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Les glaces artisanales de Valérie Lisbet «Les douceurs d’Alys nous ont offert un nouvel équilibre»

C’est à Audregnies, près de Dour, que Valérie Lisbet nous accueille et nous fait découvrir ses glaces artisanales. Dans son tout nouvel atelier, elle fabrique aujourd’hui plus d’une quarantaine de parfums de glaces, sorbets, glaces sans lactose ou sans sucre. Les douceurs d’Alys, c’est son entreprise mais, c’est aussi et surtout un projet qui a permis à toute une famille de retrouver son équilibre après un événement tragique.

Temps de lecture : 6 min

L’histoire de Valérie a toujours été liée à l’alimentation. Après l’école hôtelière en spécialisation traiteur, elle réalise un bachelier en diététique. À la sortie de ses études, elle continue sur cette voie et exerce à l’hôpital de Tivoli. Dans le même temps, elle épouse Sébastien et donne naissance à sa première fille, Manon, en 2009.

Ce qui a tout changé

La vie suit son petit bonhomme de chemin. Valérie propose également ses services de diététicienne à domicile. Fin 2011, elle donne naissance à Alys mais la petite fille les quitte trop rapidement. Pour la famille, la perte est tragique. Le quotidien reprend ses droits mais tout sonne faux. « J’ai très vite repris le travail mais je sentais que ça n’allait pas, que j’avais besoin d’autre chose et de changer d’environnement car celui de l’hôpital me rappelait de mauvais souvenirs. Mon mari et ma fille ressentaient aussi ce malaise. J’ai donc décidé de prendre un congé parental pour être un peu plus présente pour Manon et pouvoir faire le point », explique Valérie.

Les glaces, une évidence

Les glaces s’invitent alors simplement dans sa vie : « En toute fin de printemps 2012, ma belle-sœur, qui possède un magasin à la ferme à Beaumont, m’explique qu’il lui manque des glaces dans sa gamme de produits. Je me dis alors : mais les glaces, je peux les faire ! En effet, j’avais la formation et mes frères et mes parents produisaient du lait. Il ne me manquait que le matériel et quelques aménagements ». La famille saute alors à pieds joints dans le projet. « Dès le mois de juillet, mon beau-frère m’indique avoir repéré du matériel à vendre dans Le Sillon Belge. J’ai de suite rencontré les propriétaires qui m’ont cédé leurs machines et m’ont également mis en relations avec des interlocuteurs précieux pour l’achat des ingrédients ».

Le lait de la ferme, des ingrédients italiens

Valérie installe tout d’abord son matériel dans la ferme familiale des Gribaumonts à Angre. C’est là qu’elle trouve la matière première pour ses crèmes glacées : le lait.

En novembre 2012, les premières recettes sont mises au point : « J’ai d’abord produit 5 parfums classiques : la vanille, le chocolat, le moka, la fraise et le spéculoos. En décembre 2012, je sortais mes premières bûches et gâteaux de fêtes. Ensuite, ma gamme s’est peu à peu élargie avec des nouveautés chaque année. Aujourd’hui je propose 30 parfums de crème glacée et 15 parfums de sorbet ainsi que des glaces sans sucre ou sans lactose. Je réalise également des gâteaux d’anniversaire et de fêtes »

Aux douceurs d’Alys, il y a le lait de la ferme – « qui est un réel atout car les clients apprécient le côté familial et local de mes préparations »- mais aussi des ingrédients italiens. « Pour les autres ingrédients, je travaille avec une firme italienne qui me propose des matières d’excellente qualité et qui me donne également accès au savoir-faire italien. Je suis régulièrement des formations pour l’élaboration de nouveaux parfums ou la décoration de gâteaux. C’est très inspirant ».

Dans ses préparations, Valérie privilégie toujours l’ingrédient de base : « Le vrai spéculoos, la noix de coco pure que je laisse macérer, les véritables gousses de vanille, le cuberdon… J’adapte mes recettes en fonction de mes goûts et des conseils de mon mari, ma famille et mes clients ». Les parfums les plus prisés ? La vanille, évidemment ! « Elle reste indétrônable mais la violette et la glace M&Ms fonctionnent aussi très bien. Cette année, la nouveauté sera la glace à l’amaretto ».

De nouvelles installations et une roulotte

Depuis peu, Valérie a déménagé dans un nouvel atelier aménagé dans le sous-sol de son domicile à Audregnies. Un magasin est également en préparation : « Mes produits sont disponibles dans divers magasins à la ferme et dans des grandes chaînes de la région mais, maintenant, les gens pourront également s’alimenter directement à la source. Nous habitons près du Ravel, il sera donc possible pour les promeneurs de consommer des cornets ».

Outre ses différents points de vente, Valérie fournit également quelques restaurateurs et se rend régulièrement dans des marchés du terroir, événements agricoles ou particuliers. « Nous avons aménagé une roulotte avec deux comptoirs qui nous permettent de proposer 26 parfums en boîte ou en cornet aux gourmands. Nous sommes présents dans les fêtes de villages, les événements de la FJA, dans des marchés du terroir… Je fais également des dégustations en grands magasins mais ce sont les événements extérieurs que je préfère. J’y suis vraiment à l’aise. Les gens ont envie d’apprendre et y sont beaucoup plus conciliants. Cela nous permet aussi de rester en contact avec nos racines agricoles et nous rencontrons un tas de chouettes producteurs. Pour mes filles, qui m’accompagnent régulièrement, c’est aussi très enrichissant ».

Un projet intégré à la famille

Aujourd’hui, Valérie est une indépendante et une maman comblée. Eline et Faustine sont venues agrandir la famille. Les douceurs d’Alys ont permis à toute la famille de faire son deuil et de trouver le bon équilibre : « Ce projet m’a porté et m’a aidé à m’en sortir. C’est un peu comme si la vie me permettait de m’occuper de ma fille. Du coup, j’y ai mis énormément d’énergie. Au quotidien, ce nouveau mode de fonctionnement a soulagé tout le monde car, même si être seule à la tête d’une petite entreprise est très prenant, ça reste très familial et tout s’organise autour de mes filles. Je peux également compter sur ma famille et surtout, mon mari qui est toujours de bon conseil et ne rechigne jamais à mettre la main à la pâte. »

Valérie est très heureuse de l’ampleur qu’a pris son commerce. « À courts termes, j’aimerais trouver de nouveaux points de vente du côté de Tournai et Ath pour limiter les déplacements de mes clients. Quand les filles seront un peu plus grandes, nous envisagerons peut-être d’ouvrir un salon de dégustation et une terrasse. Au jour le jour, j’essaie surtout de me renouveler, de proposer des produits différents et qui répondent aux attentes des clients. Je souhaite toutefois que mon entreprise reste de petite taille car le personnel, ce n’est pas toujours facile à gérer. Il faut avoir confiance et je suis du genre perfectionniste ».

DJ

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