La tendance est la même en allaitant. « Nous avions des vaches qui se vendaient facilement à 3.000 euros dans les années 80-90, aujourd’hui il faut une super vache pour atteindre péniblement les 2.500 euros. Si on y ajoute l’augmentation des coûts d’entretien de la mécanisation, nous ne sommes plus vraiment dans la marge ! », ajoute-t-il.
« C’est la raison pour laquelle nous nous sommes remis en question en 2015 et que nous avons commencé à produire de la glace et des yaourts. Le circuit court reste rémunérateur même si on ne valorise que des petits volumes. Nos 500 l de lait transformés par semaine ont une tout autre valorisation que celui qui part à la laiterie. Au bout de 4 ans d’activité, cela commence à bien fonctionner, et ce grâce au bouche-à-oreille. Nous avons de nombreux partenariats avec des commerces locaux et sommes également en contact avec un porteur de projet pour viser les collectivités et les restaurants »
M. Jonkeau reste relativement acerbe envers la filière bio qui, si elle a pris pas mal de parts de marché, devient trop industrelle à son goût. « Les grandes enseignes vendent un bio « international ». Le problème ? Le producteur bio reste coincé entre la grande surface et d’autres firmes… On risque de voir d’ici quelques années, un bio rémunéré au même prix qu’un conventionnel. Ce n’est pas logique ! Voilà pourquoi je crois davantage dans le développement des filières locales pour lesquelles on a un bon retour. »
Depuis le début de l’année, ils ont à leur disposition deux distributeurs, l’un de produits frais, l’autre de glace qui semblent avoir leur petit succès.
« Nous avons investi dans une ferme très diversifiée, et c’est ce qui nous a permis de tenir dans la durée », conclut l’éleveur.