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Les États membres cherchent toujours davantage

de souplesse pour les mesures environnementales

La Finlande a présenté le 5 novembre aux experts agricoles des Vingt-huit un projet de compromis tel qu’un certain pourcentage de l’enveloppe totale des États membres pour la pac (aides directes et développement rural) soit consacré aux actions en faveur du climat et de l’environnement.

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La présidence finlandaise du Conseil propose de donner plus de flexibilité aux États membres pour atteindre leurs objectifs environnementaux et climatiques dans le cadre de la future pac. Plutôt que fixer des pourcentages obligatoires pour chaque mesure environnementale, la présidence finlandaise suggère de définir une enveloppe globale dans laquelle les États membres choisiraient les dispositions les plus adaptées à leurs besoins locaux. Un moyen également de donner plus de visibilité aux engagements des agriculteurs en faveur de l’environnement alors que la pression des ONG sur ces questions se fait de plus en plus ressentir.

C’est l’une des principales propositions de la Commission européenne pour la prochaine pac : la nouvelle architecture verte reposant sur une écoconditionalité renforcée, des mesures agroenvironnementales dans le second pilier et des éco-régimes dans le premier pilier. Et c’est l’un des points sur lesquels la présidence finlandaise du Conseil espère que les discussions entre États membres pourront progresser même en l’absence de visibilité sur le cadre financier pluriannuel.

Flexibilité

La proposition de la Commission européenne actuellement sur la table prévoit un objectif général de 40 % de dépenses favorables au climat avec une écoconditionalité renforcée (intégrant notamment les mesures actuelles de verdissement), 30 % des crédits du développement rural en faveur du climat, des interventions dans le cadre du premier pilier, et une part minimale de 20 % pour le climat dans les fonds opérationnels des organisations de producteurs du secteur des fruits et légumes.

Mais, estime la présidence finlandaise, comme les plans stratégiques de la pac forment un ensemble « cohérent, couvrant les deux piliers, mieux vaudrait fixer un pourcentage commun ou un montant fixe de financement couvrant les deux piliers et l’État membre en question pourrait choisir une ou plusieurs interventions qui contribueraient à atteindre ce pourcentage ou ce montant ».

Les États membres pourraient ainsi choisir les interventions qui leur conviennent le mieux, compte tenu des conditions locales. L’objectif est d’offrir davantage de flexibilité dans la rédaction des futurs plans stratégiques.

Ces propositions ont été globalement bien accueillies par les délégations, qui ont apprécié en particulier la souplesse supplémentaire que cela leur apporterait.

Des défenseurs de la faune critiquent vertement la pac

Dans une lettre ouverte adressée le 5 novembre aux commissions de l’Agriculture et de l’Environnement du Parlement européen, ainsi qu’à la prochaine Commission européenne, cinq sociétés scientifiques européennes (spécialisées dans les domaines des insectes, oiseaux, mammifères, reptiles et papillons) dénoncent le rôle de la pac, qui « finance principalement l’agriculture intensive, dans la perte de biodiversité de l’UE ».

« Le régime de verdissement des aides directes est largement inefficace et les mesures agroenvironnementales actuelles sont à la fois sous-financées et insuffisamment ciblées pour faire face à l’ampleur des dommages causés à la biodiversité », écrivent les 2.500 scientifiques. Ils demandent donc une transformation de la pac afin d’apporter une réponse aux enjeux environnementaux plutôt que de continuer à être « la cause d’une plus grande dégradation environnementale ».

Comportement des agriculteurs

Une étude présentée par le Centre commun de recherche de la Commission européenne montre que les choix faits par les agriculteurs ne sont pas toujours conformes aux attentes d’un point de vue purement économique. Une meilleure compréhension des facteurs comportementaux qui sous-tendent leurs décisions d’adopter des pratiques durables pourrait contribuer à atteindre des objectifs climatiques ambitieux sans nécessairement augmenter les dépenses financières, note l’étude. « Par exemple, les agriculteurs sont très sensibles à la façon dont leur communauté perçoit leur apport à l’environnement. La reconnaissance publique de leurs efforts en la matière ferait plus que doubler les chances qu’ils continuent d’appliquer des pratiques vertes ».

La Une

L’agrivoltaïsme: un sujet de lutte paysanne

Voix de la terre Le 17 avril 1996, au Brésil, 19 membres du mouvement des paysans sans terre furent massacrés par des tueurs à la solde de grands producteurs terriers. Depuis lors, Via Campesina a décrété que le 17 avril serait la journée internationale des luttes paysannes. En cette période de révolte agricole, le Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne (RESAP) et la Fugea signalent une nouvelle menace pour les terres agricoles et pour l’accès à la terre : l’agrivoltaïsme.
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