Laissez vous tenter par les épinards !

Si l’épinard réclame un approvisionnement significatif en eau, ses racines ne peuvent toutefois s’épanouir dans un sol asphyxiant. Il requiert une bonne structure de sol, bien aérée, et un bon drainage, sans eau stagnante. Les situations bien éclairées ou légèrement ombrées, en sols riches en éléments minéraux mais sans excès de salinité lui conviennent le mieux. Nous pouvons le cultiver en plein air et sous serre.

Nombreuses variétés

Le choix variétal est large. Plusieurs types sont disponibles, avec des recommandations précises quant aux périodes de culture, en lien avec les besoins des variétés en longueur du jour. En dehors des périodes conseillées, les risques de montée prématurée à graines augmentent sérieusement. Géant d’hiver est une variété classique bien adaptée aux cultures d’automne et avec une bonne résistance au froid. De nombreux hybrides sont également proposés pour nos jardins. Ils sont issus des travaux de sélection pour les épinards destinés à l’industrie. Ils sont productifs et résistent au mildiou. Notons que la sécheresse peut aussi induire une montée prématurée à graines.

De la fumure…

L’épinard valorise bien la vieille fumure ou le compost bien mûr. Les reliquats de la forte fumure de la culture précédente seront bien valorisés. Un apport de 2 kg de compost par m² convient bien également.

Important : le sol doit être bien décompacté pour permettre aux racines de pénétrer en profondeur et utiliser les réserves d’eau disponibles. C’est essentiel aussi pour favoriser le drainage et éviter l’asphyxie des racines lors de longues périodes pluvieuses.

… au semis

Il est plus facile de semer en ligne, avec des lignes distantes de 35 cm environ. Nous laissons une plante tous les 5 cm environ, mais si nous ne manquons pas d’espace, nous pouvons laisser les plantes à une plus grande distance dans la ligne : la cueillette des feuilles en plusieurs passages sera facilitée.

La levée intervient après 7 à 10 jours. Les semis d’automne peuvent permettre une récolte d’automne-hiver et une seconde période de récolte au printemps. Les semences seront bien tassées au sol pour bien germer et recouvertes d’un cm de terre.

Pour les petits jardins ou les jardins au carré, il est intéressant de semer en mottes pressées à raison de 5 graines par mottes. La plantation aura lieu 4 semaines après le semis, à la densité de 20 mottes par m². Cela économise de l’espace-temps dans l’occupation du sol.

Binages et arrosages

Les binages permettent d’éliminer les mauvaises herbes et ainsi la concurrence pour l’eau et les sels minéraux. Ils favorisent aussi une meilleure aération de la culture et facilitent les cueillettes.

Ils contribuent également et très utilement à maintenir une bonne aération du sol, en sols compactés ou gorgés d’eau, les racines souffrent, le feuillage la plante jaunit.

Quant aux arrosages, ils favorisent une croissance soutenue de la culture, tandis que le feuillage sera plus tendre à la cueillette.

Fonte des semis, mildiou, ravageurs

Nous déplorons parfois la fonte des semis, surtout pour les semis de printemps quand le sol est froid et humide. Une rotation longue de plus de 5 ans et une bonne structure de sol limitent les problèmes. Le mildiou (il y a au moins 7 races identifiées) est favorisé par une rotation courte, des pluies abondantes et fréquentes, des températures douces, proches ou supérieures à 15ºC. Une bonne aération des cultures et la résistance variétale sont deux moyens de lutte préventifs. Quant aux ravageurs, les pucerons s’installent parfois en colonies abondantes et peuvent même provoquer des déformations de feuilles. La diversité floristique aux abords du jardin permet l’installation d’insectes auxiliaires qui se nourrissent de pucerons. Nous comptons sur eux pour maintenir les populations de pucerons à un niveau acceptable.

Les limaces et les escargots font parfois des ravages, les jeunes cultures peuvent être anéanties dès la levée (voir aussi nos éditions du 3 avril 2015 et du 19 mai dernier).

En une fois ou en épisodes

La récolte peut se faire en une seule fois, en coupant toutes les feuilles de la rosette. Nous pouvons aussi récolter en plusieurs fois, en ne coupant que les feuilles du pourtour de la rosette à chaque passage. Nous en avons vite assez pour les besoins d’une famille, sachant qu’un m² produit près de 2 kg de feuilles. Les feuilles récoltées sèches se conservent plusieurs jours en un endroit frais. Les feuilles récoltées humides se conservent moins bien. Si les feuilles sont souillées de terre, il vaut mieux les laver juste avant leur utilisation à la cuisine.

En bref

On retiendra :

– période de semis : en mars ou début avril, dès que le sol est ressuyé ou en automne, après les grands risques de sécheresse ;

– période de plantation : si semis en mottes (facultatif), plantation un mois après le semis ;

– période de récolte : automne-hiver et milieu du printemps ;

– exigences quant à la température et l’arrosage : tenir le sol frais par des arrosages fréquents ;

– point crucial de l’itinéraire technique : le choix variétal en fonction de l’époque de semis ;

– insecte ou maladie à surveiller : les limaces à la levée de la culture.

F.

Le direct

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