Comment retrouver vos produits sur la table des Bruxellois?

Trois supermarchés « alternatifs » de la capitale nous ont ouvert leurs portes : le « Belgomarkt » à Ixelles, la « Bees Coop » à Schaerbeek et le « Barn Bio Market » à Etterbeek. Chacun de ces magasins à ses caractéristiques propres en termes de produits (100 % belge ou non, 100 % bio ou non) mais ils ont comme points communs leur volonté d’être une alternative à la grande distribution et de travailler en direct (exclusivement ou non) avec des agriculteurs belges. Une occasion à saisir pour les agriculteurs wallons qui ont donc l’opportunité de commercialiser leurs produits via ce type de canaux.

Nourrir nos villes depuis nos campagnes

À Bruxelles, de nombreux magasins d’alimentation bio ont fleuri depuis une dizaine d’années. Le bémol ? Leurs étals sont souvent garnis de produits venant d’au-delà des frontières de notre plat pays, et ce même si ces produits sont typiques du terroir wallon. Les légumes proviennent, par exemple, des Pays-Bas, les pommes de terre d’Israël et les confitures d’Italie.

Du travail reste à faire pour améliorer les circuits d’approvisionnement des grandes villes du pays depuis les campagnes wallonnes… Et c’est là l’un des challenges quotidiens des trois magasins évoqués qui font office de pionnier en la matière.

De plus en plus de familles se tournent vers le « zéro déchet ». Les producteurs doivent  donc adapter leur packaging et des produits sont proposés en vrac.
De plus en plus de familles se tournent vers le « zéro déchet ». Les producteurs doivent donc adapter leur packaging et des produits sont proposés en vrac.

Leur premier défi était d’arriver à trouver les producteurs wallons capables de leur fournir de manière stable sur l’année tous les produits locaux dont ils ont besoin. Une fois leurs fournisseurs trouvés, un deuxième défi d’ordre stratégique est apparu pour ces magasins : chaque producteur n’a, en général, qu’une petite gamme de produits à proposer. Cela démultiplie le nombre de fournisseurs… et donc de livraisons… et donc de facturation.

Ce travail supplémentaire à un coût pour ces magasins qui doivent alors mettre en place différentes stratégies pour rester concurrentiels sur le marché bruxellois : favoriser le vrac, limiter le nombre de référence, mettre en avant la charte qualité de leurs produits ou encore faire travailler bénévolement leurs membres.

Transparence sur les prix

Vous l’aurez donc compris, la stratégie de ces trois supermarchés « alternatifs » n’est pas de faire pression sur le prix payé aux producteurs pour augmenter leurs bénéfices. Prix qui est d’ailleurs souvent fixé par les producteurs eux-mêmes et auquel seront additionnées des marges fixes et transparentes.

Des affiches permettent de connaître les producteurs et leurs réalités.
Des affiches permettent de connaître les producteurs et leurs réalités.

La philosophie de ce enseignes est, en effet, de développer des partenariats à long terme avec les producteurs-fournisseurs, le tout basé sur la confiance et le respect mutuel. Autre avantage pour les producteurs : les délais de paiement qui sont bien plus courts, en comparaison de la grande distribution. Ils varient de 1 à 4 semaines maximum pour ces trois magasins.

Rats des villes et rats des champs

Un clivage existe toujours entre les modes de consommation des citoyens de la ville et ceux des campagnes. À Bruxelles, les consommateurs sont, notamment, de plus en plus exigeant sur le côté « zéro déchet ». L’offre doit également être adaptée au goût de ces consommateurs citadins : une glace au cuberdon, qui a du succès en Wallonie, ne semble par exemple par fonctionner dans la capitale…

Ces nouveaux supermarchés « alternatifs » ont en ce sens deux cartes à offrir aux producteurs wallons. D’un côté, ils connaissent les goûts et attentes des clients de la capitale et peuvent vous conseiller pour adapter au mieux votre offre. De l’autre côté, ils peuvent être les ambassadeurs de vos produits et des histoires qu’ils recèlent. Une manière donc de recréer du lien entre rats des villes et rats des champs…

Se regrouper entre producteurs, une opportunité mutuelle?

Travailler avec une multitude de producteurs belge représente pour ces trois magasins un travail colossal en termes de gestion et notamment de facturation. L’impact environnemental de ces agriculteurs venant livrer individuellement leurs marchandises sur Bruxelles peut également poser question. Sans oublier l’impact sur la rentabilité des producteurs qui ont tendance à sous-estimer le coût réel des livraisons (préparation des commandes, transport, etc.).

La solution ? Peut-être créer des groupements de producteurs pour commercialiser en commun. Même si cette idée demande de relever certains défis, elle permettrait d’offrir un meilleur service à ces magasins qui pourraient, parfois, être tentés de travailler avec de petits grossistes wallons.

Belgomarkt (Ixelles): 100% local, 100% de saison… et bientôt 100% zéro déchet?

Au Belgomarkt, vous ne trouverez ni banane, ni agrume, ni huile d’olive. Les fondateurs ont en effet fait le pari osé d’une alimentation 100 % de saison et 100 % produite et/ou transformée en Belgique. Une démarche zéro déchet est également au cœur de la philosophie du magasin où une cantine « circulaire » vient d’être ouverte pour servir les invendus aux clients sur le temps de midi. Une idée écologique et économique !

Belgomarkt recherche encore des producteurs de fromages affinés, de desserts lactés, de sauces et de conserves artisanales.

Pour contacter le magasin : info@bekgomarkt.be.

Bees Coop (Schaerbeek): géré par et pour ses consommateurs

Impossible pour un citoyen bruxellois lambda de venir faire ses courses sur un coup de tête à la Bees Coop. Il faut en effet au préalable montrer patte blanche : tout d’abord en achetant une part de la coopérative et, ensuite, en prestant 3 h de travail bénévole par mois au sein du magasin. Il en découle des produits bios et locaux vendus à un prix démocratique, ce qui doit permettre, en théorie, à toutes les classes sociales d’avoir accès à ce type d’alimentation.

Bees Coop recherche encore des producteurs de porc bio ou offrant une large gamme de produits laitiers.

Pour contacter le magasin : contact@bees-coop.be.

The Barn Bio Market (Etterbeek - St-Gilles): une alimentation durable et accessible à tous

Barn Bio Market a fait le choix de se limiter à 400 produits en magasin. Ce petit nombre de référence permet aux gérants du magasin de connaître les 400 histoires des producteurs se cachant derrière ces références. Cela lui permet aussi de créer avec ceux-ci des partenariats forts, qui vont au-delà d’une simple liste de prix.

Chaque lundi, l’équipe du magasin part à la rencontre des agriculteurs qui les fournissent. Ces rencontres sont remontées aux consommateurs via des points d’information en magasin et via le site internet.

The Barn Bio Market est encore à la recherche de maraîchers proposant une large gamme de légumes.

Pour contacter le magasin : 02/721.74.20.

Le direct

Le direct