Bien qu’il soit belge, Michel Demaré, 60 ans, a réussi à devenir l’une des figures emblématiques du monde patronal suisse. Ce Bruxellois francophone qui a acquis la nationalité suisse il y a trois ans a débarqué dans le pays en 1992 alors qu’il travaillait pour le chimiste américain Dow. Il a occupé des fonctions clés dans trois des plus grandes multinationales du pays : le groupe industriel ABB dont il sera le directeur financier pendant 8 ans (et même éphémère CEO), UBS dont il est toujours vice-président – il a été appelé à la rescousse en 2009 lors du naufrage de la banque – et Syngenta dont il est président.
« Quand j’ai accepté cette dernière fonction en 2013, je m’attendais à une vie plus calme », avoue-t-il. Il aura été sur tous les fronts ces deux dernières années. D’abord pour défendre Syngenta face aux manœuvres hostiles de Monsanto. « J’ai dû batailler contre certains de mes propres actionnaires qui étaient aussi actionnaires de Monsanto. J’ai tenu bon mais cela a été une période très difficile. J’ai subi beaucoup d’attaques personnelles ». Ensuite pour négocier la vente de Syngenta à ChemChina. « Au final, je suis fier d’avoir pu réussir à préserver l’emploi et l’intégrité de la société », se réjouit-il.
Il a aussi présidé la fédération patronale suisse, Swissholdings et est impliqué dans la gestion de l’école de commerce de Lausanne (IMD). « La Suisse est un pays très ouvert qui tolère très bien le fait d’avoir des leaders étrangers à la tête de ses entreprises. Mais je trouve important que ces leaders jouent en retour un rôle dans le pays ».
Le Soir