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Pour un revenu juste aux producteurs

Au moment de faire leurs courses, ils sont peu nombreux les consommateurs à se poser la question : combien le producteur gagne-t-il sur ce fromage vendu 2,40 € ? Ou sur ces 100 grammes de saucisson ?

Temps de lecture : 3 min

La majorité des consommateurs ignore que la part du revenu du producteur représente, en moyenne, 10 % du prix de vente ! Dans le pire des cas, l’agriculteur est même contraint de vendre à perte. Dans la chaîne producteur-transformateur-distributeur, il est le maillon faible, celui qui subit les négociations de prix.

Pour sa nouvelle campagne de sensibilisation, l’ACRF-Femmes en milieu rural a donc choisi de mettre en lumière cette problématique qui n’est pas neuve mais qui reste malheureusement d’actualité.

Un prix juste, c’est quoi ?

Vaste question que celle du prix juste… Dans sa campagne, l’asbl place derrière ce terme de prix « juste », le prix qui permet aux agriculteurs de vivre de leur travail et de valoriser leur production. C’est le prix qui reflète la valeur du travail fourni et permet au producteur de se réapproprier son métier.

Consommer, c’est agir

Il est moralement injuste de faire endosser la responsabilité d’une rémunération équitable des producteurs aux consommateurs. (…) Acrf-Femmes en milieu rural invite donc à mettre en place une justice qui ne soit pas le seul fait des consommateurs mais de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

Cet extrait de l’étude réalisée par l’association résume parfaitement la position de l’ACRF : ce n’est pas au consommateur de porter la responsabilité de la situation mais il a néanmoins le pouvoir de faire entendre sa voix, en particulier auprès des chaînes de distribution que sont nos hypersuper-marchés. Il peut aussi tester et, peut-être, adopter de nouvelles manières de consommer via les circuits courts et être attentif aux labels comme celui « Prix juste au producteur », émis par le Collège des Producteurs.

Par le biais de la campagne, le mouvement veut aussi sensibiliser au coût d’une alimentation de qualité ; les promos quasi permanentes nous font parfois oublier que, produire des aliments sains dans des conditions de justice sociale, a un prix.

Décortiquer la construction du prix

L’objectif de l’animation que l’asbl propose au public est surtout de faire percevoir aux participants qu’un grand nombre d’éléments interviennent dans la fixation du prix de vente du produit mais que la répartition finale de celui-ci lèse les producteurs.

L’animation invite donc les participants à imaginer une réorganisation de la construction du prix en faveur d’un revenu plus juste pour le producteur. Il n’y a pas de solution « clé sur porte » et c’est avant tout la sensibilisation à cette problématique que vise le mouvement.

L’Acrf-Femmes en milieu rural estime néanmoins incontournable un rééquilibrage des relations commerciales entre producteurs, transformateurs et distributeurs.

Dans les mois qui viennent, l’ACRF sera présente dans de nombreux événements en Wallonie et à Bruxelles pour interpeller et sensibiliser le public. Envie de cogiter et d’échanger sur la question ?

Retrouvez leurs lieux de présence et d’animation dans la rubrique « agenda » sur le site www.acrf.be.

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