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Corteva rend l’azote atmosphérique accessible à toutes les cultures

Aux côtés des produits de protection des plantes conventionnels, Corteva Agriscience s’attelle à développer une gamme de produits accessibles à tous les agriculteurs, y compris bio. Celle-ci s’étoffe avec la commercialisation de nouveaux biostimulants permettant à l’ensemble des cultures de capter l’azote atmosphérique. Le tout, dans un contexte de hausse généralisée des prix des engrais.

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Commercialisés sous les appellations UtrishaN et BlueN (deux noms pour un même produit), ces nouveaux biostimulants permettent aux cultures de tirer parti de l’azote de l’air. Ils peuvent donc remplacer une partie de la fertilisation azotée traditionnelle mais aussi compléter des apports organiques ou minéraux. Et ce, sans risque de lessivage de l’azote.

Coloniser la culture pour fixer l’azote

UtrishaN et BlueN sont des formulations WP présentant la même concentration en bactérie Methylobacterium symbioticum SB23 (3x107  cfu/g). Celle-ci est capable de fixer l’azote atmosphérique (N2) et de le rendre assimilable (forme NH4 +) par la culture. Elle permet la fixation d’environ 30 unités d’azote atmosphérique au profit des plantes. Dans certaines situations, celle-ci pourrait même atteindre 50 unités selon la marque. Le tout, indépendamment de la disponibilité de l’azote dans le sol.

En pratique, ces produits sont appliqués à la dose de 333 g/ha, une fois par saison culturale et ce, toutes cultures agréées confondues (pommes de terre, colza, céréales, maïs, vignes, légumes…). Après application, les bactéries, acceptées par le système immunitaire de la plante, colonisent les tissus végétaux aériens en pénétrant les feuilles et tiges via les stomates. Les conditions d’application doivent donc être idéales, afin que ceux-ci soient ouverts.

« Les bactéries, dotées d’un flagelle latéral, sont attirées par le méthanol, un co-produits issus de la photosynthèse », détaille Corteva. Et d’ajouter : « L’ensemble des parties vertes de la plante est colonisé deux à trois semaines après application, tandis que la fixation d’azote commence rapidement après l’intervention. Les premiers effets du traitement sont généralement observés après 7 jours ».

Par ailleurs, M. symbioticum produit naturellement de la méthylobamine. Cela permet à la bactérie de stimuler l’activité photosynthétique de la plante tout en la protégeant contre les stress UVA et UVB.

Intervenir au moment opportun

Corteva recommande d’appliquer UtrishaN et BlueN tôt le matin, lorsque les stomates sont ouverts ; idéalement deux heures après le lever du soleil et avant 10h. Le traitement ne doit pas être effectué après une gelée nocturne et aucun gel ne doit survenir dans les trois jours qui suivent l’application. Et la société d’ajouter : «  M. symbioticum se développe à partir de 10ºC, avec un optimum entre 20 et 30ºC. Nous conseillons une utilisation dans des conditions climatiques poussantes, soit à des températures diurnes entre 13 et 25ºC ». Aucun traitement ne doit être effectué sur des cultures en stress (sol gorgé en eau, sécheresse, chaleur, maladies et ravageurs…).

L’application peut se faire à faible volume (de 80 à 250 l/ha). Faire au préalable un pré-mélange (ratio 1 : 2) est recommandé. L’eau utilisée pour la bouillie doit avoir un pH compris entre 5 et 8 et ne doit pas contenir plus de 1 ppm de chlore. UtrishaN et BlueN présentent une résistance à la pluie une heure après traitement.

Tous deux sont appliqués de préférence seul, au moment optimal (lire ci-dessous). Des compatibilités avec d’autres produits de protection des plantes ont toutefois été identifiées par Corteva, autorisant l’application en mélange. Épinglons le fait qu’aucun mélange avec des produits contenant du cuivre ou du chlore n’est autorisé. Un intervalle de 7 jours doit d’ailleurs être respecté entre un tel traitement et l’application de M. symbioticum . Cet intervalle est réduit à trois jours en cas de traitement avec tout autre produit jugé non compatible. Il est donc conseillé de consulter la liste des compatibilités avant toute intervention au champ.

L’ensemble des stades d’application sont renseignés sur l’étiquette. À titre d’exemple, on interviendra au stade 4-6 feuilles en maïs, entre le stade fin tallage et 2 nœuds en céréales, avant la fermeture des lignes en pommes de terre, et au stade fin rosette – élongation de la tige principale en colza.

La durée de conservation des produits non ouverts est supérieure à deux ans. Un emballage ouvert doit être utilisé endéans l’année.

J. Vandegoor

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