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Raisonnez votre désherbage, surveillez les pucerons

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Dans la plupart des situations, les froments d’hiver ne nécessitent pas d’intervention herbicide avant le printemps. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :

– avant l’hiver, le développement des adventices y est généralement faible ou modéré ;

– la gamme d’herbicides autorisés aujourd’hui permet d’assurer le désherbage après l’hiver, même dans des situations difficiles ;

– les applications d’herbicides à l’automne ne suffisent presque jamais et doivent de toute façon être suivies d’un rattrapage printanier ;

– les dérivés de l’urée (le chlortoluron) se dégradent assez rapidement ; appliqués avant l’hiver, leur concentration dans le sol est trop faible pour permettre d’éviter les levées de mauvaises herbes qui coïncident avec le retour des beaux jours.

Le désherbage du froment avant l’hiver est justifié en présence d’adventices résistantes ou en cas de développement précoce et important. Cela peut arriver, par exemple, lors d’un semis précoce suivi d’un automne doux et prolongé, en cas d’échec ou d’absence de désherbage dans la culture précédente ou encore lorsqu’il n’y a pas eu de labour avant le semis.

Un traitement automnal est presque toujours suivi par un complément au printemps. Le cas échéant, le désherbage est raisonné en programme.

En épeautre, seigle et triticale, le désherbage peut se raisonner comme dans le cas du froment. Il est cependant possible que certains produits autorisés en froment ne le soient pas dans ces cultures. Veillez donc à vérifier systématiquement les autorisations.

JNO : beaucoup de pucerons

Selon les dates de semis, les escourgeons présentent des stades de développement fort variés : de la levée jusqu’au début tallage. Les populations de pucerons sont elles aussi fort disparates (de 0 à 35 % de plantes colonisées). Les plus fortes colonisations ont été observées dans l’ouest de la Wallonie, mais des niveaux élevés sont possibles partout.

L’analyse virologique des pucerons collectés montre des proportions assez faibles de pucerons porteurs du virus de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) (2-3 %).

Sur base de ces observations, le Cepicop recommande de ne pas appliquer d’insecticide sur des variétés tolérantes à la JNO (Coccinel, Domino, Hirondella, Margaux, Novira, Lg Zebra, Paradies et Rafaela), même si des pucerons y étaient observés en grands nombres. De même, il est conseillé de visiter chaque parcelle et de noter les pourcentages de plantes porteuses de pucerons.

Il est également recommandé de traiter dès à présent les emblavures ayant atteint ou dépassé trois feuilles, et dans lesquelles 20 % des plantes ou plus sont porteuses de pucerons. Dans les emblavures plus jeunes ou moins infestées, il sera peut-être utile d’appliquer un traitement insecticide avant l’hiver, mais le mieux serait de ne pas intervenir immédiatement. En effet, les applications précoces donnent aux pucerons une plus grande possibilité de recoloniser la culture après le traitement, et de nécessiter un deuxième traitement. Dans ces situations intermédiaires, le mieux est de surveiller les prévisions météorologiques et de traiter le plus tard possible, mais avant d’être bloqué par une longue période de pluie.

F. Henriet, M. De Proft

et G. Jacquemin

coordination scientifique

X. Bertel

coordinateur Cepicop

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