’arrière, on retrouve un rouleau Güttler du même type que celui monté sur le combiné Kverneland-Güttler (voir ci-avant). Grâce au système pendulaire des différents
Semoir Agri, de Vredo
Spécialisée dans le sursemis de gazon, la société néerlandaise Vredo a développé une gamme de semoirs Agri spécifiques à l’entretien des prairies. Gaëtan Dubois : « Il s’agit bien ici d’entretien de prairie et non de rénovation après dégâts de sangliers. »
« Ce semoir mécanique de 2 m est doté de doubles disques montés en « V » et espacés de 7,5 cm qui vont ouvrir le gazon afin de déposer la semence à l’endroit souhaité, facilitant ainsi la levée », continue-t-il.
Entre les disques, se trouvent des patins protégeant le gazon d’un éventuel soulèvement. À l’arrière, un rouleau lisse de 80 cm a pour rôle de refermer les sillons et de rappuyer le sol. En option, il peut être remplacé par un rouleau packer à anneaux mobiles.
Semoir T-Sem, de SimTech Aitchison
Ce dernier système est lui aussi destiné au sursemis et non à la rénovation après dégâts. Il s’agit d’un semoir mécanique polyvalent constitué d’une rangée de disques ouvreurs suivie de trois rangées de dents semeuses. « Celles-ci sont équipées de socs en T inversé qui vont former le sillon accueillant la graine. »
La distribution des semences se fait par l’intermédiaire d’un disque de mousse polyvalent adapté à différentes semences, quelles que soient leur taille, forme et masse.
À l’arrière, un rouleau Springflex et une herse à chaîne lourde viennent compléter le système. Le premier vise à assurer la stabilité du semoir et le contrôle de la profondeur de semis tandis que la seconde ramène de la terre fine, referme légèrement le sillon et éparpille les éventuels débris végétaux.