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Choisir le bon moment est primordial pour assurer l’efficacité

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Les substances actives à action foliaire sont principalement appliquées après la levée des adventices. Suivant leur propension à se déplacer ou non dans la plante, elles sont réparties en deux catégories.

La première regroupe les substances actives systémiques : elles sont absorbées au niveau des feuilles et qui sont transportées par la sève vers les sites d’action.

La seconde concerne les matières actives de contact : elles ne se déplacent que très peu dans la plante puisqu’elles agissent là où elles atteignent la plante.

Pénétration dans la feuille

Dans les deux cas, la première étape est la pénétration dans la feuille. Comment cela se passe-t-il ? Pour y répondre, il convient de rappeler quelques notions élémentaires de botanique. La surface des parties aériennes des plantes est recouverte d’une couche protectrice lipidique (hydrophobe) extracellulaire : la cuticule, à laquelle peuvent s’ajouter des stomates et des poils. D’épaisseur variable entre 0,5 et 15 µm, le développement de la cuticule est favorisé si les plantes croissent sur un sol sec, si l’humidité relative est faible et si la plante est en état de déficit hydrique. Cette couche est constituée d’un polymère, la cutine et de cires. Celles-ci permettent de limiter les pertes d’eau par transpiration et sont donc une forme de défense à la dessiccation.

Rétention de la bouille de pulvérisation

Cette première étape dans l’action d’un herbicide appliqué sur le feuillage consiste en l’interaction entre cette bouille et la surface des végétaux. Elle dépend de facteurs relatifs à la pulvérisation (diamètre, vitesse et composition des gouttes) et de paramètres liés à la plante (mouillabilité de la surface, morphologie des feuilles, présence de poils).

Le stade de développement ou le stade de l’organe est un paramètre qui affecte également la rétention.

Lorsqu’une feuille émerge du bourgeon, sa surface foliaire est pratiquement dépourvue de cires épicuticulaires. La cutine nue d’un organe jeune est très mouillable. Par la suite, la feuille grandit, les cellules épidermiques synthétisent des cires qui contribuent à diminuer la mouillabilité. En conséquence, traiter sur une plante jeune (2- 3 feuilles) revient à appliquer la bouille sur des surfaces très mouillables.

Pénétration à travers la cuticule

La seconde étape est la pénétration des matières actives à travers la cuticule. Contrairement aux idées reçues, les stomates ne constituent pas la principale voie d’entrée. La cuticule constitue la principale voie de pénétration foliaire ; la perméabilité de celle-ci est très variable selon les espèces. Par exemple le 2,4 D pénètre mieux dans les feuilles de maïs que dans celles de la betterave.

Pénétration dans les organes végétaux

La pénétration des herbicides dans les organes végétaux dépend principalement de trois ensembles de facteurs :

– le premier est lié à la plante et plus particulièrement à la barrière cuticulaire. Dans ce cas, outre la perméabilité de la cuticule, la présence de cires constitue une barrière difficile à franchir. Au cours du développement d’une feuille, la production de cires s’accompagne généralement d’une diminution de la perméabilité aux herbicides. C’est pourquoi les jeunes plantules avec des feuilles en croissance et revêtues d’une cuticule relativement perméable, sont souvent plus sensibles aux herbicides de postémergence que les plantes âgées dont la plupart des feuilles ont terminé leur développement ;

– le second est lié à l’herbicide et fait intervenir les propriétés physicochimiques de la matière active, les additifs et la répartition des dépôts à la surface du végétal ;

– le troisième comprend les conditions climatiques au moment du traitement. L’absorption foliaire des herbicides est plus élevée lorsque l’air est humide. En permettant le maintien d’une certaine hydratation du dépôt de l’herbicide mais aussi de la cuticule, les humidités relatives élevées assurent les meilleures conditions de pénétration et de diffusion dans la plante. Sous ces conditions, le dessèchement des gouttes pulvérisées est également limité.

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