Révolution... du vivant

L’agriculteur va-t-il améliorer son revenu grâce au numérique ? Parmi d’autres, cette question était au cœur d’un débat sur l’avenir de l’agriculture récemment organisé en France par le groupe de réflexion Renaissance numérique. Deux points ont fait consensus lors des échanges entre les experts, agronomes, spécialistes en big data, fournisseurs d’équipements et de services, économistes et même juristes réunis pour l’occasion : « Le numérique aidera les agriculteurs à diminuer l’usage des intrants (la modulation des apports azotés au sein même des parcelles en est un exemple bien concret), via l’acquisition et l’interprétation des images obtenues au moyen des drones et des satellites et l’intégration des données fournies par les stations météos locales. Et il aura un effet positif sur les rendements. »

Mais ces services numériques ont un coût : amélioreront-ils les revenus des agriculteurs ? A chacun d’entre eux correspond son rapport coût/bénéfice, pas toujours très transparent. La plus-value apportée par numérique dépendra également de chaque agriculteur, de sa formation, de sa capacité à utiliser et acheter ces nouveaux outils.

Autre thème soulevé, l’activité agricole peut-elle être complètement numérisée ? Analyses de la composition du sol, du lait ou des céréales. Séquençage du génome des plantes, des animaux ou des micro-organismes. Capteurs et autres puces placés sur les machines, les plantes ou les animaux. Images fournies par des drones, des satellites ou bientôt par des constellations de nano-satellites.

À voir ces technologies s’inviter à tous les étages de l’exploitation agricole, certains intervenants au débat vont jusqu’à imaginer l’avenir des fermes en mode entièrement numérisé. Pour d’autres, la vraie (r)évolution de l’informatique au sens large viendra plutôt de son rôle d’accélérateur dans la connaissance profonde du « vivant », et d’apport de solutions alternatives à la chimie, nécessaire « faute de mieux ».

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