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Recevez Le Sillon Belge chaque semaine chez vous et bénéficiez d'un accès à tout le site : Articles, météo et cotations des marchés agricoles
Voir l'offre d'abonnementDorénavant, il est interdit aux fermiers de laisser le bétail s’abreuver aux ruisseaux et aux rivières. En cause, quelques bouses de vaches tombant malencontreusement dans le cours d’eaux quand elles boivent. Par contre, nos rivières sont envahies par les castors, rats musqués, ratons laveurs, oies de bernache… Pensez-vous que cette faune va sortir de l’eau pour satisfaire leurs besoins ? Et ce, toute l’année, alors que les vaches ne s’abreuvent qu’à la belle saison, quand il fait chaud.
Qu’ont-ils donc tous à envahir nos terres agricoles, à vouloir les acheter, les exproprier, s’en emparer, s’y comporter comme en pays conquis ? Ils se sont donné le mot, ou quoi ? Est-ce devenu le dernier sport à la mode ? Les riches ne savent plus que faire de leurs millions, et certains s’amusent à investir dans l’or-glèbe. Même les pouvoirs publics se lancent à la curée, quand il s’agit de trouver de l’espace pour « aménager le territoire » !
Début avril, une amie m’interpelle pour comprendre pourquoi tant de champs se démarquent par leur jaunissement au milieu des campagnes de plus en plus vertes?
Il faut bien admettre que le métier d’agriculteur ne fait plus rêver les jeunes, quand on constate avec effroi le peu d’engouement qu’il suscite encore parmi nos enfants… Cataloguer les avantages et les inconvénients de la profession pourrait-il aider à mieux comprendre cette désaffection? De fait, les pierres d’achoppement sont plus nombreuses que les pierres angulaires. Mais soyons positifs aujourd’hui et n’évoquons ici que la qualité principale de notre belle activité: la liberté!
Dans la revue Athéna, nº 358 publiée par la Région wallonne, un passage, dans un article scientifique en page 42- « Les incendies générateurs de carbone » – m’a particulièrement choqué. L’article analysait l’impact sur le climat des incendies de forêts, savanes, fonte du permafrost, etc. Ce qui m’a révolté, c’est ce passage : « … L’idée de réduire la production de CO2 liée au trafic automobile est une option écologiquement défendable mais qui pèse peu dans ce contexte. Peut-on également rappeler que le méthane, massivement lié à l’élevage et gaz à effet de serre autrement plus puissant que le dioxyde de carbone, contribue à hauteur 14,3 % à l’émission de gaz à effet de serre (GES), soit autant que l’ensemble de la circulation automobile mondiale… ».
Amis agriculteurs, vous avez déjà vécu ce genre d’expérience, fatalement. Un jour ou l’autre, c’est arrivé près de chez vous, chez des connaissances, à la salle du village ou dans la famille, à l’occasion d’une fête, d’une journée spéciale : communion, mariage, baptême, enterrement, Nouvel-An, kermesse, anniversaire…
La mode est aux acronymes. Pour le commun des mortels, ABS rappelle le système d’assistance au freinage des voitures. Pour les agriculteurs flamands, c’est l’Algemeen Boeren Syndicaat. Pour les wallons, c’est tout simplement l’Activité Biologique du Sol.
Ils sont bien plus intelligents que nous, nous surpassent en connaissances et compétences, nous expliquent sans relâche ce que nous devons faire ou pas, instaurent des normes à respecter, nous contrôlent et nous conseillent, en nous faisant bien comprendre combien nous sommes ignorants des théories astucieuses et géniales qu’ils ont mises au point pour notre « bien » et celui de la société…
« Et maintenant, que vais-je faire ? », comme disait la chanson… Au sortir d’une réunion concernant la nouvelle PAC, telle est la question que je me pose. Entre les BCAE et les MAEC, les éco-régimes… j’en suis à NPRC (ne plus rien comprendre).
Les agriculteurs réagissent depuis quelques jours à la réception des codes d’accès au fameux décret « érosion ». Nombre d’entre eux se demandent avec justesse comment pouvoir encore implanter des cultures de printemps sans prendre le risque de perdre des primes PAC.
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