Pas n’importe où !
A l’inverse, dans un emplacement bien ventilé, les fruitiers seront moins sujets aux maladies cryptogamiques liées à l’humidité de l’air et à la durée d’humectation du feuillage : par exemple la tavelure des fruits à pépins, la moniliose des fleurs et des rameaux des fruits à noyau et le mildiou des vignes. De même, les infestations par les diverses espèces de pucerons seront nettement moins fréquentes. Il y a là un dilemme face auquel il conviendra de réaliser un compromis…
Dans tous les cas, il faudra aussi au préalable s’assurer que la structure pourra supporter sans mal le supplément de poids. C’est certes vrai pour les balcons en saillie et pour les plateformes, mais aussi pour des terrasses carrelées : nature de la fondation ? fragilité et technique de pose du carrelage ?
Des récipients stables et durables
Dans le passé, le fibro-ciment a
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La durabilité des contenants dépendra aussi du bon drainage naturel du substrat : s’il est trop humide en hiver, il se dilatera sous l’effet du gel et fera éclater les parois.
Les récipients de teinte noire sont à éviter parce que sous l’effet du
Si la portance de l’emplacement le permet, on peut aussi envisager de construire des contenants de dimensions importantes en briques de béton, plutôt qu’en briques de terre cuite qui sont plus fragiles eu égard au gel.
Dans tous les cas, il est important de prévoir des trous de drainage qui permettront l’écoulement de l’excès d’eau. On les percera non pas dans le fond des contenants, mais dans les parois, à 3 ou 4 cm au-dessus du fond.
Quels substrats de culture ?
Pour toutes les espèces fruitières, sauf les myrtilles arbustives, il faudra composer un substrat cohérent, sablo-limoneux, à pH neutre, fertile et bien drainant, mais retenant suffisamment d’eau : par exemple en mélangeant en volume ½ terre de jardin + 1/3 terreau horticole + 1/6 sable de rivière ou perlite. Pour les myrtilles qui demandent un substrat acide et très drainant, on choisira un terreau spécial pour plantes de terre de bruyère contenant une proportion élevée de tourbe fibreuse.
Le fond des récipients recevra une couche drainante : par exemple 3 à 5 cm de graviers, de tessons de pots ou de billes d’argile expansée, que l’on recouvre d’un géotextile avant de placer le mélange terreux.
On y ajoutera une fumure de fond : un engrais composé pour jardins N+P+K pauvre en chlore et un engrais à libération lente valable pour 6 à 7 mois. Pour les myrtilles, une petite dose d’engrais spécial « rhododendrons ».
Le substrat est humidifié et tassé modérément. Après quelques jours, on en remet un peu si nécessaire.
Quelles espèces et variétés fruitières ?
Il va de soi que l’on exclura toutes les plantes qui ont à l’état adulte de (trop) grandes dimensions, et que l’on conduira les arbres et arbustes selon une forme compatible avec l’espace disponible et la situation.
Pour les fruits à pépins, il faudra prévoir au moins 40 à 50 litres de substrat par plant. On choisira des arbres greffés sur un sujet porte-greffe nanifiant : pommiers sur M27 ou M9, poiriers sur cognassier Adams ou Pyriam. Les cultivars préférables ont une vigueur modérée et une tendance à bien se ramifier. Rappelons que pour les pommiers et poiriers une bonne fructification suppose d’associer au-moins deux variétés à pollens compatibles et qui fleurissent en même temps.
Quelques exemples : pommiers James Grieve avec soit Elstar, Gala, Idared ou Jonathan ;
poiriers Bon Chrétien Williams avec soit Comtesse de Paris, Durondeau, Jeanne d’Arc, Légipont ou Louise Bonne d’Avranches.
Ces arbres seront conduits en fuseau étroit : un axe vertical unique portant des courtes productions fruitières sur toute sa hauteur.
Pour les pommiers, ont peut aussi opter pour quelques variétés dites « colonnaires » : il s’agit d’arbres issus d’une mutation spontanée de ‘Mac Intosh’ dont l’axe ne produit que de très courtes ramifications ; ils ne demandent aucune taille et sont idéaux pour former une sorte de palissade en les espaçant de 40 à 50 cm seulement.
Pour les fruits à noyau, les possibilités de choix sont plus limitées : quelques cultivars particuliers de cerisiers, pêchers et nectariniers peuvent être utilisés, mais aucun prunier ne convient. Les griottiers, les pêchers et les nectariniers sont autofertiles ; ce n’est pas nécessairement le cas pour les cerisiers à fruits doux.
Au pied des arbres, il est possible de garnir le sol par des fraisiers, par exemple des fraisiers des quatre-saisons, ou des fraisiers à fleurs rouges.
Les petits fruits ligneux à végétation buissonnante se prêtent volontiers à la culture hors-sol ; ils sont autofertiles. Il en va de même des vignes que l’on adossera à une paroi. Pour les myrtilles arbustives, l’association d’au moins deux variétés différentes améliore la fructification. Les framboisiers demandent une attention particulière puisque le renouvellement des tiges doit être assuré chaque année. De manière générale, en culture hors-sol, leur longévité est réduite. Les ronces fruitières et les Actinidias (kiwis et kiwaïs) ne s’adaptent pas à la culture hors-sol.
Quels soins particuliers ?
Un bon tuteurage, ou un adossement à une paroi sont indispensables. Pour les arbres en buisson, quatre bambous formant une pyramide permettent de stabiliser la couronne. On peut aussi pour diverses plantes édifier un contrespalier de piquets verticaux et de fils horizontaux.
Après la première année, on apportera en mars un engrais composé N+P+K, et en juin un peu d’azote ; au printemps, un surfaçage du sol par de la terre nouvelle peut être envisagé.
L’alimentation régulière en eau est la clé de la réussite ; il faut rapidement compenser une pluviométrie insuffisante. Si on prévoit en été des absences prolongées, un système automatisé d’irrigation localisée est à prévoir.
Les tailles d’hiver et d’été se pratiquent comme pour les cultures en plein sol.
Certaines années, après une nouaison excessive des fleurs, un éclaircissage manuel précoce permettra d’assurer la fructification de l’année suivante. Ceci est particulièrement vrai pour les pommiers colonnaires.
Nous avons dit plus haut que certaines maladies sont moins fréquentes dans un milieu bien ventilé. D’autres pourtant sont à contrôler : par exemple la rouille grillagée des poiriers ou l’oïdium du pommier et des groseilliers.
, Wépion