Choisir judicieusement les espèces et les variétés

Il existe, au sein de chacune des espèces fruitières mentionnées, une large gamme de variétés. L’assortiment planté sera donc composé sur base de plusieurs critères.

La destination des fruits : table, cuisine, transformation. La composition des fruits en sucres, acides, arômes et tannins, définit leur meilleure utilisation. Pour des fruits de table et à usage culinaire, on recherchera un équilibre harmonieux entre ces quatre paramètres, tandis que pour du vin, l’acidité et le caractère tannique sont importants.

L’époque de consommation : pour des fruits de table et à usage culinaire, l’assortiment doit permettre d’échelonner la consommation sur une période aussi longue que possible en associant des variétés précoces (à planter en nombre limité en raison de leur conservation très courte), de moyenne saison et tardives, tandis que pour la transformation en jus ou en vin, on visera à obtenir une maturité groupée dans le temps, à un moment donné.

Le comportement envers les maladies et les ravageurs : il est très important de définir ce point avant la plantation. Trois attitudes existent, à savoir « ne rien faire », « faire un strict minimum qui assure une bonne longévité aux arbres », « effectuer un certain nombre de traitements en fonction de la sensibilité des variétés aux bio-agresseurs ». Dans le premier cas, le choix est limité, tandis qu’il est plus vaste dans le deuxième et surtout dans le troisième cas.

Le microclimat : risques de gelées tardives sur des variétés à floraison précoce.

Le respect des mécanismes de fécondation particulier à chaque espèce fruitière : auto-fertilité chez les cerisiers à fruits acides, fécondation croisée chez les fruits à pépins, inter-stérilité ou fécondation croisée ou auto-fertilité selon les variétés chez les pruniers et les cerisiers. Une bonne fécondation dépend aussi de la qualité du pollen et de la concordance des dates de floraison. Chez les noyers et les châtaigniers, les arbres portent des inflorescences des deux sexes, mais souvent, elles ne fleurissent pas en même temps.

La tradition locale : il existe dans chaque région des variétés connues pour leur bonne adaptation au terroir.

En élaborant le plan de plantation, il faudra veiller à planter proches les unes des autres les variétés qui doivent se féconder mutuellement.

Outre le choix des variétés, il faut que les arbres haute-tige et demi-tige aient été greffés sur un sujet porte-greffe (SPG) qui leur confère une bonne vigueur. Ainsi l’édification de la couronne se fera en un nombre limité d’années, et la longévité des arbres sera plus grande. Sur l’étiquette que porte un arbre, les identités du SPG, et de l’entregreffe s’il y en a une qui forme la tige, sont malheureusement trop rarement mentionnées.

Ir. André Sansdrap

Wépion

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