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Pour une redistributiondes bénéfices entre les maillons de la chaîne?

En Belgique, une multitude d’entreprises (abattoirs, laiteries, sucreries…) se charge de la transformation des productions agricoles en produits semi-finis ou finis. Si cette étape est génératrice de valeur ajoutée, les éleveurs et cultivateurs n’en profitent que trop peu une fois les denrées commercialisées en grandes surfaces. Votre parti est-il favorable à une redistribution des bénéfices entre les maillons de la chaîne ? Si oui, comment la mettre en œuvre ?

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Ecolo

Nous sommes tout à fait favorables. Dans la démarche de transition du système alimentaire, une transition équitable de la transformation et de la distribution est un axe crucial. Ceci signifie une transformation et une distribution qui soient éthiques et équitables pour toutes les parties prenantes de la chaîne, qui préservent les petits et moyens acteurs, qui favorisent le commerce local, qui évitent le système de standardisation.

Le circuit court constitue un chemin stratégique pour réduire le nombre d’intermédiaires et redonner la plus-value à nos agriculteurs. Notre parti présente plusieurs propositions pour mettre cela en place. Tout d’abord, initier une Alliance « Emploi-Alimentation » qui accélère la transition vers une alimentation durable en mobilisant et coordonnant l’ensemble des acteurs publics, privés et associatifs autour d’actions concertées en matière de production, transformation/conservation, distribution et consommation alimentaires pour promouvoir les circuits courts. Nous voulons aussi travailler sur les marchés publics pour fournir des repas exclusivement issus de circuits courts.

À travers ces différents leviers, Nous voulons relocaliser notre alimentation, en soutenant les agriculteurs à se tourner vers des marchés locaux élargis où ils trouveront une place privilégiée.

cdH

Afin d’assurer des prix agricoles justes, il est essentiel de renforcer la transparence dans la formation des prix et améliorer la capacité de négociation des agriculteurs dans la filière alimentaire. De même, une plus grande implication des producteurs dans les maillons de la chaîne de transformation et de distribution est un enjeu essentiel afin de permettre aux agriculteurs d’être rétribué à un juste revenu.

À l’initiative du Ministre Lutgen et ensuite de ses successeurs, la Wallonie a développé des mécanismes d’aides à la transformation qui soutiennent l’investissement des producteurs pour leur permettre de se réapproprier les outils de transformations et développer de nouveau circuits économiques plus rémunérateurs. Le développement de ces structures doit être poursuivi et encouragé.

MR

Les agriculteurs sont les 1er acteurs de la chaîne alimentaire. Ils travaillent dur pour fournir aux citoyens une nourriture irréprochable et suffisante. Or, dans le contexte économique actuel, ce savoir-faire n’est pas souvent récompensé à sa juste valeur. La raison de cette vulnérabilité économique trouve son origine dans la position de l’agriculteur au sein de la chaine. Dans les faits, le peu de pouvoir du producteur sur la valorisation de sa production le fragilise face aux pratiques des marchés. C’est ce constat qui avait déjà poussé Sabine Laruelle à mettre en place l’observatoire des prix.

Les conventions qui lient les agriculteurs aux autres acteurs de la chaîne de production et de distribution constituent souvent une source de difficultés. Les contrats habituellement conclus contiennent trop souvent des clauses qui les placent dans un rapport de force inégal. À l’initiative de Denis Ducarme, la loi sur la réforme du code de droit économique a vu le jour. Elle donnera des outils concrets pour lutter contre les pratiques déloyales ou les abus de position dominante au détriment des agriculteurs.

DéFI

L’éleveur ou le producteur doit dégager de la valeur ajoutée mais nous savons que dans une économie de marché, c’est la loi de l’offre et la demande qui détermine le prix.

Notre parti souhaite mettre tout en place pour éviter les abus de pouvoirs dans les spéculations où l’acheteur bénéficie de monopole ou de quasi-monopole. La transparence doit être de mise entre partenaires qui se respectent et nous voulons stimuler la contractualisation pour mieux protéger les producteurs de la volatilité des prix.

Il doit s’agir d’une contractualisation bilatérale et non, comme on le voit souvent, un cahier de charges imposé aux producteurs sans garanties de prix et de quantités achetées. Nous souhaitons qu’une multitude d’acheteurs potentiels existent et vivent dans un climat de saine concurrence. Pour stimuler la demande, nous voulons redynamiser la promotion autant sur le marché intérieur qu’à l’exportation pour nos spécialités régionales.

Quand le producteur en a la possibilité, notre parti veut faciliter les initiatives de circuits courts notamment en limitant les charges et contrôles administratifs.

PTB

La libéralisation des marchés, la baisse des prix payés aux producteurs et la captation d’une grande partie de la valeur ajoutée par les firmes de l’amont et de l’aval engagent les agriculteurs dans une folle course à la compétitivi té. En 15 ans, les prix alimentaires ont grimpé de 28 % pour le consommateur contre une augmentation de 19 % seulement pour les prix à la production dans le secteur agricole. Ce sont les intermédiaires (transformateurs et distributeurs) qui en tirent le plus de profit.

Nous créons une banque agricole publique pour réellement soutenir nos agriculteurs dans leurs investissements.

Une régulation plus affirmée de ce secteur de notre économie est nécessaire. Nous dotons l’Observatoire des prix de moyens suffisants pour assurer une répartition plus équitable des marges bénéficiaires entre producteurs, transformateurs (agroalimentaire) et distribution. Nous fixons, pour certains produits alimentaires de base – comme le lait et la viande –, des prix minimums aux producteurs et octroyons aux organisations de producteurs le droit de négocier collectivement les contrats avec l’agro-industrie et la distribution (volumes et prix de vente).

PS

Afin de garantir une redistribution plus juste des revenus entre les maillons de la chaîne de production alimentaire, nous proposons de :

– Encourager le développement de circuits courts notamment en encourageant la transformation locale des produits agricoles au sein de halls relais et d’ateliers collectifs ou partagés ; en fournissant un soutien spécifique aux intermédiaires de la chaîne alimentaire qui jouent un rôle charnière ; et en développant des coopératives sociales pour la production, la transformation ou la distribution des aliments.

– Protéger les agriculteurs contre les pratiques commerciales déloyales en soutenant l’adoption du projet de directive européenne en la matière ;

– Adopter une « loi sur la protection des prix agricoles » qui prévoit que le contrat de vente et le prix sont proposés par le producteur, que les prix proposés dans ces contrats de vente prennent en compte les coûts de production, que la vente à perte est interdite, que les prix dans la distribution sont encadrés et que les organisations représentant les producteurs sont reconnues et soutenues.

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